Guerre et Paix, tome 1 de Tolstoï

Guerre et Paix IAvec 2 tomes en formant poche pour un total de près de 2 000 pages au compteur soit 1,088 kg, Guerre et Paix mérite bien sa réputation : c’est du lourd ! Ceux d’entre vous qui ont suivi mes aventures sur la page Facebook savent que je me suis lancée dans un sacré challenge lecture au moins d’août : lire pour la première fois Guerre et Paix, le roman monumental de Léon Tolstoï. Depuis juillet déjà, les deux gros livres de la collection Folio Classique m’attendaient et leur patience a été récompensée puisque je les ai embarqué dans ma valise pour partir en vacances. Bien calée dans un transat, j’ai pu me lancer dans l’une des plus grandes aventures de lecture qu’on puisse rêver de vivre. Car oui, Guerre et Paix, c’est une expérience de lecture à nulle autre pareille. Arrivée à la fin du premier tome, il est temps que je partage avec vous mes impressions tandis que la lecture du second tome est déjà entamée.

Début du XIXe siècle en Russie. Les intellectuels et les puissants ont observé de loin le chaos révolutionnaire français et l’émergence de l’ogre Napoléon. Un ogre qui commence à se rapprocher dangereusement des frontières russes. Mais pour l’instant, ce n’est pas ce qui tracasse les membres de l’aristocratie russe. Entre Moscou et Saint-Petersbourg, ils continuent de vivre leur vie. Pierre, jeune comte héritier de l’une des plus grandes fortunes de Russie, cherche un sens à sa vie et se débat dans des problèmes existentiels que son bon cœur n’arrive pas à apaiser. Andreï, riche prince, voit dans la guerre qui se profile l’occasion de connaître enfin une certaine forme d’exaltation en servant son pays. Pour cela, il n’hésite pas à laisser derrière lui sa jeune épouse enceinte et sa vie confortable. Boris, jeune homme sans fortune, voit lui aussi une opportunité dans la guerre qui couve : se faire enfin un nom et gravir les échelons de la bonne société. Pour la famille Rostov, il n’est question d’aucun calcul : le fils Nicolas laisse parler son patriotisme en s’engageant dans l’armée tandis que sa jeune sœur Natacha attend de pouvoir enfin entrer dans le monde. Mais au fil des années et des retournements de fortune, les espoirs qu’ils avaient tous vont se heurter à la réalité d’un monde brutal et souvent injuste.

Vous connaissez peut-être le bon mot de Woody Allen : « Oui j’ai lu Guerre et Paix : ça parle de la Russie. » Je crois qu’on ne peut vraiment goûter le sel de la blague qu’une fois qu’on a lu soi-même le roman tant il est vrai que ce livre repose sur un paradoxe : il fait près de 2 000 pages et pourtant on a toutes les peines du monde à en faire un résumé cohérent qui puisse rendre justice à cette merveilleuse histoire. Pour vous donner une idée plus précise, je commencerais par dire que ce livre est une grande fresque familiale. Davantage qu’un roman historique, Guerre et Paix est une saga dans le sens où l’histoire s’attache vraiment aux personnages et non au contexte dans lequel ils évoluent. On va suivre une poignée de gens pendant plusieurs années, et notamment les membres de deux familles, les Rostov (que j’adore) et les Bolkonski. A côté, on suit aussi plusieurs personnages en lien avec ces deux familles, notamment le gentil Pierre qui est l’un des personnages principaux. Evidemment, on est plongé dans l’époque des guerres napoléoniennes, mais vraiment ce n’est pas le propos du livre.

La grosse angoisse que j’avais avant de commencer ma lecture, c’était l’écriture. Je n’avais jamais rien lu de Tolstoï, mais j’avais lu Le Joueur de Dostoïevski, et je dois dire que j’avais un peu souffert. Là au contraire, j’ai eu une bonne surprise d’entrée de jeu : l’écriture est fluide, facile à lire dans un style agréable. Les chapitres ne sont pas trop longs en général, ce qui permet de rythmer agréablement la lecture. Pour vous donner un ordre d’idée, je dirais que Guerre et Paix se lit aussi facilement que du Jane Austen. Ça n’a rien d’empesé ou d’assommant. Autre bonne surprise, le narrateur fait souvent des remarques drôles sur les personnages, ce qui donne un côté très chaleureux à la narration. Dans les scènes plus dramatiques ou les scènes de guerre (qui ne sont pas aussi nombreuses que je pensais et en fait assez agréables à lire), l’écriture sait être concise tout en laissant échapper par moment des passages de pure poésie.

Maintenant, pour l’histoire en elle-même, j’ai trouvé que c’était vraiment passionnant car on suit l’évolution des personnages sur plusieurs années. Les personnages ne sont pas tous aussi attachants les uns que les autres, mais ils sont tous fascinants et très finement construits. Ils me touchent, m’émeuvent, me surprennent parfois. Là encore, je vais faire un parallèle avec Jane Austen car on sent que Tolstoï porte un regard aiguisé sur ses contemporains, les saisissant dans leurs petits travers mais aussi dans leurs qualités. Du coup, on se prend vraiment au jeu : on veut savoir ce qui va leur arriver à tous, on trépigne d’impatience quand on n’a pas de nouvelles d’un personnage pendant plusieurs chapitres.

La lecture de ce premier tome de Guerre et Paix a donc été une très bonne expérience. J’ai passé dix jours en compagnie de tous ces merveilleux personnages, et je suis bien décidée à venir à bout rapidement du deuxième tome. En lisant cette histoire mondialement connue, le lecteur ressent une impression étrange. Pour ma part, j’ai enfin compris pourquoi tout le monde parle de ce livre comme l’un des meilleurs romans jamais écrits. C’est tout simplement parce que l’histoire est haletante, les personnages sont très réussis et l’écriture est excellente. Donc si j’ai un conseil pour vous, le voici : laissez de côté la réputation intimidante de Guerre et Paix, achetez le livre et lisez-le. Vous serez vous-mêmes agréablement surpris !

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