Nora Hamzawi, je l’ai découverte dans les pages de la presse féminine, mais c’est dans l’émission Quotidien de TMC que j’ai vraiment fait sa connaissance. Une trentenaire énergique à l’humour ravageur qui jette un regard jubilatoire sur les petits travers de notre société 2.0. Du coup, quand j’ai découvert son livre aux éditions Mazarine, je dois dire que j’étais ravie et que je m’attendais à retrouver son sens de l’humour ravageur par écrit. Une belle promesse qui est effectivement tenue par ce livre, 30 ans (10 ans de thérapie, dont le sous-titre « Journal d’une éternelle insatisfaite » résume parfaitement l’état d’esprit. Et si vous pensez parfois que le monde n’a aucun sens, que tout le monde est à côté de la plaque sauf vous, alors ce livre est fait pour vous !
Nora a une trentaine d’années, du mal à gérer tous les aspects de la vie d’adulte et disons qu’entre son psy, ses amis et son chat, elle ne manque pas de sujets de conversation. La normalité a-t-elle encore du sens dans une société où l’atypique est devenu le nouveau must ? Nora se pose la question au fil de ses chroniques. Elles sont toutes sur un sujet différent et dépeignent aussi bien les petits trucs du quotidien que les vraies-fausses réflexions philosophique. Les soirées entre potes, les ruptures amoureuses, le vomi de chat, la frange ou pas la frange, même les plombiers parisiens trouvent une place dans les pages de Nora. Car pour elle c’est sûr, l’expérience de la vie est une aventure de tous les jours.
J’espère avoir fait honneur à ce livre en le résumant comme ça. Comme il s’agit de chroniques, c’est dur de les résumer comme un résumerait un roman. En même temps, il y a un fil conducteur (Nora elle-même), et l’écriture est tellement rythmée, tellement drôle, avec des situations tellement cocasses qu’on pourrait se croire dans les pages d’un roman chick lit. Mais non, 30 ans (10 ans de thérapie) est un ouvrage auto-biographique, même si on sent bien que la vie personnelle de Nora fait évidemment écho à la vie de toutes les filles de 30 ans.
D’emblée, j’ai adoré l’écriture de Nora Hamzawi. Elle écrit comme elle parle, comme elle mènerait une conversation avec ses amies, ce qui fait que le lecteur se sent tout de suite proche d’elle. Avec un humour ravageur et un art consommé de la tournure de phrase drôle, Nora nous raconte les petites et grandes péripéties du quotidien. En toile de fond, on retrouve ses angoisses existentielles (son psy ne parle pas assez, sa mère fait tout le temps des réflexion, elle passe trop de temps sur Doctissimo…). Le rendu est hilarant, et souvent ça tape juste.
Parce que derrière l’exercice de style humoristique, c’est bien le portrait robot d’une génération rongée par l’hyperconnectivité et la solitude qu’on trouve dans les pages de ce livre. Nora fait réfléchir sans se la jouer « auteure pleine de sagesse ». Le livre ne cherche pas à démontrer une vision universelle de la vie ; c’est juste que son expérience personnelle fait forcément écho à des choses qui ont pu nous arriver. Personnellement, il y a plusieurs choses qui m’ont fait sourire parce que ça m’était déjà arrivé de penser ça. On est notamment sur la même longueur d’onde en ce qui concerne les pharmacies et les produits de beauté !
Au final, ce livre se dévore hyper rapidement. Chaque chapitre est court et très dynamique. La lecture est aussi plaisante que si on assistait à un one-woman-show. La voix de Nora se fait entendre et on ne peut pas lui résister. Loin d’être une cynique ou une ado attardée, Nora évite les clichés des trentenaires pour simplement égrainer le thème de son livre : on a beau être un adulte, c’est parfois dur de trouver ses repères dans le monde. Un sujet qui peut parler au plus grand nombre.