Souvenez-vous : il y a quelques mois je vous ai parlé de ma lecture enthousiaste du premier tome des Chroniques de Bond Street. La suite a récemment été publiée en France. Et comme avec le premier opus, ces Chroniques de Bond Street 2 contiennent en fait deux romans signés par M.C. Beaton. Le premier s’intitule La Disgrâce de Mrs Budley. Et vous allez voir que cette romance historique bourrée d’humour ménage encore un nombre incalculable de péripéties toutes plus tordantes les unes que les autres.
Mon résumé du livre
Eliza Budley était bien contente d’avoir trouvé refuge au Parent Pauvre, l’hôtel ouvert par des aristocrates sans le sous. Une bande de marginaux un peu fêlés mais tous très futés dont elle sent bien qu’elle est le membre le plus inutile. Et son sort devient carrément pire quand un revers de fortune pousse les membres à trouver de nouveaux investissements pour s’en sortir après un mauvais coup du sort.
C’est au tour de madame Budley d’aller soutirer de l’argent à un parent riche. Mais la jeune veuve n’a pas confiance en ses propres capacités. Toujours rempli de mauvaises idées, sir Philip encourage Eliza à se présenter dans le château d’un oncle, un vieux marquis un peu gâteux. Ce sera surement un jeu d’enfant de voler quelques bibelots de valeur et de les rapporter à Londres.
Hélas, une fois arrivée au château, Eliza se trouve nez à nez avec un bel homme qui a toute sa tête. Le vieux marquis est mort, et son héritier est déjà en place. Désarçonnée par la nouvelle, Eliza avoue carrément le motif criminel de sa venue. Mais loin de la dénoncer aux autorités, le nouveau maître des lieux s’amuse de la situation. Lui qui se retrouve loin de la vie londonienne, seul dans un vieux château lugubre, voit d’un bon oeil l’arrivée inespérée de cette femme douce et charmante.
Mais pendant qu’Eliza fait connaissance avec le séduisant marquis, à Londres, à l’hôtel du Parent Pauvre, de nouveaux dangers menacent l’avenir de la petite communauté…
Mon avis sur La Disgrâce de Mrs Dudley
Reprenons les choses dans l’ordre. Madame Dudley apparaissait dans la toute première histoire des Chroniques de Bond Street. La gentille veuve fait partie des membres fondateurs du Parent Pauvre. Mais disons les choses tout net : ce n’était pas franchement le personnage qui marquait le plus les esprits. Et pour tout vous avouer, j’avais un peu oublié son existence !
Mais comme toujours avec M.C. Beaton, il faut se méfier de l’eau qui dort. Certes, par rapport aux personnages hautement charismatiques que sont sir Philip et lady Fortescue, Eliza fait un peu pâle figure. C’est la raison pour laquelle la romancière a eu une excellente idée : l’éloigner du coeur de l’action. Seule loin des autres, Eliza n’a pas d’autre choix que de se prendre en main et dépasser son apparente fragilité. On découvre ainsi un peu plus de choses sur son passé. Loin d’être une frêle jeune femme habituée au confort du luxe, Eliza est en fait le cliché des femmes de son époque. Peu éduquée parce que née fille, elle n’a eu d’autre objectif dans sa vie que de faire un beau mariage. Mais le prince charmant était un joueur invétéré, et il est mort prématurément en la laissant sans le sou. Et évidemment, quelle perspective d’avenir allait s’ouvrir à une femme qui avait dépassé la trentaine et qui n’avais pas de fortune personnelle ?
On est donc dans l’anti-cliché de la romance historique habituelle. Et le fait de commencer l’histoire de façon aussi décalée a grandement joué dans le plaisir que j’ai pris à cette lecture. M.C. Beaton fait mouche encore une fois en étant capable de surprendre son lectorat. Et elle nous embarque pour une histoire d’amour vraiment agréable.
Mais comme il n’y a pas que l’amour dans la vie, on revient assez vite dans le formidable chaos de l’hôtel londonien des Parents Pauvres. Notre gang de redoutables petits vieux fait encore une fois feu de tout bois au gré des différentes péripéties qui menacent l’hôtel et ses occupants. De mauvais tour en trouvailles brillantes, les propriétaires de l’hôtel nous réservent encore bien des scènes cocasses ! Qu’est-ce que j’ai ri avec eux ! En plus, sans trop vous en révéler, il y a toute une intrigue secondaire en lien avec le cuisinier français de l’établissement. Et ces passages sont encore une fois très drôles.
La Disgrâce de Mrs Dudley : une idée lecture pour qui ?
Si vous aviez lu et aimé le premier tome des Chroniques de Bond Street, alors vous savez déjà tout ce qu’il y a à savoir ! Et j’imagine sans peine que vous avez même déjà acheté votre exemplaire de ce second tome. Vous avez raison. Et je peux d’ores et déjà vous promettre que vous allez passer un excellent moment avec cette nouvelle histoire.
Pour celles et ceux d’entre vous qui découvrent ce petit univers fantaisiste, véritable bastion de l’humour anglais dans ce qu’il a de plus déjanté, sachez qu’il s’agit d’un mélange jubilatoire de romance et de comédie. Plusieurs intrigues se mélangent de façon plus ou moins désordonnée, et c’est un vrai bonheur de suivre tout ce chaos. C’est drôle, plein d’énergie et d’enthousiasme, et on ne sait jamais ce qui va arriver d’un chapitre à l’autre !
Ce qui est quand même une sacré bonne qualité pour un livre, non ?
Bonne lecture 🙂