Agent Carter a été un de mes gros coups de cœur l’année dernière en matière de série. En tant que fan de comics (même si j’ai tendance à préférer l’univers de DC à celui de Marvel), je reste sur le qui-vive chaque fois qu’une nouvelle adaptation sort au cinéma ou à la télévision. Et avec le ras de marée Avengers, difficile de ne pas être au courant des nouveautés ! L’idée de cette série repose sur un concept tout simple et en même temps très bien trouvé : développer les aventures de Peggy Carter, l’agent découvert dans le premier film de Captain America. Cette jeune femme des années 1950, qui sait cogner ou tirer avec un fusil, est à la fois belle, drôle et intelligente, était l’occasion rêvée de développer (enfin !) une franchise autour d’un personnage féminin crédible et passionnant. Apparemment, je n’ai pas été la seule à être séduite vu les critiques élogieuses que la première saison a reçu l’année dernière. Du coup, Marvel a décidé de poursuivre les aventures de la belle rouquine avec une seconde saison pour le moins explosive. Alors, qui a dit que les comics était un univers de garçons ?

Peggy Carter peut être plutôt fière d’elle : sa carrière d’agent de terrain a enfin décollée depuis que son supérieur masculin s’est rendu compte de ses talents. Elle mène des missions avec les hommes et remporte de beaux succès, même si le mérite lui en échappe encore. L’occasion de se démarquer apparaît heureusement sous la forme d’un crime pour le moins bizarre commis à Los Angeles : une femme morte retrouvée dans un lac gelée… en plein milieu d’une vague de canicule. Ni une ni deux, Peggy Carter est envoyée par son chef pour épauler la division de Los Angeles, légèrement dépassée par les événements. Sur place, elle retrouve l’agent Sousa, devenu chez de section… mais aussi son vieil ami Jarvis, le maître d’hôtel du génie délirant Howard Stark. Ce dernier ne manque jamais une occasion de donner libre-cours à son ego, et sa dernière trouvaille est de se lancer dans le cinéma. Une heureuse coïncidence vu que le principal suspect du crime surnaturel n’est autre que l’une des actrices les plus en vue de tout Hollywood. Mais, derrière sa plastique de rêve, la star cache un esprit brillant et des aptitudes en mathématique qui pourraient bien se révéler meurtrières.

Si jamais vous aviez besoin d’une touche d’exotisme pour échapper au quotidien morne de l’hiver c’est LA série qu’il vous faut. Fan de comics ou pas, connaisseurs de l’univers Captain America ou pas, tout le monde peut regarder cette série et tomber sous le charme. Particulièrement un public féminin qui sera sensible au fait qu’une femme forte puisse tenir tête à ses messieurs sans rien perdre de son glamour, et assumer ainsi le rôle d’héroïne avec panache.

Évidemment, il vaut mieux avoir vu la première saison pour comprendre tout ce qui se passe dans cette seconde saison, et en particulier comprendre qui sont tous les personnages. Mais hormis ce détail pratique, cette série se laisse regarder avec un grand plaisir. On a droit à du soleil, des palmiers, des costumes sublimes dans le plus pur style années 50, quelques références musicales qui prêtent à sourire… Bref, la touche rétro fonctionne parfaitement et nous fait voyager dans le temps !

Hayley Atwell est impeccable dans le rôle de l’agent Carter, et elle incarne tout ce qu’on a envie de voir dans un personnage principal féminin. Elle est brillante, charmante, spirituelle, et la voir botter les fesses des malfrats est une jubilation sans fin ! A ses côtés, on retrouve le gentil Jarvis (joué par le talentueux James d’Arcy), définitivement pas taillé pour le travail de terrain mais qui s’efforce de tenir la distance en ne perdant jamais son flegme britannique. Atout glamour & humour, on retrouve le formidable Dominic Cooper dans le rôle d’Howard Stark ; l’acteur prend un plaisir évident à jouer les égocentriques/séducteurs/génies/comiques avec un abattage qui ferait la fierté de Robert Downey Jr.

L’histoire en elle-même est plus intéressante encore que celle de la première saison. L’année dernière, les producteurs n’étaient pas très sûrs de ce qu’ils comptaient faire avec cette série. Ils avaient donc surtout donné dans l’hommage aux classiques de Marvel, avec beaucoup de clins d’œil à l’univers d’Avengers. Mais mis à part ces références, l’histoire ne construisait pas grand-chose. Ici au contraire, il y a une stratégie qui s’établit clairement et Agent Carter trouve sa place dans la grande tactique de Marvel. Cette nouvelle saison aborde la question de la matière zéro, ce qui créer un lien direct avec la saga Avengers sans pour autant avoir besoin d’avoir vu les films pour comprendre. La nouveauté, c’est que les personnes qui auront vu cette saison partiront avec un avantage au moment de la sortie du prochain film.

L’intrigue est bien ficelée et elle réserve beaucoup de rebondissements. Mais surtout, elle repose sur un mélange très habile d’action, de suspens et d’humour. La série se regarde avec beaucoup de plaisir, tant à cause de ses situations que de ses répliques mordantes. Il y en a pour tous les goûts. En plus, comme il n’y a pas vraiment de violence (pas de sang malgré les scènes de combats) et pas de sexe, je dirais que c’est une série qui peut être familiale, qu’on peut regarder avec les ados. Maintenant plus que jamais, j’ai hâte de voir ce que l’avenir réserve au personnage de Peggy Carter. La série devrait normalement revenir pour une troisième saison toujours aussi girl power l’année prochaine.