Il ne faut jurer de rien : le film qui va vous faire aimer Alfred de Musset

mussetD’accord, Noël n’est peut-être pas la période de l’année où il semble le plus logique d’évoquer les grands romantiques français. Et pourtant, en cette période festive, on peut dire que c’est le bon moment pour convoquer l’esprit du plus grand de tous les fêtards de la littérature française : Musset, naturellement ! Oui c’est bien vrai : qu’importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse. Et c’est donc avec un grand plaisir que j’ai revu récemment Il ne faut jurer de rien, une excellente adaptation de la pièce éponyme de Musset. Ça ne parle pas de Noël, mais c’est drôle, léger, on rigole bien… Bref, tout ce dont on a besoin pour décompresser un peu pendant les fêtes de fin d’année.

Valentin est un jeune homme bourré de charme : séduisant, drôle, sympathique, charmeur même, il a le don de se faire aimer de tout le monde. Mais ce fêtard invétéré est un véritable panier percé. Et entre ses dettes de jeu, les dépenses au bar et le temps passé en galante compagnie, il est bien dépendant de la générosité de son oncle Van Buck, un marchand de tissu installé en l’île Saint-Louis à Paris. Et justement, en pleine période post-révolutionnaire, notre bon marchand a des idées de grandeur : alors que le baron Haussmann est en train de planifier un nouveau Paris, plus moderne et avec des grands magasins, Van Buck se dit que ce serait l’occasion de développer lui aussi son commerce pour séduire la noblesse et agrandir sa clientèle. C’est alors qu’il fait la connaissance de madame de Mante, une baronne désargentée qui rêve d’un mariage avantageux pour sa fille. Les deux complices, motivées par leurs intérêts personnels, décident donc de monter une rencontre entre la fille et le neveu, et ainsi mettre sur pied un mariage profitable aux deux parties. Mais entre une jeune fille moderne qui veut vivre sa vie et un jeune homme qui n’a pas du tout envie de se marier, les projets de mariage risquent d’être plus compliqués que prévu…

Je peux tout de suite le dire : j’adore ce film ! D’abord parce que c’est très judicieux d’avoir choisi d’adapter cette pièce de Musset (qui annonce déjà Feydeau dans son genre et dans son rythme) et ensuite parce le casting est irréprochable : Jean Dujardin dans le rôle de Valentin, Mélanie Doutey dans celui de la jeune Cécile, et Gérard Jugnot, extraordinairement drôle et touchant dans le rôle de l’oncle van Buck.

L’histoire, portée sans temps mort, nous embarque dans une période un peu chaotique de l’histoire de France, alors que la monarchie est rétablie après la révolution. Chacun est un peu perdu dans ce nouveau monde qui se met en place, et un vent de modernité et de provocation souffle sur la société parisienne. Au milieu de tout ça, c’est la jeunesse qui regarde le plus vers l’avenir et tente de se construire une vie loin de la rigidité des générations précédentes.

En même temps, ce film est bien sûr une histoire d’amour ; après tout, on est chez Musset. Car malgré les premières altercations, nos deux jeunes gens vont rapidement se découvrir des points communs, en particulier une certaine indocilité qui n’est pas sans leur causer quelques désagréments ! En plus de la romance, c’est bien sûr la comédie qui tient le haut du pavé, avec des répliques désopilantes, des personnages tordants et des situations cocasses. Bref, du Musset en très grande forme, étonnement moderne dans les thèmes abordés, et dont on découvre au passage qu’il n’a pas pris une ride. Oserais-je dire qu’il avait inventé avant l’heure la comédie romantique ? Une chose est sûre : avec ce film, on ne s’ennuie pas !

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