Un Etrange Prélude, roman de Deanna Raybourn

La série des aventures de Veronica Speedwell, imaginée par Deanna Raybourn, était sur ma liste depuis très longtemps. Au moins trois ans je pense. J’ai entendu beaucoup de bien sur ces romans policiers qui se déroulent à l’époque victorienne. Et finalement, en début d’année, un éditeur français a enfin eu la bonne idée de proposer les livres en version traduite. C’est comme ça que je me suis donc lancée dans la lecture d’Un Etrange Prélude. Il s’agit du premier tome de la série. Et il nous permet de faire la connaissance d’une jeune femme à l’esprit aventureux, obsédée par les papillons, avec un certain don pour se retrouver au mauvais endroit au mauvais moment. J’ai nommé : Veronica Speedwell.

Mon résumé du livre

La journée n’a pas bien commencé pour la jeune Veronica, qui vient d’enterrer la seule famille qui lui restait au monde, sa vieille tante qui l’a élevée. En rentrant des funérailles, voilà que les choses empirent : un intrus est dans leur cottage, probablement à la recherche d’objets de valeur. Après avoir tenté de mettre l’intrus en fuite, Veronica est sauvée in extremis par un gentleman qui se présente comme un vieil ami de la famille. Lui offrant son aide, il lui propose un refuge à Londres, dans un endroit sûr qui s’avère être l’atelier de Stoker, un jeune homme spécialiste en taxidermie. Veronica et Stoker ont certes un goût commun pour les animaux (morts de préférence), mais ils ont aussi le goût de la solitude, et leur proximité forcée ne tarde pas à créer des tensions. Tensions qui prennent un tour dramatique quand leur ami commun est retrouvé assassiné. Désormais soupçonnés de meurtre, les deux amis d’infortune n’ont d’autre choix que de quitter Londres le temps de tirer l’affaire au clair. Car une question évidente se pose bientôt : et si le meurtrier du gentleman et la tentative de cambriolage du cottage de Veronica avaient un lien ? Et si c’était elle la cible ?

Mon avis sur Un Etrange Prélude

Difficile de résumer un roman quand l’intrigue est un peu décousue. Et malheureusement il arrive souvent que le premier tome d’une série littéraire souffre de ce genre de problème. Il doit installer le cadre de l’histoire, présenter les personnages, nous plonger dans une atmosphère… et parfois, tout ça se fait au détriment de l’efficacité narrative. Ce qui est précisément le cas avec Un Etrange Prélude.

Pour être honnête, j’ai vraiment trouvé que le début du roman était poussif et tiré par les cheveux. Voilà une jeune femme brillante qui accepte de suivre un homme qu’elle ne connait pas, sous un prétexte vraiment peu crédible. Et en tant que lectrice, même si l’écriture de Deanna Raybourn est hyper plaisante, j’ai quand même eu du mal à fermer les yeux devant cette ficelle grossière.

Ce qui sauve ce faux départ, c’est l’écriture de la romancière. Deanna Raybourn est une excellente conteuse. On se prend immédiatement d’affection pour le personnage de Veronica. Et je vous mets au défi de ne pas l’adorer vous aussi. Elle est brillante, indépendante, drôle et elle a le goût de l’aventure. Il n’y a rien de mélodramatique dans ce personnage, ce qui est rafraîchissant. C’est une héroïne, une vraie de vraie. Elle n’a pas froid aux yeux, et malgré son esprit très pragmatique, il y a une vraie chaleur humaine en elle.

Idem pour le personnage de Stocker, à la fois mystérieux mais pas cliché, charmant mais pas séducteur. Bref, un personnage masculin qui suscite la curiosité sans livrer tous ses secrets. On sent tout de suite que son passé sera une mine de découvertes pour la suite de la saga.

Le point noir, c’est qu’à mon sens il y a toute la première moitié du roman qui est mal ficelée. Toute la partie qui se déroule avec les gens du cirque s’avère être une fausse bonne idée. D’accord, les personnages doivent faire profil bas après le meurtre. Et oui, un cirque est un cadre dépaysant pour un roman. Mais c’est trop long, et au final l’articulation logique entre le fait de se cacher et la décision de résoudre le meurtre ne fonctionne pas bien pour moi. J’avais l’impression que les personnages étaient sur courant alternatif, et qu’ils prenaient leurs décisions au petit bonheur la chance.

Par contre, une fois de retour à Londres, quand l’intrigue policière se met en place de façon plus active, les choses deviennent vraiment intéressantes. J’ai senti que Deanna Raybourn avait un tandem de personnages que j’avais envie de suivre. Et elle parvient très facilement à créer de la tension et du suspens dans la dernière partie de l’histoire. Je pense juste qu’avant, elle se laisse un peu trop aller à nous faire la visite de son univers, alors que ce que je voulais c’était être dans l’action.

Un Etrange Prélude : une idée lecture pour qui ?

D’après moi, c’est un roman qui risque de ne pas faire l’unanimité. Soyez prêts à trouver toute la partie au milieu un peu trop longue et pas assez intéressante. Mais une fois cet avertissement lancé, sachez que le reste de l’histoire a vraiment de l’intérêt. Et les personnages sont très bien construits. Même si c’est frustrant que l’histoire n’avance pas assez vite, on a plaisir à passer du temps avec eux.

L’un dans l’autre, je pense que Deanna Raybourn a vraiment une super idée de série. C’est juste que ce premier tome souffre de plusieurs faiblesses, ce qui le rend un peu frustrant à lire. Je pense néanmoins que je lirai le second tome. Mon intuition, c’est qu’une fois l’histoire bien plantée, on ne devrait pas retrouver ces faiblesses dans les autres romans. Il fallait juste le temps de se lancer. Et les aventures de Veronica Speedwell ont vraiment du potentiel à mon avis.

Un étrange prélude

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