Le Salon du livre 2014 : cartographie personnelle

Le Salon du livre de Paris édition 2014 est désormais fini. C’est donc l’occasion rêvée pour faire un petit retour arrière et vous parler de toutes les choses que j’ai vues. J’y suis allée samedi, et j’ai passé une excellente journée. Dès l’entrée, c’est un véritable plaisir de voir tous ces stands, tous ces livres… tous ces gens ! Car oui, en ce samedi, il y avait foule. Et ça ne s’est pas amélioré dans la journée !

J’ai commencé ma matinée tranquillement en faisant le tour des stands un peu au hasard. Pas de vrai plan de bataille, mais j’essayais de quadriller efficacement la zone en faisant bien toutes les allées. Je précise que j’avais de bonne chaussure, une bouteille d’eau, des carrés de glucose en cas de baisse de régime, un plan du salon, deux stylos et un bloc-notes…

SDL-SublutetiaAssez rapidement, je me suis arrêtée sur le stand de Didier Jeunesse. Le stand n’était pas très grand, mais il y avait pas mal de titres très intéressants, et les personnes étaient très sympathiques, proposant même aux curieux d’écouter les berceuses qui accompagnent certains livres sur des bornes avec des casques. Chez Didier Jeunesse, j’ai remarqué la trilogie Sublutetia dont j’ai entendu beaucoup de bien et que je compte bientôt lire pour me faire mon idée. A côté des Sublutetia, Le Cœur en braille et Du Bonheur à l’envers et puis surtout la très jolie collection des Plus Belles Berceuses. Deux titres ont particulièrement attiré mon attention : Les Plus Belles Berceuses du monde et surtout Les Plus Belles Berceuses Jazz. Ce dernier titre a l’air vraiment très bien, regroupant les voix les plus célèbres du jazz avec une sélection de chansons qui fait rêver.

SDL-Berceuses

SDL-GriffintownDe l’autre côté de l’allée, halte devant les étagères des éditions Phébus avec le roman Griffintown de Marie Hélène Poitras. Prix France-Québec 2013, le résumé de ce livre dans le style far-west (une petite communauté vivant au milieu de nul part, où les individus ne peuvent compter que sur eux-mêmes) m’a bien plut, ainsi que sa belle couverture couleurs. Hop, je l’ajoute à ma liste tout en faisant un petit shelfie. D’une manière générale, les autres romans présentés avaient aussi l’air très intéressant. Et même si je n’ai pas tout pris en photo (je ne voulais pas non plus passer pour une folle !), il y a plusieurs titres que je compte ajouter plus tard sur ma liste d’idées de lecture.

SDL-Alberto-ManguelL’un des espaces les plus importants de cette édition 2014 du Salon, c’est bien sûr le stand dédié à l’Argentine. Beaucoup de livres, de grands noms de la littérature. Et impossible de passer sur ce stand sans m’arrêter sur la figure tutélaire de la littérature argentine : Borgès. Je remarque au passage quelques livres d’Alberto Manguel, auteur que je ne connaissais pas jusqu’à la semaine dernière et le sujet que l’émission La Grande Librairie lui a consacré jeudi dernier (cet homme possède l’une des plus belles bibliothèques de particulier que j’ai jamais vu !). J’en profite pour souligner que le stand argentin a visiblement rencontré un grand succès : il y avait beaucoup de monde, et les gens prenaient le temps de regarder de près les livres.

Au fur et à mesure de mes pérégrinations, je remarque deux stands un peu hors du lot : l’armée française est venue présentée plusieurs ouvrages, et je remarque que pas mal de curieux sont sur le stand, près des messieurs en uniforme qui ont l’air très à l’aise au milieu de ce brouhaha de lecteurs.

Autre stand, autre curiosité, mais pas le même succès pour L’Equipe : quand je suis passée, il n’y avait personne ! Même pas quelqu’un du journal justement. Du coup, je ne sais pas trop pourquoi ils étaient là.

