Aujourd’hui, j’ai le plaisir de vous parler d’un livre qui est sur ma liste de lecture personnelle depuis plus d’une dizaine d’années. C’est dire si j’étais motivée ! Depuis que j’ai vu le film avec Marilyn Monroe, j’ai très envie de découvrir le roman écrit par Anita Loos, Les hommes préfèrent les blondes. Encore un film tiré d’un livre… pas du tout connu en France ! Tellement peu connu en fait que dénicher un exemplaire a relevé de l’exploit. Il a fallu une chasse au trésor sur le web pour finalement dénicher un exemplaire folio neuf imprimé en… 1982 ! Ce n’est pas une blague : ce livre est plus vieux que moi ! Après autant d’attente et de péripéties, vous imaginez bien à quel point j’étais curieuse de finalement lire ce livre. Eh bien malgré une légère angoisse au début, j’ai été récompensée par une excellente surprise.
Nous sommes dans les années 1920, et la jeune et charmante Lorelei commence à rédiger son journal intime sur les conseils d’un ami. Une idée brillante car la vie de Lorelei ne manque jamais d’anecdotes croustillantes. Installée dans un appartement à New-York, entièrement payé par son « bon ami » monsieur Eisman, Lorelei coule une vie paisible, faite de shopping, de soirées, et elle fréquente les meilleurs établissements de la ville, toujours à l’affut d’un gentleman qui pourrait améliorer sa qualité de vie. Cette « demoiselle professionnelle » finit par embarquer pour un voyage en Europe sur les conseils de son protecteur. La voilà donc sur un paquebot de luxe, accompagné de sa meilleure amie Dorothy, et prête à conquérir les capitales européennes. Au gré de ses pérégrinations, la jolie Lorelei ne manque pas de séduire les soupirants… et de se retrouver parfois dans le pétrin !
Lorsqu’elle a publié Les hommes préfèrent les blondes, au début des années 1920, Anita Loos était encore une scénariste hollywoodienne en pleine gloire, surtout connue pour les films d’action qu’elle écrivait pour Douglas Fairbanks, la star de l’époque. C’est pourtant le personnage féminin de Lorelei qui va lui faire connaître un succès international. D’abord publié en roman feuilleton dans un magazine américain, Les hommes préfèrent les blondes est ensuite édité en roman. Il poursuivra sa carrière à Broadway puis au cinéma avec deux adaptations, rien que ça !
Je dois dire qu’après avoir tellement attendu avant de lire ce livre, j’avais très peu d’être déçue. Une sensation qui s’est cristallisée au tout début de ma lecture : il ne se passait rien dans ce livre, et l’héroïne avait l’air d’une parfaite cruche. Mais en fait pas du tout ! Si vous avez vu le film, vos savez que Les hommes préfèrent les blondes a inventé le stéréotype de la blonde gourde-mais-pas-si-gourde-que-ça. Derrière sa façade de fille superficielle et un peu idiote, Lorelei cache en fait un formidable sens des affaires, et elle a parfaitement conscience de ce qu’elle fait.
Tout le sel de ce roman tient dans le fait que l’histoire nous est racontée à la première personne, par Lorelei elle-même. Il faut donc savoir lire entre les lignes pour comprendre qu’elle s’est lancée dans une carrière très pragmatique : trouver le mari le plus riche possible afin de subvenir à ses besoins. En attendant, trouver des prétendants capables de payer ses factures d’hôtels et de shopping est une activité très distrayante… même si elle ne plait pas forcément à tout le monde ! Au gré de ses aventures, Lorelei doit faire face à la jalousie de certaines femmes mariées, à l’hypocrisie d’une société bien-pensante, mais aussi à la mesquinerie de certains hommes qui tentent de l’utiliser à des fins personnelles.
Relevant tous les défis avec brio et classe, Lorelei s’avère finalement être le personnage le plus intelligent de l’histoire, et aussi le plus drôle. Sous la plume d’Anita Loos, le journal intime de cette coquette très futée semble n’avoir pas pris une ride. On rit forcément des péripéties qui attendant la jeune américaine quand elle part à la conquête de l’Europe ! Les multiples épisodes de rencontres amoureuses sont absolument tordants. Et surtout Anita Loos parvient à tendre un miroir vers une société prompte à juger les femmes aux mœurs légères alors que finalement nous avons tous nos propres faiblesses.
Ce petit roman a été une lecture extrêmement plaisante. Si vous souhaitez vous le procurer, il faudra prendre votre mal en patience, mais sait-on jamais : peut-être que Folio aura la bonne idée de le rééditer bientôt ? En attendant, vous pouvez trouver des exemplaires neufs (mais vieux !) sur le web ou bien porter votre choix sur un livre d’occasion. J’en profite d’ailleurs pour vous dire qu’Anita Loos a écrit une suite à son roman : Mais ils épousent les brunes. Tout un programme !
Ca a l’air vraiment cool dis donc!!! Je ne sais pas si j’aurais le courage de partir en quête de ce livre mais si Folio le réédite je n’hésiterais pas 😀
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Je comprends, il faut s’armer de courage, mais le jeu en vaut la peine !
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Bonjour.
« En attendant, vous pouvez trouver des exemplaires neufs (mais vieux !) sur le web ou bien porter votre choix sur un livre d’occasion. » Je confirme qu’en occasion il est facilement trouvable : https://www.livrenpoche.com/les-hommes-preferent-les-blondes-e30907.html
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Oui c’est ce que j’explique dans ma chronique : il faut passer par le web car en librairie il n’est malheureusement plus disponible. c’est quand même drôle d’acheter un livre « neuf » plus vieux que moi !!
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Il semble sympa mais le principe de la blonde-niaiseuse-pas-si-niaiseuse me donne un peu la nausée. Dommage.
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L’idée semble usée jusqu’à la corde aujourd’hui, mais l’ironie c’est justement que c’est ce livre qui a inventé ce personnage. Et au-delà du personnage, l’histoire reste vraiment drôle à lire.
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J’étais fan du film et de Marilyn..et moi aussi je voulais lire le roman dont le film était l’adaptatin; Comme toi , je désespérais de le trouver et un jour…BINGO. Au secours populaire qui fait parfois des ventes de livres.
Une Bonne Action qui a été payante 😉
Et je l’ai adoré. Il y a une suite parait-il « mais ils épousent les brunes ». A vérifier et à trouver.
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Ah encore une belle trouvaille, bravo ! Oui, il y a effectivement une suite qui s’intitule « Mais ils épousent les brunes ». Je laisse passer la rentrée littéraire, puis je me mets en chasse d’un exemplaire !
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