En début d’année, je me suis fixée un défi apparemment insurmontable : faire descendre ma pile à lire. Il faut dire que le risque d’éboulement était imminent ! Depuis janvier, chaque mois, je pioche donc consciencieusement au moins un livre chaque mois. Une vieillerie que je prends enfin le temps de lire. Et je dois vous avouer que c’est très gratifiant de voir la pile baisser doucement ! Sans compter que je me souviens à présent pourquoi ces livres m’avaient fait envie au départ. C’est typiquement le cas de La Fortune sourit aux disparus. J’avais repéré le roman policier de Stephen Spotswood lors de sa parution il y a trois ans. L’année dernière, je l’avais acheté lors d’une de mes séances shopping en librairie. Et depuis, le roman végétait tout seul… enfin non, pas tout seul. Il était écrasé au beau milieu d’une pile d’environ soixante livres en attente ! Il fallait que je le récompense de sa patiente. Donc je l’ai lu !
Mon résumé du livre
Rien ne prédestinait Willowjean Parker à devenir le bras droit de l’un des détectives privés les plus connus de tout New-York. Et pourtant, la jeune fille ancienne artiste de cirque s’est faite repérée par la talentueuse Lillian Pentecost, qui la forme pour faire d’elle une enquêtrice chevronnée. Il faut dire que les affaires auxquelles se frotte Lillian n’ont rien de facile. Non seulement les cellules grises des deux femmes sont mises à rude épreuve, mais il y a aussi souvent du grabuge !
Il faut dire que la vie à New-York n’est pas spécialement calme. Alors que la Seconde Guerre mondiale est terminée depuis plusieurs années seulement, on observe de profonds changements dans la société. Oui les femmes peuvent devenir des détectives privés. Et certaines peuvent même diriger des entreprises, à l’instar d’Abigail Collins, qui vient hélas d’être retrouvée morte chez elle, dans son propre bureau, lors d’une réception qu’elle organisait.
La famille endeuillée fait appel à Lillian et Willowjean pour résoudre le mystère. Qui a bien pu vouloir tuer Abigail ? Et comment le coupable s’y est-il pris alors que la pièce était fermée de l’intérieur ?
Mon avis sur La Fortune sourit aux disparus
Ce roman policier n’a pas beaucoup fait parler de lui, et pourtant c’est vraiment une pépite ! J’ai adoré ma lecture, et j’ai passé un moment très agréable en compagnie de ces deux héroïnes aussi brillantes que courageuses.
Stephen Spotswood a eu une très bonne idée en choisissant la fin des années 1940 à New-York pour servir de cadre à son histoire. C’est une période de grands changements de société. Et la période de la Prohibition a quelque chose d’aussi exotique qu’excitant, avec ses cabarets secrets et louches, ses mafieux aux costumes bien coupées, ses chanteuses de jazz… L’aura de mystère qui se dégage de cette époque fait qu’on plonge très facilement dans la lecture du roman. Dès les premières pages, je me suis sentie transportée dans le temps. Et c’est aussi pour ce genre de dépaysement que j’adore lire !
L’auteur emprunte le styme « à la Sherlock Holmes », ce qui est hyper fun parce qu’il se permet de le détourner habilement. Comme dans Sherlock Holmes, on a deux personnages : un détective génial qui tire des conclusions avec une facilité déconcertante, et un second couteau qui est là pour lui offrir une aide ponctuelle dans ses enquêtes. Sauf qu’ici ce sont des femmes. Le personnage de la logeuse de Sherlock Holmes est même transposé ; ici, c’est une cuisinière ! Comme dans les romans d’Arthur Conan Doyle, toute l’histoire est racontée du point de vue du personnage secondaire. C’est donc Willowjean qui joue au bon docteur Watson et nous raconte les aventures trépidantes de sa patronne brillante. Mais Willowjean n’a rien d’un faire-valoir ! Au contraire, c’est un personnage beaucoup plus actif que Watson. Elle prend beaucoup d’initiatives, et en plus elle a un formidable sens de l’humour.
Stephen Spotswood s’amuse donc à détourner les codes de la saga policière la plus connue au monde… jusqu’à un twist final que je ne vais pas vous révéler ! Il ajoute aussi beaucoup d’éléments de sa propre composition. Et il choisit notamment de s’intéresser au mouvement mystique de l’époque pour dénoncer les charlatans qui ont fait leur fortune sur la souffrance des gens.
Le vrai tour de force du roman, d’après moi, c’est qu’il mélange habilement une intrigue policière très solide, une ambiance qui vous accroche tout de suite, et des personnages très charismatiques dont on a envie de lire encore plus d’aventures ! D’ailleurs ça tombe bien : une suite est déjà disponible en France. Le deuxième roman s’intitule Meurtre sans filet.
La Fortune sourit aux disparus : une idée lecture pour qui ?
Si vous aimez les romans policiers, alors ne cherchez pas plus loin. Ce livre est fait pour vous. Je pense que les amateurs de romans policiers « classiques » seront particulièrement sensibles à la construction du roman, aux mécanismes narratifs qui font référence à d’autres histoires bien connues qu’ils ont forcément lues. Et pour les personnes qui aiment avoir une touche d’humour dans leurs histoires policières, ce livre fait carton plein grâce à une narratrice irrésistible, dont le sens du sarcasme fait mouche à chaque page.
Je lirai la suite avec plaisir. Et j’espère que Stephen Spotswood est parti pour faire vivre cette série policière pendant plusieurs années. Car c’est agréable de retrouver le plaisir des romans policiers « à l’ancienne », dans lesquels ce sont de vrais professionnels qui enquêtent, et pas des amateurs. J’aime les cosy mysteries, mais parfois j’ai envie de revenir aux fondamentaux du polar 🙂
Je pourrai fort bien me laisser tenter après cet éloge ;-D
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Très bonne lecture alors !!
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Je ne connaissais pas mais je pense que cela pourrait être une lecture qui me plairait. Mais, comme toi, ma PAL est actuellement un peu trop gargantuesque 😀
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C’est une bonne histoire policière et en plus la lecture est très fun. Je te le conseille… dès que ta pile aura retrouvé une taille acceptable !!
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