Une Charmante Espionne est le quatrième et dernier tome du Club des Menteurs. Ce roman historique vient donc clore la saga de Celeste Bradley, et pour un final, on a droit à une apothéose. Si j’avais un peu entamé cette série par hasard, poussée par des recommandations d’auteures lectrices, c’est bel et bien avec enthousiasme que je l’ai terminé. Au fil des tomes, j’ai ressenti un vrai coup de cœur pour le projet de Celeste Bradley, et pour son aptitude à jongler avec brio avec les genres. Roman historique, romance, roman d’espionnage, action, humour… il y a un peu tout ça dans cette excellente série, et le lecteur est assuré de faire le plein de sensations fortes !
En étant recrutée au sein du Club des Menteurs, la cellule d’espionnage de la couronne, Rose a relevé un double défi. D’abord quitter la domesticité qu’elle avait toujours connu pour se bâtir une nouvelle vie. Mais aussi apprendre à composer avec Collis Tremayne, un autre espion en formation. Sauf que cet héritier d’une grande famille aristocrate n’a rien en commun avec elle. Et avec leurs tempéraments respectifs, la formation est loin de se passer comme prévu. Ils vont pourtant devoir trouver un terrain d’entente : pour leur première mission, ils doivent faire équipe et trouver des informations sur un complot qui concerne une importante commande d’armes pour l’armée britannique. Une mission rendue encore plus compliquée par un élément potentiellement explosif : le Régent lui-même se retrouve mêlé à l’affaire ! Si Rose et Collis veulent montrer qu’ils méritent leur place au sein du Club des Menteurs, ils vont devoir se serrer les coudes et mener l’enquête la plus dangereuse de leur vie.
Une Charmante Espionne rassemble un condensé de tout ce que j’avais aimé dans les précédents tomes de la saga. Celeste Bradley nous offre carrément un feu d’artifice avec une enquête policière très solide, beaucoup d’action et de rebondissements, une romance très rythmée entre deux personnages au fort tempérament, et aussi beaucoup d’humour pour faire bonne mesure.
Déjà, il faut souligner que l’auteure met en scène des personnages qu’on connait déjà. Collis et Rose étaient les personnages secondaires des second et troisième tomes. Leur recrutement au sein du Club des Menteurs n’est pas une surprise. Et le fait que leur formation conjointe ne se passe pas très bien n’en est pas une non plus. Entre l’héritier de la noblesse et l’ancienne femme de chambre, les préjugés de classe et le manque de diplomatie ont tôt fait d’attiser une détestation mutuelle. Cette enquête sur le terrain est l’occasion de dépasser les préjugés et d’apprend enfin à se connaître et à se faire confiance. Evidemment, comme on se trouve dans une romance, je vous laisse imaginer comment la relation évolue par la suite !
L’intrigue d’espionnage est encore une fois très soignée. L’enquête est bien menée, avec des indices, des ramifications politiques et diplomatiques. Encore une fois, Celeste Bradley fait l’effort de bien ancrer son roman dans son contexte historique, et cet aspect est très prenant. En plus, le fait d’avoir une véritable histoire donne du relief à la romance. On s’éloigne des clichés pour découvrir le rapprochement improbable de deux personnes que tout oppose dans un système sociale où ils l’auraient jamais dû se rencontrer.
J’ai particulièrement apprécié l’originalité de ce roman car Celeste Bradley met en scène un personnage formidable : le Régent. Il s’agit du futur George IV, qui n’est alors que prince de Galles. Cette période historique, très connue en Grande-Bretagne, concerne la dizaine d’année pendant laquelle le prince exerce la régence à cause de l’état de santé de son père. Pour nous lectrices, elle est particulièrement intéressante car ce personnage débonnaire au tempérament épicurien, a donne le ton de ce qu’on appelle la « période Régence ». Une période un peu moins rigide en terme de mœurs, qui sert de point d’ancrage aux romances Régence. Mais même si le Régent a servi de source d’inspiration a tout un pan de la littérature féminine mondiale, c’est, à ma connaissance, la première fois qu’une auteure le met directement en scène dans un roman. Rien que pour ça, Une Charmante Espionne vaut le détour !
Une Charmante Espionne est donc l’adieu parfait pour terminer la série du Club des Menteurs. J’aimerais beaucoup que Celeste Bradley écrive d’autres volumes, mais je ne crois pas que ce soit prévu au programme. Chaque roman pris à part est excellent, et la série en elle-même vaut vraiment le détour. Pour des lectrices qui n’ont pas l’habitude des romans historiques et sont plus habituées aux romances et aux comédies romantiques, c’est une excellente entrée en matière. Le Club des Menteurs est à la croisée des genres, et je pense que c’est pour ça que j’ai tant aimé les livres. Celeste Bradley y a mis tout ce que j’aime dans la lecture : tout ce qui me divertit et qui m’émeut. Un énorme coup de cœur !
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