Elle est l’une des plus célèbres inconnues de l’histoire de la littérature. C’est en 1896, à Whitefield en Angleterre, que naît Dorothy Gladys, dite « Dodie », Smith. A la mort de son père, en 1898, elle emménage avec sa mère chez ses grands-parents où elle vit en compagnie de ses oncles et tantes. Elle écrira plus tard dans son autobiographie que l’influence de son grand-père (grand amateur de théâtre) a influencé son choix de devenir écrivain. Elle fait des études d’art dramatique dans la prestigieuse Royal Academy of Dramatic Art. Le théâtre va être l’une des deux grandes passions de sa vie (l’autre étant l’écriture) : en tant que comédienne, metteur en scène et surtout dramaturge.
Dans les années 20, les pièces de théâtre qu’elle écrit commencent à être jouées et rencontrent un certain succès. Si elle écrit dans un premier temps sous un pseudonyme masculin, des journalistes finissent par découvrir sa véritable identité. En 1939, elle épouse Alec Macbeth Beesley, son manager et ami, avec lequel elle vivra toute sa vie. Objecteur de conscience dans les années 40, Alec est forcé de quitter l’Angleterre : lui et Dodie émigrent alors vers les Etats-Unis. Là-bas, c’est la nostalgie de son pays qui inspire à l’auteur l’un de ses romans pour adultes : Le Château de Cassandra, hymne à la campagne anglaise et à l’originalité de ses habitants. Avec un humour teinté de mélancolie, elle y décrit la vie quotidienne d’une famille anglaise retranchée dans un château en ruine, et l’arrivée dans leur vie de deux américains. Lorsque le couple revient enfin à Londres, à la fin de la guerre, Dodie signe l’adaptation pour le théâtre d’une nouvelle d’Henry James. En 1956, elle publie Les cent un dalmatiens, l’un des plus grands succès de la littérature pour la jeunesse. Cette belle histoire de chiots attachants ainsi que l’inoubliable personnage de Cruella Denfer séduiront même les studios Disney qui en signeront l’adaptation en dessin animé.
Elle meurt en 1990, trois ans après son époux. En 2003, Le château de Cassandra est élu à la 82e place du palmarès de la BBC des 100 romans les plus aimés du public britannique. Une juste récompense pour un auteur globalement méconnu en France.