J’adore lire, j’aime les livres, j’admire de nombreux auteurs et j’aime entendre parler de littérature. Mais s’il y a bien une chose que je ne supporte pas, c’est bien la rentrée littéraire !
Je n’y peux rien, c’est une réaction viscérale : dès que septembre approche, je ne peux pas m’empêcher de zapper les émissions télé qui invitent des auteurs, les émissions de radio pseudo intellectuelles (ou même parfois franchement intelligentes) qui sombrent dans la frénésie de la rentrée littéraire, les pages de journaux dégoulinantes de nouveautés, les vitrines de librairie faussement enthousiasmantes…
Tout le monde se met à parler de livres avec l’attitude pénétrée du devin qui prédit le prochain succès de librairie. Tout d’un coup, c’est un peu comme les paris sportifs : les concurrents s’élancent sur la piste, tout le monde crie et hurle pour soutenir son poulain, les grosses écuries sont galvanisées, la foule est en délire… A l’arrivée, le podium ressemble à peu de chose de près à ce que les spécialistes avaient annoncé. Les flashs des photographes crépitent autour des heureux gagnants, et tout le monde attend l’année prochaine que ça recommence.
Franchement, cette fausse euphorie me laisse de marbre (au mieux), voire m’agace profondément (au pire). Depuis quand le monde littéraire s’est-il changé en arène ? Les auteurs en gladiateurs des temps modernes, ayant troqué leurs plumes contre des épées ?
Si on jettait la moitié de ces forces vives dans des batailles qui en valent la peine, les questions sur la dématérialisation du livre ou sur la croissance du taux d’analphabétisation auraient déjà trouvé une réponse. Mais non : la course aux gains, aux records de parution, aux prix littéraires, aux couvertures de magazines culturels font la loi.
Et souvent, les amoureux des livres en sont réduits à l’état de simples spectateurs désabusés devant un carnage de papier.
La morale est donc la suivante : sur ce blog, il n’y aura pas d’autre article traitant de la rentrée littéraire 2011. Non mais !