Les Muses : charivari théâtral entre la Joconde et Marilyn Monroe !

Cette semaine, j’ai profité d’une soirée au théâtre pour aller voir une pièce un peu par hasard. Je vous situe rapidement ma décision. La semaine dernière, en faisant les courses, je tombe sur une belle affiche rose placardée sur la vitrine de la boulangerie préférée : « Les Muses ». Le titre et le sujet (un concours entre les plus belles oeuvres d’art représentant des femmes) piquent tout de suite ma curiosité. Je réserve ma place le jour même pour la prochaine représentation dans le théâtre de la ville. Je n’avais aucune info en plus, juste la vague intuition que ça s’annonçait bien. Et j’ai adoré cette pièce de théâtre ! C’est un peu une battle entre la Joconde entre Marilyn Monroe, mais avec les spectateurs pris en otage entre les deux. Une histoire à hurler de rires !!!

Mon résumé de la pièce

Théâtre-Les-MusesLa nuit au musée, les plus grands chefs d’oeuvre prennent la clé des champs, histoire de se relaxer un peu après une longue journée passée à se faire admirer. La Joconde n’en peut plus des flash des appareils photos des touristes. Elle est harcelée par les paparazzis, pire que si elle était une star de cinéma. Vénus qui sa toile pour se livrer à sa passion coupable pour le grignotage. La petite danseuse de Degas surfe sur son smartphone pour découvrir enfin ce vaste monde réel qu’elle n’a jamais vu. Et parfois, elles se crêpent un peu le chignon…

Mais voilà qu’une nouvelle toile arrive : une Marilyn Monroe peinte par Andy Warhol. Cette version rose n’a pas sa langue dans sa poche, et avec sa modernité et son franc-parler, elle déstabilise la vie du trio de classiques.

Encore pire : voilà qu’un concours est organisé pour élire la plus grande oeuvre d’art. La gagnante fera le tour du monde pour être exposée dans tous les musées. Et la perdante… sera enfermée à la réserve !

Chacune est convaincue d’être la meilleure… en particulier la Joconde et Marilyn qui ont chacune des idées bien arrêtées sur l’idéal de beauté… sans compter un sacré esprit de compétition ! Il faut dire que la vie d’un chef d’oeuvre n’est pas facile tous les jours : Vénus déprime à cause d’une histoire d’amour tragique, Marilyn n’aime pas partager la lumière des projecteurs, la Jodonde a peur d’être une has-been de 5 siècles, et la petite danseuse aimerait bien avoir un prénom à elle !

Mon avis sur Les Muses

Cette pièce de théâtre musicale est un bel ovni, aussi original que drôle. Aussi intéressant qu’irrévérencieux.

Dans cette pièce, chacune des quatre comédiennes incarne donc une oeuvre d’art. Elle lui donne vie le temps d’une discussion à bâtons rompus pendant une nuit entière. Hors du cadre, chacune prend des allures humaines… avec des centres d’intérêt bien humains.

Entre le caractère très star hollywoodienne de Marilyn, le côté un peu guindé de la Joconde, la fausse désinvolture de Vénus, et la petite danseuse qui a les préoccupations d’une ado de 14 ans (alors qu’elle a 14 ans depuis 140 ans !), le choc des personnalités fait souvent des étincelles.

Chacune a ses petits secrets, ses petits soucis, sa propre personnalités, mais aussi ses aspirations. Bref : elles existent enfin pour de vrai.

Et j’ai adoré cette idée. Prendre ces silhouettes que tout le monde connaît, dont on a tous déjà vu une représentation, et en faire des personnages bien vivants. Tout d’un coup, il ne s’agit plus de femmes figées et abstraites, mais de personnes avec pour chacune sa propre histoire. Au jeu de l’imagination, on les voit tout d’un coup prendre vie et revendiquer leur identité, complètement émancipée du regard d’admiration qu’on porte sur elle.

Parce qu’en fait, pourquoi on admire vraiment ces oeuvres ? Parce qu’elles sont belles ? Parce qu’on nous a dit qu’il s’agissait de chefs d’oeuvre ? Ou bien parce qu’on est sincèrement ému.e.s par ce qu’elles représentent ?

Ce n’est pas facile d’aller à la rencontre des oeuvres classiques. Mais avec un petit effort d’imagination, on peut tout d’un coup leur prêter des traits bien humains. Et alors, un lien peut s’établir.

C’est un peu le sujet de la pièce de théâtre Les Muses. Non seulement, la pièce est très drôle. Elle s’amuse à nous surprendre avec une danseuse classique qui sait faire le moonwalk ou la Joconde qui a envie de mettre un pain à Marilyn. Mais en plus, elle nous invite subtilement à regarder enfin ces oeuvres autrement, d’une façon plus personnelle. Car en perdant un peu de leur aura de chef d’oeuvre, elles retrouvent enfin un peu de leur humanité. Et elles deviennent plus proches de nous.

Les Muses : une pièce de théâtre pour qui ?

Cette comédie contient beaucoup de chansons. C’est bien rythmé, drôle, original. Et d’une façon générale, cette pièce dégage une énergie formidable grâce aux comédiennes qui sont sur scène et qui assurent un spectacle formidable.

J’ai complètement craqué sur le personnage de la Joconde qui m’a tellement fait rires !

Je pense que comme moi, vous sortirez de la pièce avec une oeuvre d’art préférée. Car chaque personnalité est vraiment marquante.

Si vous appréciez les bonnes comédies au théâtre et que vous êtes un peu sensible à l’histoire de l’art, alors vous allez vous aussi beaucoup vous amuser en allant voir Les Muses.

La pièce est actuellement en tournée. Donc n’hésitez pas à vous renseigner pour découvrir dans quel théâtre elle sera jouée prochainement.

Bonne pièce !

2 réflexions sur “Les Muses : charivari théâtral entre la Joconde et Marilyn Monroe !

  1. Sacha dit :

    oh, ça a l’air génial ! Avec ma fille, on est fan de la série A musée vous, a musée moi, à laquelle le pitch de cette pièce me fait beaucoup penser. Y aurait-il a ton avis des propos choquants pour une enfant de 10 ans ? Côté féminisme et histoire de l’art, je ne suis pas inquiète, ma fille gère 😉. Ce sont plus les allusions suggestives auxquelles je pense…

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    • Alivreouvert dit :

      Il y a quelques allusions, mais justement puisque la danseuse n’est sensée avoir que 14 ans, la Joconde et Vénus veillent au grain 🙂 Il y avait quelques jeunes ados dans la salle, et en sortant ils avaient l’air d’avoir vraiment aimé la pièce.

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