Escale #3 : Afrique

Alexandrie

Bonjour à tous !

Le soleil brille, il fait bon dehors… On ne se croirait pas en automne, et ça tombe bien car ce soleil inattendu va nous tenir compagnie pour notre voyage du jour : l’Afrique. Les littératures africaines sont loin d’être bien connues en France, et pour cause : on ne les enseigne pas à l’école. Un problème d’autant plus inexplicable que beaucoup d’auteurs africains écrivent en français, ce qui serait une formidable excuse pour aborder le thème des littératures francophones de par le monde. Mais puisque nous n’allons pas réformer les programmes de l’éducation nationale aujourd’hui, je vous propose de vous parler de ma rencontre avec les littératures africaines.

C’était à l’université de Nanterre, lorsque j’étais encore étudiante en Lettres Modernes. A la rentrée de septembre, en choisissant mes cours de l’année, je suis tombée sur un petit panneau qui annonçait un cours portant sur les littératures africaines au second semestre. Je n’y connaissais rien, j’étais curieuse… et soyons honnêtes, l’horaire rentrait à merveille dans mon emploi du temps ! Dès le premier cours, j’ai été transportée ! La prof, une femme exceptionnelle et passionnée dont j’ai malheureusement oublié le nom, avait le dont de vous faire voyager en racontant des anecdotes sur ses nombreux voyages personnels en Afrique, et en vous parlant de ces littératures comme si elles nous étaient parfaitement accessibles à nous, pauvres étudiants qui n’avions jamais mis les pieds là-bas.

La première chose à dire sur les littératures africaines, c’est que malgré la distance et les différences culturelles auxquelles on peut penser, elles sont effectivement très abordables. Pour une raison simple : la mondialisation lisse peu à peu les intérêts majeurs des sociétés, et l’on s’inquiète un peu des mêmes choses en Europe qu’en Afrique. Mais l’histoire est différente. La colonisation est vue d’un autre point de vue, l’Occident semble loin, et la question de l’identité nationale se retrouve souvent…

J’avais eu un coup de cœur particulier pour la littérature congolaise. Et ce qui m’avait le plus marqué, c’est ceci : le découpage colonial a forgé un pays à partir d’ethnies qui n’avaient rien en commun, qui se faisaient la guerre depuis des siècles, qui ne voulaient pas vivre ensemble, et qui n’avaient pas les mêmes cultures, au point de ne pas parler les mêmes langues. Du coup, ironie de l’Histoire, voilà qu’au Congo, la seule langue que tout le monde a en commun, c’est le français, la langue du colonisateur. Une langue qui, comme l’anglais dans d’autres pays, est devenu la langue d’expression de plusieurs grands auteurs. Un vecteur à travers lequel ces écrivains espèrent se réapproprier leur héritage culturel, le faire découvrir à d’autres, mais aussi faire entendre leurs voix jusqu’en Occident.

Pour cette nouvelle étape du Tour du monde en 80 livres, je vous ai donc sélectionné des ouvrages d’un peu tous les pays où la littérature a pris de l’ampleur. Ironiquement, le pays que je connais le moins est l’Afrique du sud. Quelques recherches m’ont donc permis de combler mes lacunes. Comme vous le verrez rapidement dans la liste, tous les pays d’Afrique ne sont pas représentés. Pour une raison évidente : la place ! Mais aussi pour deux autres raisons qui doivent être abordés : d’abord le fait que la tradition de l’oralité est encore très présente dans de nombreuses cultures africaines, ce qui ne facilite pas spécialement l’essor de la création écrite ; ensuite et surtout parce qu’il y a encore beaucoup de pays où la liberté d’expression n’existe pas… ou en tout cas, elle est bafouée. D’ailleurs, même dans les autres pays, parler contre le régime en place ou bien oser aborder certains thèmes sociaux peut coûter cher à un auteur. Yasmina Khadra a ainsi du prendre un nom de plume afin de ne pas être inquiété. Mais le mieux est encore de découvrir la liste des 20 livres qui vous feront découvrir le continent littéraire africain !

Littérature algérienne :

  • Ce que le jour doit à la nuit, de Yasmina Khadra
  • L’Art d’oublier, d’Ahlem Mosteghanemi
  • Le Serment des barbares, de Boualem Sansal
  • Jusqu’au bout des flammes, de Katia Hacène
  • Loin de Médine, d’Assia Djebar

 

Littérature égyptienne :

  • L’Immeuble Yacoubian, d’Alla El Aswany
  • Personne ne dort à Alexandrie, d’Ibrahim Abdel Meguid
  • Les Bruits de la nuit, de Mohammed El Bisatie
  • Les Délires de la ville, de Gamal Ghitany
  • Impasse des deux palais, de Naguib Mahfouz

 

Littérature congolaise :

  • Le Pleurer-Rire, d’Henri Lopes
  • Le Feu des origines, d’Emmanuel Dongala
  • Mémoires de porc-épic, d’Alain Mabanckou

 

Littérature sud-africaine :

  • L’Enfant n’est pas mort, recueil de poèmes d’Ingrid Jonker
  • Une Saison blanche et sèche, d’André Brink
  • Le Monde du milieu, de Breyten Breytenbach
  • La Douleur des mots, d’Antjie Krog

 

Littérature marocaine :

  • L’enfant du sable, de Tahar Ben Jelloun
  • Les Dunes vives, de Khireddine Mourad
  • La Boîte à merveilles, d’Ahmed Sefrioui

 

Très belles lectures à tous !

9 réflexions sur “Escale #3 : Afrique

  1. Jocelyne Lyne dit :

    Mon n°1 « Mémoires de porc-épic » d’Alain Mabanckou, mais j’ai aussi un faible pour « Autour de ton cou » recueil de nouvelles de Chimamanda Ngozi Adichie et « Photo de groupe au bord du fleuve » d’Emmanuel Dongala…

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