Cette année enfin, je me suis lancée ! J’ai pris mon courage à deux mains et j’ai enfin lu un livre de Sylvain Tesson. Puis j’en ai lu un deuxième dans la foulée ! Depuis, deux autres livres de l’auteur français ont rejoint ma pile à lire, et j’ai même eu la chance de le rencontrer récemment. L’occasion de lui dire ma reconnaissance : pendant le confinement, ma lecture de La Panthère des neiges puis d’Un été avec Homère ont été des bouées de sauvetage pour moi ! J’avais pourtant des appréhensions au départ. Tout le monde parle de Sylvain Tesson avec admiration et révérence. J’avais peur d’être déçue. Pas du tout !
Lorsque Vincent Munier, photographe animalier français, invite Sylvain Tesson à le suivre dans sa prochaine expédition au Tibet, l’aventure semble quasi impossible. Et pour cause : depuis son accident, Sylvain Tesson admet lui-même qu’il n’a plus les mêmes capacités physiques qu’avant. Lui, l’auteur aux semelles de vent, décide pourtant de relever le défi. La promesse de Munier a en effet de quoi séduire Tesson : le but de l’expédition est de trouver et photographier la panthère des neiges, l’un des animaux les plus rares et discrets au monde. Mais la quête se mérite. Pour débusquer la panthère, il faut entreprendre un périple au coeur d’une nature sauvage, où les températures hostiles sont très loin en-dessous de zéro. En altitude, l’air se raréfie et les abris sont rares. Mais le voyage promet d’être passionnant.
C’est ce récit de voyage qui est au coeur de La Panthère des neiges. Ce livre n’est pas une oeuvre de fiction, tout est vrai. Sylvain Tesson raconte le périple d’un petit groupe de quatre personnes, à flan de montagne, dans des conditions aussi spectaculaires qu’épouvantables. Il raconte l’art de l’affût, les longues heures d’attente, l’observation d’un monde en mouvement, indépendant des humains et pas encore dénaturé par eux.
Evidemment, le voyage est aussi intérieur. Sans nous imposer son introspection, Sylvain Tesson revient quand même pas mal sur son propre rapport au monde, au voyage, à la nature et aux gens. Je pense que personne ne sera surpris d’apprendre qu’il préfère les arbres à ses semblables. Mais malgré cet aspect qui pourrait faire penser au schtroumph pas content, Tesson ne joue jamais le jeu du ronchon de service. Ce n’est pas un misanthrope puisqu’il aime éperdument la nature et les créatures qui la peuplent. Elles sont d’ailleurs souvent plus méritantes que nous, humains oublieux de nos origines animales, et dont la vantardise n’a d’égale que l’inconséquence de nos actes.
En lisant ce livre, j’ai été frappée par deux choses. La première, c’est que l’écriture de Sylvain Tesson est très plaisante. Il fait de belles phrases, mais ce n’est jamais « trop écrit ». On sent bien que c’est écrit sans effort, dans l’élan de sa vision des choses. Il ne cherche pas à se faire passer pour un érudit, un philosophe ou un grand penseur. Il partage un ressenti, à l’écoute du monde, et nous invite nous aussi à être plus attentif à ce qui nous entoure.
L’autre aspect saisissant de ce livre, c’est qu’il est très immersif. Je me suis trouvée embarquée dans ce récit de voyage. Je le vivais de l’intérieur. Peut-être que c’est parce que Sylvain Tesson a beaucoup voyagé et qu’il a l’habitude d’observer la nature, mais je trouve son écriture à la fois précise et vivante. Ses descriptions ne sont jamais ennuyeuses ou figées. Au contraire, il évoque principalement le mouvement du monde, de la nature et des êtres. La nature est vivante, elle est toujours en mouvement. Je voyais défiler les montagnes, les yaks, et finalement la panthère.
J’ai été tellement émerveillée par ce livre que j’ai lu Un été avec Homère peu de temps après. Les deux livres n’ont rien à voir, en fait, si ce n’est qu’on y retrouve le même goût de leur auteur pour l’ailleurs. Depuis, j’ai acheté le dernier ouvrage de Tesson, un recueil de récits de voyages qui vient de paraître chez Robert Laffont. Une amie m’a également offert Dans les forêts de Sibérie, et je pense le lire d’ici la fin de l’année. Bref, Sylvain Tesson et moi, c’est le début d’une belle aventure !
J’avais eu la même appréhension mais je ne pouvais pas ne pas lire La Panthère des neiges qui était le fruit d’un voyage avec le photographe que j’admire le plus. Et finalement je me suis laissée transporter et c’est sans doute un des plus beaux livres que j’ai lu (du moins l’un de ceux que je serais capable de relire). J’ai souvent du mal à apprécier des œuvres dont on ne cesse de parler et là, c’était parfait.
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Je vois tout à fait, j’ai eu le même cheminement envers ce livre : j’étais dubitative face à l’enthousiasme général et finalement j’ai vécu un vrai beau moment de lecture.
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Après, je ne sais pas si vous avez eu l’opportunité de lire Tibet : minéral animal et Tibet : promesse de l’invisible mais ce sont de vraies merveilles !
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Merci beaucoup pour la recommandation !
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