Enola Holmes, la double disparition

J’ai enfin pris le temps de lire le roman de Nancy Springer, Enola Holmes, la double disparition. C’est un peu un accomplissement vu que le livre dormait dans ma pile à lire depuis quasiment un an ! En début d’année, quand j’ai visionné l’adaptation signée Netflix, j’étais vraiment motivée pour lire le livre. Mais d’autres romans se sont intercalés… et bref, encore une fois, l’inspiration du moment a éclipsé tout ma bonne volonté !

Le jour de son anniversaire, Enola Holmes se réveille pour constater la disparition de sa mère. Elle qui était déjà orpheline de père et qui a grandi dans un certain isolement, seule avec sa mère, se retrouve totalement perdue suite à cet abandon. Qu’est-il arrivé à sa mère ? Pourquoi ne lui a-t-elle rien dit ? Lorsque ses deux frères aînés rentrent à la maison pour tirer l’affaire au clair, Enola se retrouve encore plus démunie. L’écart d’âge et le fait qu’elle soit fille creusent un fossé important avec ces deux esprits supérieurs auxquels l’intelligence du cœur fait cruellement défaut. Bien décidée à résoudre par elle-même le mystère de la disparition de sa mère, Enola décide de troquer un avenir terne dans une pension pour jeunes filles contre l’aventure au cœur de la plus grande ville du monde : Londres !

Raconté comme ça, on pourrait croire que le livre dévoile une histoire fascinante et trépidante. Malheureusement, rien n’est plus éloigné de la vérité. J’avais très envie d’aimer ce livre, et d’ailleurs je me suis fait violence pour avancer, persuadée que l’histoire allait finalement se décanter. Hélas pour moi, ma bonne volonté n’a pas suffit à sauver les meubles.

Si vous avez vu l’adaptation de Netflix, vous allez amèrement déçus par ce roman. Nancy Springer dévoile une excellente maîtrise de l’univers holmésien. Elle revisite avec brio l’ère victorienne, entre changements techniques et société corsetée.  La hiérarchie sociale, la place des femmes, l’accès à l’éducation, les règles en vigueur… tout ça est bien amené et pertinent. Mais la mayonnaise ne prend pas parce que… l’histoire et les personnages ne sont pas à la hauteur.

Enola est un personnage intelligent et vif d’esprit, mais pour la chaleur humaine on repassera. Je ne sais pas trop à quoi ça tient, mais je n’ai pas ressenti de connivence avec elle. Est-ce volontaire de la part de l’auteur pour faire le lien entre Enola et ses frères au cœur de pierre ? Mystère. Mais c’est un élément qui porte préjudice au livre parce qu’en tant que lectrice, je me sens plus encline à suivre les aventures d’une personne avec laquelle je peux établir un minimum de connivence. (même dans Guerre et Paix il y avait des personnages que je trouvais sympathique, donc c’est la preuve que ce n’est pas moi qui suis difficile !)

Du côté de la narration, il y a aussi un gros problème de rythme. Le début est assez long à se mettre en place. Il est aussi très verbeux. L’auteure nous laisse essentiellement avec les pensées d’Enola, ce qui limite un peu l’expérience de lecture. On est dans le registre de la conjecture, et concrètement l’histoire n’avance pas.

A contrario, Nancy Springer expédie rapidement le dénouement. Il n’y a aucune révélation théâtrale… alors que pourtant la fin de l’histoire se serait bien prêtée à plus d’effet wahou. Là encore, est-ce volontaire de la part de la romancière ? Difficile à dire, mais il m’a quand même semblé que ça relevait plus de la maladresse que de la volonté.

Comme je le disais au début, j’avais vraiment envie d’aimer ce livre. Mais la lecture n’a pas été à la hauteur de mes attentes. J’ai bien senti tout le potentiel de la saga, et peut-être que les romans suivants sont meilleurs. Une chose est sûre, l’adaptation d’Enola Holmes par Netflix a tiré le meilleur parti du roman en ajoutant beaucoup plus de chaleur aux personnages d’Enola et du marquis de Tewkesberry. Le film, beaucoup plus rythmé et riche en péripéties, offre aussi une meilleure cohésion narrative en faisant vraiment le lien entre la disparition du jeune marquis et le départ inopiné de la mère d’Enola.

Bref si vous avez vu l’adaptation, sachez que le roman risque de vous décevoir. Et si vous n’avez ni lu le livre ni vu le film, je pense que le mieux est directement de vous orienter vers le film. Un sacrilège me direz-vous ? Oui et j’assume. Car l’ultime arbitre pour moi, ce n’est pas le support d’une histoire mais sa qualité intrinsèque. Et l’histoire est bien meilleure dans le film que dans le livre.

Je suis quand même très curieuse d’avoir des commentaires de la part de gens qui ont seulement lu le livre et ne connaissent pas le film, ou de personnes qui ont lu le livre avant de voir le film. Votre expérience de lecture a-t-elle été différente ?

4 réflexions sur “Enola Holmes, la double disparition

  1. Éloïse dit :

    Bonjour,
    Moi j’ai du lire le livre pour le collège et c’est un livre ou je n’ai pas réussi a m’attacher…
    Je lis beaucoup mais se livre ne m’a pas plus….
    Je dois faire une carte mentale sur le livre ou un tableau…
    Je n’ai pas compris le livre donc c’est très dur…
    Bonne journée et merci pour votre avis

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    • Alivreouvert dit :

      Avec plaisir Eloïse. Parfois on n’accroche pas à une histoire ou à un personnage. C’est normal : on n’a pas tous les même goûts. Moi aussi j’ai beau aimer lire, ça m’est souvent arrivé de me trouver face à une lecture imposée au collège ou au lycée, et à ne pas du tout savoir quoi dire ou écrire tant le livre n’avait provoqué aucune émotion en moi. Je te souhaite de meilleures expériences avec d’autres lectures !

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