Après une pause repas bien méritée (9€ pour une part de pizza, c’est du vol par contre !), je repars pour de nouvelles aventures et profite du fait que les visiteurs sont encore en train de manger pour aller voir l’exposition consacrée à Sempé. Très belle exposition : c’est un vrai plaisir de découvrir l’œuvre d’un artiste aussi apprécié. De plus, le choix des planches est très judicieux : il y a beaucoup de dessins consacrés aux auteurs. J’ai eu un coup de cœur pour un dessin de bibliothèque, et d’autres dessins sur l’égocentrisme des auteurs m’ont bien fait rire. Je ne savais pas que Sempé avait si souvent croqué les auteurs, et c’est très drôle à découvrir.

Une fois l’expo visitée, je me suis dirigée vers la scène des auteurs, cet espace où se déroulent les conférences et tables rondes rassemblant les auteurs du Salon autour de nombreux sujets. La première conférence est consacrée aux femmes créatrices. J’ai particulièrement aimé l’intervention de l’une des responsables des Editions des Femmes qui publient justement un dictionnaire sur le sujet.

La deuxième conférence est celle que j’attends avec impatience : une table ronde entre Pierre Lemaître et Alaa El Aswany au sujet de « La fabrique de l’histoire », ou comment un romancier peut écrire sur une période historique. Pour être franche, ils se sont un peu éloignés du sujet. La fin de la conférence ne traitait plus du tout de l’Histoire, mais du travail d’écriture des personnages et de la perception du « roman populaire ». J’ai passé une heure véritablement passionnante à écouter ces deux auteurs. Ils nous ont fait rire, ils se sont livrés sur leur travail d’auteur, sur leur vision de la littérature, sur le sens que peut avoir la littérature dans nos vies de lecteurs contemporains, sur la place de la fiction par rapport à la vie réelle. J’ai pris des notes frénétiquement pour vous restituer plus tard les citations les plus marquantes. Je suis ressortie de cette heure avec un grand sourire, tant ils ont tous les deux dit des choses très inspirantes.

Du coup, après avoir quitté ma chaise, je me suis précipitée sur le stand d’Actes Sud (sûrement le plus grand stand d’édition sur le salon, et en tout cas l’un des plus richement fourni) pour acheter un roman d’Alaa El Aswany. A ma très grande honte et malgré ma curiosité, je n’ai jamais rien lu de lui. J’ai porté mon choix sur l’édition de poche de L’Immeuble Yacoubian. En quittant le stand, je remarque l’auteur assis à sa place de dédicaces en train de parler avec une vieille dame qui a visiblement lu tous ses livres et qui lui parle chaleureusement. Il lui répond avec courtoisie et prend tout son temps. Pourtant, sa séance de dédicaces n’est pas prévue avant une demi-heure. Du coup, j’attends la fin de la conversation et je m’approche de lui. Alaa El Aswany est d’une extrême gentillesse et son sourire est communicatif. Il me signe une dédicace et comme je lui dis que j’ai beaucoup apprécié son intervention sur l’espace des auteurs, il prend le temps de discuter avec moi et de revenir sur sa vision du roman populaire (qui pour lui n’existe pas, car cela impliquerait qu’il existe un « roman aristocratique », et il s’oppose à cette vision élitiste de la littérature, ce en quoi je le rejoins totalement). Je repars donc avec mon livre dédicacé et le sentiment d’avoir rencontré un auteur qui a tout compris.

Mais le salon n’est pas fini pour autant. Je reprends une gorgée d’eau et me relance dans la course. Le prochain stand que je visite est celui des éditions Omnibus. Jusque ici j’ai été sage : je n’ai acheté qu’un seul livre. Mais là, je craque et je prends un tome des œuvres de Wodehouse, Oncle Fred & co. Moi qui aime l’humour anglais et les livres des éditions Omnibus, je ne pouvais pas ne pas me laisser tenter !

De l’autre côté du stand Omnibus, je remarque un stand entier consacré aux guides de voyage Lonely Planet. Je trouve ça intéressant, mais je me demande tout de même quel rapport avec la littérature ?

