Tout commença par un esclandre, de Julia Quinn

Tout commença par un esclandre est la quatrième histoire de la saga des Rokesby, écrite par Julia Quinn. Cette série de romance historique vient chronologiquement avant la Chroniques des Bridgerton. Il y est question des oncles et tantes de notre fratrie adorée. Et dans cet opus, il est notamment question de la vie sentimentale de la jeune Georgiana Bridgerton, la petite soeur d’Edmund, le futur père des Bridgerton. Julia Quinn nous propose un joli voyage dans le passé, pour explorer les racines romanesques de cette famille fascinante. Comme à son habitude, la romancière américaine ménage beaucoup de place pour l’humour et le romantisme. En ce qui me concerne, c’est un mélange gagnant.

Mon résumé du livre

Georgiana Bridgerton est ruinée. Ou en tout cas sa réputation est ruinée, après une tentative d’enlèvement par un coureur de dot aussi arrogant que stupide. Désormais retirée à la campagne pour attendre que le scandale se tasse, Georgiana sait bien que ses perspectives d’avenir viennent de se réduire à peau de chagrin. A elle la vie de vieille fille. Mais c’est sans compter l’imagination un brin romanesque de son parrain. Le comte de Rokesby, meilleur ami et voisin de vicomte Bridgerton, a son idée pour aidée sa filleule adorée. Pourquoi ne pas la marier à son propre fils, Nicholas ? Ce dernier, justement de retour d’Edimbourg où il étudie la médecine, n’a pas la moindre idée du piège dans lequel il se jette en rentrant chez lui. Les plans parentaux sont transparents, et rapidement Georgiana et Nicholas doivent prendre une décision. S’apprécient-ils assez pour se marier en dépit d’un manque flagrant d’amour ? Certes, ils s’apprécient. Mais est-ce que ce sera suffisant ?

Mon avis sur Tout commença par un esclandre

D’habitude dans les romances historiques, la plupart des histoires brandissent le spectre d’une réputation ruinée. Mais il y en a en fait assez peu qui mettent la menace à exécution. Et ici, Julia Quinn prend un malin plaisir à aller à contre-courant de ce qu’elle écrit habituellement. Voilà la douce et gentille Georgiana Bridgerton avec une réputation en lambeaux, obligée de se terrer à la campagne en attendant que le scandale passe.

La situation a de quoi être drôle. Et effectivement, elle va servir de prétexte pour amorcer la romance entre Georgiana et Nicholas. Ils se connaissent depuis leur enfance. Mais depuis leur entrée dans l’âge adulte, les parcours radicalement différents qui attendent les jeunes hommes (l’instruction) et les jeunes filles (la chasse au mari à Londres), les ont éloigné. Et ils se trouvent donc à un moment de rédécouverte aussi émouvant qu’original.

Mais le côté cocasse de la situation ne fait pas oublier le propos très pertinent de Julia Quinn. Certes, on fantasme sur les histoires romantiques des temps anciens. Mais il est vrai que la situation des femmes n’avait rien d’enviable. Elles étaient effectivement à la merci des hommes, dont certains à la moralité douteuse (est-ce que ça a vraiment changé ?). Leur valeur reposait sur deux éléments bien tangibles : la dot versée par leur famille et leur réputation sans tâche. Les « marchandises abimées » ou sans valeur financière étaient tout simplement destinées au rebus. Alors, on fantasme toujours ?

Le sous-texte de l’histoire ne prend jamais le pas sur la romance. Tout commença par un esclandre reste un excellent roman de divertissement. Mais Julia Quinn se paye le luxe de glisser quelques réflexions bien senties sur le sort des femmes de l’époque. J’ai beaucoup apprécié cet effort. On peut très bien offrir à ses lectrices un divertissement de qualité, tout en prenant le soin de leur faire passer un message. Et ça n’enlève rien au plaisir de la lecture. Au contraire !

Tout commença par un esclandre : une idée lecture pour qui ?

Les fans de Julia Quinn vont se régaler avec cet opus qui est aussi drôle que touchant. J’ai apprécié les péripéties de Georgiana avec son faux-soupirant/vrai coureur de dot. Et la façon dont elle parvient à s’en débarrasser est particulièrement drôle !

Avec ce livre, Julia Quinn nous propose un nouveau prototype de personnage féminin fort. Une jeune fille à marier lucide sur son sort, mais pas résignée pour autant. Une femme intelligente dont la société ne considère le potentiel à l’aune de ses fonctions reproductrices. En fil rouge, il y a vraiment in discours intéressant sur l’émancipation des femmes, notamment via l’accès à l’éducation. Et je trouve que c’est très agréable de lire une romance historique qui fait cet effort d’intelligence en proposant encore plus qu’une histoire romantique.

Si vous aimez les romances historiques mais que vous n’avez jamais lu de livre de Julia Quinn, celui-ci vous démontrera pourquoi elle est une des romancières les plus appréciées dans ce genre.

Bonne lecture !

Rokesby-2

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