A la faveur d’une rencontre (virtuelle) de hasard, j’ai eu la chance de découvrir le dernier roman de Victory Storm, Glitter Season. Une belle histoire qui joue avec les codes du roman chick lit et du roman féminin pour aborder des questions actuelles comme le féminisme, l’amitié, la place des femmes dans le monde du travail… mais aussi l’écriture et l’édition ! Victory Storm connaît bien tous ses sujets. Et pour cause : elle a également fondé sa propre maison d’édition. La romancière italienne a eu la grande gentillesse de prendre le temps de répondre à quelques questions pour nous parler d’elle, évoquer son travail et bien sûr son livre !
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Pour commencer, vous voulez bien nous parler un peu de vous ? Comment avez-vous commencé à écrire ?
Bonjour, je m’appelle Elisa mais j’écris sous le pseudonyme de Victory Storm. Je suis une auteure italienne et dans ma vie j’ai changé de métier à plusieurs reprises, passant de l’enseignement à l’interior design en passant par l’ouverture d’une maison d’édition que j’ai fermée il y a deux ans pour me consacrer à l’écriture à plein temps. J’adore lire, écrire, collectionner des tasses et des kokeshi et cuisiner des recettes végétaliennes.
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Vous avez déjà écrit une dizaine de romans, tous dans le genre féminin. Qu’est-ce qui vous attire le plus dans ce genre ? Vous avez des auteurs qui vous inspirent ?
Je préfère le genre féminin car j’aime émouvoir le public et ce genre me le permet facilement. Mes auteurs préférés sont Sophie Kinsella, Susan Phillips, Lisa Kleypas, Kristan Higgins, Armentrout, James Patterson, Dan Brown…
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Glitter Season raconte une histoire d’amitié entre trois femmes assez différentes. Pourquoi ce choix de mélanger une histoire d’amitié féminine et de romance ?
Nous vivons dans une société où l’amitié a été remplacée par un opportunisme cynique et où les gens sont de plus en plus seuls. Pour cette raison, j’ai décidé d’écrire sur l’amitié : trouver une amie… en fait, trois !
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On sent bien dans votre livre que vous êtes une grande lectrice de chick lit, je me trompe ? Parce que j’ai retrouvé avec plaisir le mélange d’humour, de féminisme et de romance sexy qu’on a l’habitude de trouver dans ce genre littéraire.
Absolument oui ! J’adore lire des histoires d’amour amusantes avec des protagonistes amusants dans lesquels je me retrouve facilement.
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Au début du livre, j’étais un peu surprise parce que je trouvais les personnages de Rachel, Emma et Abigail un peu « mous », pas assez affirmés. Je me suis rendue compte après coup que c’était fait exprès pour bien insister sur le fait que c’est leur amitié qui va les aider à s’émanciper et à s’affirmer. Il y a un message très féministe dans ce livre. C’était voulu de votre part ?
Oui. Je suis très féministe et je voudrais plus de sororité entre les femmes. Nous sommes « le sexe le plus faible » et à mon avis, nous pourrons devenir plus fortes si nous nous unissons et apprenons à nous aimer telles que nous sommes.
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L’un des sujets de votre roman, c’est que les femmes doivent se serrer les coudes pour réussir à trouver leur place. Le sujet est encore plus d’actualité après le mouvement MeToo. Grâce à ça, il y a de plus en plus de romans qui parlent ouvertement du féminisme et de la sororité. Est-ce que c’est quelque chose qui a influencé votre écriture ? Y a-t-il beaucoup de romans en Italie qui abordent la question du féminisme ?
Pour la question du féminisme, Glitter Season est seulement mon deuxième roman (en italien) qui traite de ce thème.
En Italie, il existe aujourd’hui peu de romans qui parlent de féminisme. On préfère encore les romans où dans les relations de couple la femme est soumise à l’homme. Et chez les femmes il y a encore une forte compétitivité au détriment de la collaboration. C’est exactement le reflet de la société d’aujourd’hui.
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Vous connaissez bien le monde de l’édition. C’est d’ailleurs au cœur de votre roman : Rachel est éditrice. Emma est écrivain. Abigail aimerait aussi publier ses écrits. L’édition traverse une crise compliquée cette année. Comment ça se passe concrètement, de publier des romans aujourd’hui ?
Le monde de l’édition que j’ai décrit vient de mon expérience en qualité d’éditrice, de consultante, de bloggeuse littéraire et d’écrivaine. Aujourd’hui avec l’avènement des réseaux sociaux, c’est essentiel d’être social pour pouvoir toucher le public compte tenu du nombre de livres qui sortent chaque année depuis qu’il y a l’autoédition, passant de 8 000 livres à 60 000, alors que les lecteurs diminuent chaque année.
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Ethan est mon personnage masculin préféré. Et je me demandais, est-ce que c’est plus dur d’écrire un personnage masculin ou un personnage féminin ?
Cela dépend de la psychologie du personnage.
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Pour finir, je pose toujours une question de recommandation de lecture. Quel est le dernier auteur pour lequel vous avez eu un coup de cœur, et que vous aimeriez recommander aux lecteurs d’Alivreouvert.net ?
Un roman de Susan Elizabeth Phillips.
Merci beaucoup à Victory Storm d’avoir pris le temps de répondre à mes questions. N’hésitez pas à relire ma chronique de Glitter Season pour en apprendre plus sur son roman.