Petit passage aux Editions de Minuit. Le stand n’est pas très grand, mais il y a beaucoup deSDL-Pierre-Bayard livres intéressants, entre autre les œuvres de Pierre Bayard. J’ai très envie de lire Qui a tué Roger Ackroyd ?, un roman qui reprend l’intrigue du brillant roman d’Agatha Christie. L’idée de l’auteur, c’est que l’auteure s’est malheureusement trompée dans la résolution de l’histoire. En fait, le coupable court toujours entre les pages du livre, et il va falloir le débusquer en pénétrant à l’intérieur du roman. Pierre Bayard a écrit plusieurs livres sur le même principe, en se basant notamment sur Le Chien des Baskerville.

SDL-Cercle-jeunes-eluesEnsuite, direction le stand des éditions JC Lattès. Pas mal de choix et deux coups de cœur : Le Cercle des jeunes élues est un roman suédois dont les auteurs ont des noms difficiles à écrire, mais qui a connu un grand succès dans son pays d’origine. A tel point qu’il est en train d’être traduit dans de nombreuses langues. Visiblement, il y a un réel engouement international. Donc, à guetter. L’autre roman qui a attiré mon attention vient des Etats-Unis. L’Art du jeu est le premier roman de Chad Harbach, et c’est l’histoire croisée de cinq personnages dont les vies vont basculer. J’ai l’impression que c’est un bon roman chorale, et je le mets donc sur ma liste de lecture.

Sur le stand Fayard, j’ai été attirée par le livre de Hélène Carrère d’Encausse Des Siècles d’immortalité, un livre passionnant qui se propose de retracer toute l’histoire de l’Académie Française, la plus vieille institution française à laquelle l’auteure appartient en qualité de Secrétaire Perpétuelle.

SDL-BernadetteChez Feux Croisés, j’ai vu une belle couverture affichant des lunettes de soleil. Bernadette a disparu est un livre dont j’entends parler depuis un certain temps maintenant. Ce roman de Maria Semple raconte l’histoire d’une adolescente dont la mère disparaît mystérieusement du jour au lendemain. Cette mère de famille apparemment sans histoire cache en fait des secrets que sa famille va découvrir en partant à sa recherche.

Chez Flammarion, il y avait du choix parmi la littérature pour ados : fantasy, suspens, aventure… Les jeunes lecteurs neSDL-Maison-sans-pareil s’y sont pas trompés et ils étaient massés en nombre devant les présentoirs. J’ai tout de même remarqué La Maison sans pareil, le début d’une saga qui a l’air assez intéressante, autour d’une famille bizarre, d’une maison bizarre et d’une intrigue que j’espère… bizarre ! En feuilletant le livre, j’ai eu l’impression que c’était prometteur et ça m’a un peu fait penser à la sage Flavia deLuce (que j’avais bien aimé). L’engouement sur ce stand prouve bien le dynamisme des livres sur le segment ‘young adults’ comme les appellent les américains.

Enfin et pour finir, j’ai passé pas mal de temps sur le stand des éditions Belfond. J’aime beaucoup le catalogue de cette maison d’édition, et c’est donc sans surprises que j’y ai repéré plusieurs livres susceptibles de me plaire. En particulier, la collection Vintage avec ses belles couvertures colorées m’a tapé dans l’œil. Outre l’aspect esthétique, la collection présente l’avantage d’offrir au lecteur des rééditions de romans qui datent déjà un peu. Deux coups de cœur : Les Femmes de Brewster Place et Le Lys de Brooklyn qui font l’objet d’un shelfie. Des beaux romans aux histoires qui promettent de beaux moments de lecture. A mettre aussi sur ma liste de lectures.

SDL-Brewster-Brooklyn

Voilà, le Salon du livre, c’est fini. J’ai passé une excellente journée. Et vous, êtes-vous allé au salon ? Qu’avez-vous vu ? J’espère que ces quelques livres cités vous donneront des idées de lecture.

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