Un Imposteur à la cour est le second roman historique de la série de Celeste Bradley, Le Club des Menteurs. Une saga que j’ai découvert par hasard, mais dont je suis devenue fan. Après avoir adoré le premier livre, j’ai acheté les trois autres tomes en une seule fois pour les lire le plus vite possible. Et si le précédent tome se présentait comme une chasse à l’homme, ce nouvel opus est plutôt une chasse à la femme. Dans cette histoire, Celeste Bradley dévoile une affaire d’espionnage de la plus haute importance, capable d’ébranler le gouvernement britannique. Pour sauver ces dignes messieurs, le chef du Club des Menteurs va devoir mettre la main sur une femme qui détient un secret explosif.
Lord Etheridge aurait pu vivre une vie d’indolence, comme de nombreux hommes de son rang. Mais il a renoncé à une vie de privilège pour se mettre au service de son roi. Chef du Club des Menteurs, une cellule d’espions chargés de protéger la couronne, Dalton doit se charger lui-même d’une nouvelle mission délicate. Les hautes sphères dirigeantes s’inquiètent du travail d’un caricaturiste vedette de la presse londonienne. Dans ses dessins, celui qui se fait appeler Sir Thorogood, n’hésite pas à dévoiler des affaires de corruption qui embarrassent le premier ministre en personne. Pour découvrir ce que cet individu sait exactement, Dalton n’a d’autre choix que de lui tendre un piège : il décide de se faire passer pour lui et attend que l’autre se démasque. La surprise pourrait être plus grande que prévue ! Car au lieu d’un homme ambitieux voulant détruire le gouvernement britannique, Dalton découvre en fait une jeune veuve à l’intelligence acérée. Clara Simpson, qui voulait alerter le public sur des affaires de corruption, se retrouve désormais dans une position délicate. Pour elle, il est impensable que quelqu’un découvre sa véritable identité. Et pour se débarrasser de cette enquête qui menace son anonymat, le mieux est peut-être d’aider Dalton à résoudre l’affaire la plus délicate jamais traitée par le Club des Menteurs.
D’une manière ou d’une autre, ces messieurs du Club des Menteurs ont toujours maille à partir avec la gent féminine. Un Imposteur à la cour ne fait pas exception puisque dans ce roman, le chef du gang est lancé, sans le savoir, sur la trace d’une femme caricaturiste, bien décidée à faire éclater au grand jour un scandale à la tête de l’état. Roman historique, roman d’espionnage, romance : Celeste Bradley mélange une fois de plus les genres pour nous offrir un divertissement de grande qualité. On n’a pas le temps de s’ennuyer avec cette histoire !
Evidemment, c’est un peu difficile de prendre la suite de L’Espion de la Couronne, le premier tome de la série. Déjà parce que ce premier roman était vraiment brillant. Et aussi parce qu’il était porté par un tandem d’enquêteurs irrésistibles. Agatha et Simon étaient non seulement très attachants, mais ils étaient aussi hyper drôles. Leur relation faite de quiproquos tous plus délirants les uns que les autres apportaient beaucoup de rythme et d’humour au livre. En cela, Un Imposteur à la cour est un peu moins haletant car il y a moins d’humour. La bonne nouvelle c’est qu’il y a plus de suspens à la place, dont le lecteur n’est pas floué.
Avec ce second tome, on en apprend plus sur l’organisation du Club des Menteurs. On pénètre un peu plus dans cet univers des espions anglais sous la Régence. Cet univers est fascinant grâce à la galerie de personnages hauts en couleurs qu’on y croise : lords, mécréants, gamins des rues… Un milieu interlope propice aux secrets et au mystère.
Pour ce qui est de la romance, on a encore droit à une histoire d’amour qui fait des étincelles. Pour Celeste Bradley, c’est aussi l’occasion d’aborder un versant plus féministe de son histoire. Clara est une femme intelligente, douée d’un formidable talent de caricaturiste. Mais dans une société où les femmes n’ont quasiment aucun droit, elle ne peut pas se faire connaître publiquement. C’est l’occasion d’évoquer le courage des femmes qui, particulièrement à cette époque, ont pris des risques pour se faire publier, quitte à utiliser des prête-noms.
Au final, Un Imposteur à la cour est non seulement une lecture très divertissante, mais aussi un roman avec un propos pertinent. Il évoque des vrais sujets historiques : la corruption politique de cette période, le développement des réseaux d’espions pendant les guerres avec Napoléon, et enfin le droit des femmes. En mettant en balance ces aspects sérieux avec l’humour, l’action et la romance, Celeste Bradley trouve la recette idéale pour nous offrir un roman qu’on ne peut pas lâcher avant la fin.