Ayant largement profité de cette période de confinement pour me plonger dans les archives de la BNF et de l’INA (il y a tellement de pépites à débusquer !), je suis tombée par hasard sur une formidable interview de Jean-Luc Boutté, datant de la fin des années 1980. Pour ceux et celles qui ne le connaissent pas, il a été l’un des comédiens emblématiques de la troupe de la Comédie Française dans les décennies 1970-80-90. Il a également mis en scène plusieurs pièces. En 1989, il monte ainsi Britannicus sur la scène de la salle Richelieu. C’est à cette occasion qu’il accepte de donner une de ses très rares interviews. Il y évoque avec subtilité le cheminement des personnages de tragédie. Et j’ai trouvé que ces mots avaient un écho particulier avec la période que nous vivons.
« Les héros de tragédie sont menés par un destin qu’ils ne comprennent pas, contre lequel ils luttent, désespérément. De temps en temps, ils font appel aux dieux mais le ciel est complètement absent. C’est un tel néant. »