Il y a deux semaines, je vous ai parlé de ma lecture enthousiasmante du dernier roman historique de Pat Barker, Le Silence des vaincues. Petite piqûre de rappel aujourd’hui avec un extrait puissant, dans lequel Briséis, désormais esclave d’Achille, compare son propre destin à celui des guerriers grecs, venus mourir pendant la guerre de Troie. J’espère qu’il vous donnera un bon aperçu de la force de ce récit poignant.
« Il aurait été plus facile, par bien des côtés, de penser que nous étions tous pris au pièce, prisonniers de cette étroite bande de terre entre les dunes et la mer. Plus facile, mais faux. Eux étaient des hommes, et des hommes libres. J’étais une femme, et une esclave. Et c’est un abîme qu’il ne faut pas laisser masquer par tous les beaux discours sur l’emprisonnement partagé. »