L’événement littéraire de cette semaine, c’était bien évidemment l’entrée de Jean d’Ormesson à la Pléiade. Moment d’émotion car il est désormais assez rare qu’un auteur vivant soit honoré par une publication dans la célèbre et prestigieuse collection Gallimard. Une émotion d’autant plus forte que Jean d’Ormesson, dont la santé a été fragilisée ces dernières années, s’est fait hospitalisé cette semaine même. Mais pas de quoi gâcher la joie des lecteurs qui applaudissent l’œuvre autant que son auteur.
Pour resituer rapidement Jean d’Ormesson dans le paysage littéraire français, il faut commencer par remonter le temps. C’est en 1956 que Jean d’Ormesson entre en littérature avec la publication de son premier roman : L’Amour est un plaisir. Avec un peu moins de quarante ouvrages au compteur et une fille devenue éditrice, on peut dire que Jean d’Ormesson a bien accompli sa part du travail littéraire contemporain ! Depuis 2005, on note même que le rythme de ses parutions a augmenté ; réglé comme du papier à musique, l’auteur publie un livre par an…. Comme une frénésie pour être sûr de dire tout ce qu’il veut dire.
Mais Jean d’Ormesson, c’est aussi et surtout l’une des figures les mieux connues de l’Académie Française, vénérable institution où il occupe le siège numéro 12 depuis 1973 en remplacement de Jules Romains. Vous imaginez que derrière le visage sage et ridé de Jean d’Ormesson se cache un tempérament calme et classique. Vous ne pourriez pas davantage vous trompez, car s’il y a bien eu un auteur qui a rué des quatre fers sous la respectable coupole de l’Académie, c’est bien lui ! Ce passionné de littérature a très tôt défendu l’idée que les femmes aussi pouvaient accéder à l’Académie Française, se heurtant à Claude Levy-Strauss et à beaucoup d’autres au passage. Après un long combat, il remporte une victoire écrasante le jour où Marguerite Yourcenar devient la première femme admise sous la coupole du quai de Conti. C’était en 1980, et depuis d’autres femmes illustres sont venues gonfler les rangs, à tel point que c’est aujourd’hui une femme, Hélène Carrère d’Encausse, qui est secrétaire perpétuel de l’Académie.
L’entrée dans la collection de la Pléiade vient donc couronner un auteur passionné et inlassable dont l’héritage sur le monde littéraire français est déjà assuré. Et c’est une bonne chose de célébrer cet engagement du vivant de l’auteur afin de lui témoigner notre reconnaissance et simplement notre tendresse.
C’est un très bel article que tu nous as fait là 😉
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Merci beaucoup !
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Eh bien, je ne vois jamais le visage sage et ridé de Jean d’Ormesson. Quand il est sur le plateau de télévision, il est toujours souriant. Il a les yeux qui pétillent comme un chat prêt à faire une blague, à sauter sur la table pour lécher le beurre par exemple. Il parle bien avec une parfaite diction que nous, les Belges, nous apprécions particulièrement. Car vous ne devinerez jamais mais nous ne comprenons plus aucun des films français que nous voyons tellement les acteurs ruminent les syllabes. Il nous faudrait des sous-titres, sans rire. C’est vraiment un problème en Belgique que votre parler français. Bref, d’Ormesson que j’ai peu lu voire pas lu du tout, me plait tout de même beaucoup car c’était et c’est encore un bel homme et votre billet me donnera peut-être l’occasion de faire sa connaissance…
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Le d’Ormesson pro-guerre d’indochine, qui fait censurer Jean Ferrat à la TV, dans la Pleiade ?
Il y manque pourtant tant de grands noms.
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En effet, on ne peut pas dire que la collection soit exhaustive !
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