En cherchant Majorana, d’Etienne Klein

majoranaTout a commencé avec un carton de livres et un nez bouché. C’est amusant de constater comme parfois les livres arrivent dans nos vies de manière improbable…

L’une des chances que j’ai dans mon travail, c’est que je vois souvent passer de nouveaux livres. Et si la plupart sont des ouvrages naturalistes qui ne m’intéressent pas beaucoup, j’ai tout de même régulièrement la surprise de tomber sur un livre qui pique ma curiosité. C’est ce qui est arrivé avec le livre du professeur Etienne Klein : En cherchant Majorana. Un carton de nouveaux livres est arrivé à mon bureau le vendredi matin. Mais ce jour là, j’étais malade (mal à la tête, début de crise de sinusite, nez bouché… et une irrépressible envie de rentrer chez moi pour retrouver la chaleur de mon lit).

Il m’a suffit de lire la quatrième de couverture pour avoir envie de lire ce livre. En quelques phrases, le professeur Etienne Klein évoque un chercheur italien du XXe siècle, spécialisé dans la physique quantique, exceptionnellement génial, et dont la disparition mystérieuse n’a cessé de laisser les scientifiques perplexes. J’ai emprunté le livre et suis rentrée chez moi. A six heures j’étais en pyjama, calée sous ma couette ; à six heures cinq, j’embarquais pour une enquête impossible : retrouver Majorana.

J’ai commencé ce livre comme une vraie candide. Je n’avais jamais entendu le nom de Majorana avant de lire le titre de ce livre, et je ne savais donc rien de lui. Par ailleurs, mes connaissances en matière de physique quantique se limitent à ce que j’ai pu retenir à force de regarder The Big Bang Theorie. Autant dire que je n’y connaissais rien !

Le point fort de ce livre, c’est qu’Etienne Klein écrit comme il vous parlerait. Il n’essaye pas de construire une démonstration scientifique. Il y a donc peu de pages consacrées à la science dure. Les rares fois où il rentre vraiment « dans le dur », ça pique plutôt la curiosité du lecteur. Il ne verse pas non plus dans le portrait psychologique en essayant de faire une analyse de la personnalité insaisissable de Majorana. Il ne l’a pas connu personnellement, et ne fait pas semblant de verser dans le commentaire freudien. Merci à lui, parce que sinon ça aurait pu devenir rébarbatif !

Le projet du livre est de remonter la piste de Majorana en le présentant, en le faisant connaître du grand public. C’est presque un travail de mémoire. Nous partons donc sur les traces de ce personnage énigmatique, apparemment normal et sans histoire si l’on excepte son intelligence hors du commun et sa disparition inexpliquée.

Etienne Klein raconte comment lui-même a découvert Majorana. Il remonte ensuite dans le temps pour évoquer l’enfance d’un futur prodige, un enfant savant, fruit d’une éducation rigoureuse, qui dès ses premières années manifestent des capacités extraordinaires pour les mathématiques. Un Mozart de la science. Ses études se passent donc sans heurts, et il s’oriente vers une carrière d’ingénieur, mais le sort va en décider autrement.

Car dans la période d’entre-deux guerres, c’est l’essor d’un nouveau domaine de recherches : la physique quantique. Et l’Italie va prendre sa place dans cette nouvelle course à la connaissance. De nombreux scientifiques, épris de curiosité et de passion pour la discipline naissante, vont jeter toutes leurs forces dans la bataille. Fermi, un jeune scientifique passionné, monte une équipe de recherches, et Majorana abandonne les études d’ingénieur pour le rejoindre. Quelques temps plus tard, le jeune homme disparait mystérieusement sans laisser de traces, prenant un bateau pour un aller simple sans que personne ne sache ce qui lui est arrivé ensuite.

Je ne vais pas vous raconter la suite dans le détail, mais j’ai beaucoup aimé ce livre. J’étais presque frustrée par le fait que le professeur Klein s’en tienne aux faits. J’avais envie de basculer dans un roman et d’imaginer ce qui était arrivé au génial scientifique italien. Que lui est-il arrivé ? Comment et pourquoi a-t-il disparu ? J’aurais voulu rêver un peu plus, me laisser aller à l’extrapolation, à l’imagination débridée. Si on avait donné Majorana comme sujet de livre à Alexandre Dumas, Agatha Christie ou Gonzague Saint-Bris, nul doute qu’on en aurait tiré un sacré roman !

J’ai donc beaucoup aimé ce livre, une trouvaille qui vaut le détour. Et même si vous n’avez pas de tendresse pour les mathématiques, n’ayez crainte : pas besoin de réviser les grands théorèmes pour pénétrer dans l’étrange histoire d’une mystérieuse disparition. C’est presque un roman, sauf que c’est la vraie vie. C’est certainement la raison pour laquelle la clef de l’énigme nous échappe !

Alors, qui a envie de partir à la recherche de Majorana ?

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