Après deux premiers tomes décevants mais prometteurs, j’ai poursuivi ma lecture de la saga Hadès et Perséphone de Scarlett St Clair avec le troisième opus : A Touch of Malice. Et on peut dire que j’ai été récompensée de ma persévérance. Car effectivement, ce troisième tome est nettement plus abouti que les deux précédents roman. Dans cette nouvelle étape de l’histoire, la romancière américaine imagine une véritable opposition entre le monde de pouvoirs des Dieux antiques, et la montée en puissance de la défiance du côté du peuple. Comme quoi, même les Dieux ne sont pas toujours en sécurité !
Mon résumé du livre
Comme l’avait prévu Perséphone, la nouvelle de ses fiançailles avec Hadès n’a pas réjouit sa mère. L’irascible Demeter, toujours aussi déterminée à éloigner sa fille unique du dieu des Enfers, n’hésite pas à employer les grands moyens. Voilà qu’elle installe une tempête hivernale sans précédent dans le monde humain. Comme si les humains avaient besoin de ça pour haïr encore plus les dieux.
Car oui, la gronde enfle. Et les humains sont désormais nombreux à se rebeller contre les pouvoirs sans limites des dieux, ainsi que leur propension à ne suivre que le bon vouloir, au détriment des mortels. La révolte prend même un tournant sanglant quand des divinités commencent à être attaquées. Une déesse perd ainsi ses cornes dans la bataille, et on la retrouve agonisante en pleine rue. Perséphone en est persuadée, une guerre est imminente.
Mais dans l’Olympe, un autre problème accapare Zeus, le maître de tous les dieux. Il craint que les fiançailles de Hadès avec une déesse au pouvoir encore mal connu mais potentiellement puissant ne soit une menace pour son trône. Or, pour se marier, Hadès et Perséphone auront besoin de son accord. La lutte des pouvoirs ne fait que commencer, sur Terre comme sur le mont Olympe.
Mon avis sur Hadès & Perséphone : A Touch of Malice
La fin du second roman de la saga, A Touch of Ruin, laissait présager d’une histoire plus haletante pour le troisième livre. Et effectivement, dès le début de cette suite, l’histoire prouve que Scarlett St Clair a placé la barre plus haut.
L’histoire reprend juste là où elle s’était arrêtée dans le précédent tome. Ce qui permet de tout de suite se lancer avec un rythme formidable. Perséphone, encore traumatisée par l’agression qu’elle a subi, se démène avec ses cauchemars. En même temps, on sent rapidement que ses pouvoirs ne cessent de croître, en lien avec ses émotions. Elle assume désormais plus ouvertement sa divinité. Et la noirceur qui s’installe en elle gomme enfin la dimension trop naïve qui m’agaçait profondément dans les deux premiers tomes.
Dans ce nouveau tome, la divinité est d’ailleurs au coeur de l’histoire, mais pas de la même façon que dans les deux premiers romans. Il n’est plus question de connaître la nature et l’étendue des pouvoirs de Perséphone, mais de savoir à quoi elle va les utiliser. Elle qui se présentait comme « une gentille fille », qui était obsédée par la vérité et la justice… Disons que maintenant, ces qualités sont moins visibles. Et la partie « divinité vengeresse » commence à prendre l’ascendant. On sent que son pouvoir est prêt à exploser en même temps que son instinct guerrier. Et cette fébrilité, contre laquelle elle essaye encore de lutter parfois, donne enfin de la profondeur au personnage.
Certes, l’évolution de la relation entre Perséphone et Hadès, de plus en plus égaux, est intéressante. Mais ce qui m’a vraiment intéressé dans ce nouvel opus, c’est toute la partie de l’histoire développée autour de la lutte des mortels contre les dieux. Depuis le début, je m’accroche à cette saga parce Sarlett St Clair a mis le doigt sur une idée géniale. Et même si je pense que la romance sexy est cool, je crois vraiment que c’est tout son propos sur la divinité qui a le plus de poids pour capter l’intérêt du lectorat.
Elle utilise les dieux grecs pour évoquer l’obsession de notre monde moderne pour la célébrité. Notre soif de succès. Notre appétit pour la richesse. Elle incarne tous ces sujets en la personne des dieux grecs. Elle en fait les stars de son univers. Des stars que les gens adorent, vénèrent et craignent. Et elle pousse l’idée très loin pour nous tendre un miroir : jusqu’à quel point est-on prêt à aduler aveuglément quelqu’un qu’on admire ? A quel moment peut-on s’émanciper du pouvoir d’influence de ces figures soi-disant parfaites ? Comment arrêter de les idéaliser ? C’est la partie vraiment captivante du livre. Scarlett St Clair nous tend un miroir et nous invite à réfléchir sur les modèles de réussite qui sont les nôtres. Un exercice que je trouve très salutaire.
Hadès & Perséphone : A Touche of malice, une idée lecture pour qui ?
Si vous vous êtes accroché pendant les deux tomes, gardez courage : le troisième est le bon ! Il est aussi fascinant et sexy que les deux premiers romans. Mais il y a plus de matière, plus de pertinence dans le contenu. Il me semble plus réfléchi, plus profond. Et il concrétise enfin toutes les promesses laissées en suspend depuis le début de la saga.
Je pense décidément que Scarlett St Clair a eu une idée de départ brillante. Dommage qu’il ait fallu du temps pour arriver à ce point. Je croise les doigts pour que le quatrième roman soit dans la veine de celui-ci. Ce qui était au départ une histoire très sexy s’avère prendre l’ampleur d’une véritable saga de fantasy à part entière. Et elle prouve encore une fois qu’avec une bonne idée, on peut utiliser la romance comme un formidable terrain d’expression afin d’évoquer des sujets très ambitieux.