C’est sur le site Goodreads que j’ai entendu parler de Bringing Down the duke, le premier roman d’Evie Dunmore. Cette romance historique mettant en scène une histoire de suffragettes a été publiée l’année dernière. Et depuis, le bouche à oreille a permis au livre et à son auteure de se faire connaître outre-Manche. Sur Goodreads, les avis enthousiastes des lectrices m’ont rapidement donné envie de découvrir ce livre. A l’occasion d’une grosse commande de livres en VO passée le mois dernier pour mon anniversaire, je me suis fait un petit plaisir : j’ai enfin commandé Bringing down the duke. Et vous savez quoi ? Je suis tombée amoureuse de ce livre tellement il est excellent !
La vie d’Annabelle Archer ressemble à un mauvais conte de fées. Fille unique d’un vicaire, elle s’est résolue à vivre une vie de domestique depuis que son cousin a hérité des biens familiaux après le décès de son père. Heureusement pour elle, une formidable opportunité se présente à elle : son dossier vient d’être accepté à l’université d’Oxford. Là-bas, elle pourra rejoindre les très rares femmes qui ont le droit d’étudier à l’université. Et une fois son diplôme en poche, elle pourra enfin décrocher un poste de gouvernante qui l’éloignera à tout jamais du destin de domestique qui l’attend chez elle. Mais à Oxford, son intelligence et son esprit curieux ne suffisent pas pour se faire une place. Dans un monde dirigé par les hommes, où les femmes ont bien du mal à faire entendre leur voix, Annabelle doit travailler plus dur que les autres. Elle peut toutefois compter sur le soutien d’un petit groupe de femmes qui ambitionnent de changer les choses. Des suffragettes convaincues que les femmes sont les égales des hommes et qu’elles doivent avoir le droit de décider librement de leur propre destin. Une position qui se heurte à la puissante Chambre des lords, et en particulier au duc de Montgomery que la reine Victoria a chargé d’une mission capitale : mener le parti conservateur à la victoire lors des prochaines élections.
Les commentaires élogieux que j’ai pu lire sur le site de Goodreads n’étaient pas volés. Ils sont même en-dessous de la réalité. Bringing down the duke est non seulement une excellente romance historique, mais c’est en plus un formidable roman qui évoque la naissance du mouvement des suffragettes en Grande-Bretagne. Deux éléments qui offrent une grande profondeur et beaucoup de charme à cette histoire décidément palpitante.
A priori, on pourrait se dire que mélanger l’histoire politique avec de la romance est un choix un peu hasardeux. Pas du tout. Evie Dunmore est partie d’une idée simple mais brillante : pourquoi ne pas utiliser le cadre de la romance historique pour situer une histoire au moment même où le mouvement féministe nait en Angleterre ? C’est un bon moyen de faire d’une pierre deux coups. On ne se contente plus d’insinuer que les figures féminines des romances historiques peuvent être des femmes fortes ; on dénombre pour de bon que ce sont les femmes qui se sont battues « pour de vrai » qui servent d’inspiration à ces personnages.
J’ai adoré le mélange des genres parce que ce roman ne cherche pas du tout à donner un cours sur le féminisme. Avec Bringing down the duke, Evie Dunmore replace quelques éléments de contexte pour expliquer l’origine du mouvement des suffragettes, mais elle ne nous ennuie pas avec des détails politiques obscurs. Au contraire, elle évoque les cas concrets des femmes dépossédées de tout droit, qui sont les victimes d’un système social qui les maintien en état de servitude permanent. L’accès à l’éducation, le travail, le mariage, de droit de vote, le droit de propriété… tous ses éléments sont abordés, mais jamais de façon pesante. A chaque fois, il s’agit de montrer pour quoi exactement ces femmes se battent.
Et puis il ne faut pas perdre de vue que ce roman est d’abord et avant tout une romance historique. L’histoire d’amour entre Annabelle et Sebastian est très touchante car ce sont tous les deux des personnages avec les pieds sur terre. Ils savent qu’ils vivent dans une société inégale et injuste, et chacun essaye de faire de son mieux pour s’en sortir. Aucun d’entre eux n’est un idéaliste, ce qui permet de prendre du recul avec le combat féministe et avec la société patriarcale dépeinte dans le roman.
Il y a de l’humour, de la séduction, beaucoup de retournements de situation et même un peu d’action dans ce roman. Bringing down the duke est palpitant de bout en bout. Je l’ai commencé un après-midi et je l’ai fini à plus de deux heures du matin ! Je ne pouvais pas m’arrêter… et je ne voulais pas le finir non plus ! J’ai tout aimé dans ce livre : l’histoire, les personnages, la période historique, le propos, le style de l’écriture. C’est vif, intelligent, original et hautement divertissant.
La bonne nouvelle, c’est que le roman va avoir plusieurs suites, qui seront consacrées aux autres femmes du groupe de suffragettes. Et la très bonne nouvelle, c’est que le second tome sortira dès le mois de septembre. Pour ce qui est d’une éventuelle publication en France, je n’ai aucune info pour l’instant, mais c’est tout à fait le genre de romans qu’on pourrait trouver dans la collection Aventure & Passion des éditions J’Ai Lu. Je vais donc guetter et vous tenir au courant dès que j’en sais plus !
Je viens de découvrir qu’il est enfin traduit en français. Sortie prévue début mai. Ton article donne vraiment envie.
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Effectivement, il sort en mai chez J’Ai Lu, dans la nouvelle collection Regency (où je te conseille également le Martha Waters qui est top). Et je peux même déjà te dire que pour cette sortie en VF, je vais proposer une interview d’Evie Dunmore sur le blog. Tu as l’info en avant-première ! Je pense la mettre en ligne le jour de la parution.
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