Focus sur le romancier Mario Puzo

En début de mois, je vous avais promis un voyage littéraire sous le soleil d’Italie. Mais aujourd’hui, je vous invite à faire un petit détour. Nous quittons temporairement la littérature italienne pour nous diriger vers les rives du nouveau monde. Car j’ai envie de vous faire découvrir un romancier dont l’oeuvre se situe quelque part au-dessus de l’océan Atlantique, entre l’Italie de ses racines et les Etats-Unis, où il est né. Vous ne connaissez certainement pas son nom : Mario Puzo. Et pourtant, vous connaissez le titre d’un de ses plus célèbres romans : Le Parrain.

Il était une fois en Amérique…

Mario Puzo est né à New-York en 1920. Sa famille a quitté la région napolitaine pour venir tenter sa chance aux Etats-Unis, comme beaucoup d’autres familles européennes de cette première moitié du XXe siècle. Si Mario Puzo ne connaît pas l’Italie, il la découvre au sein de la large communauté italienne installée à New-York. Dans son quartier de naissance, Hell’s Kitchen, les habitants sont les plus modestes de tout Manhattan. Ils ne sont pas aussi riches et intégrés que les italiens de Little Italy, plus au sud de l’île. C’est dans ce terreau original, entre misère social et vieilles histoires italiennes, que Mario Puzo commence à cultiver son goût pour les histoires et les récits à sensation.

Retour de guerre, début de l’écriture

Mario Puzo sert dans l’armée américaine pendant la Seconde Guerre mondiale. Et à son retour, il transforme son intérêt pour l’écriture en véritable métier. Il est d’abord journaliste, mais il s’intéresse aussi à la fiction. Et à l’âge de trente ans, il publie sa première nouvelle. Cinq ans plus tard, c’est son premier roman qui est publié : The Dark Arena. Une histoire d’amour qui se déroule en Allemagne, dans les cendres d’un pays après guerre.

Pendant plusieurs années, Mario Puzo alterne entre son métier de journaliste et sa passion pour l’écriture de fiction. Il publie d’autres romans et continue de publier régulièrement des nouvelles. Mais tout change en 1969 avec la parution d’un roman qui va faire date : Le Parrain. L’idée a germé pendant plusieurs années. Spécialiste des faits divers, Mario Puzo a amassé de nombreuses anecdotes sur les affaires de la mafia aux Etats-Unis. Il a aussi choisi d’installer son histoire dans un quartier de New-York qu’il connait par coeur : Hell’s Kitchen, les bas-fonds d’une ville qui promet richesse et succès tout en masquant la violence de ses rues les plus pauvres.

Le succès du Parrain est immédiat. C’est un best-seller instantané, à tel point qu’il reste en tête des ventes pendant onze mois. Le succès traverse l’Atlantique, et dès 1970 l’éditeur Robert Laffont propose une édition française du livre de Mario Puzo. Deux ans plus tard, le succès est achevé avec la sortie au cinéma du premier film de la trilogie de Francis Ford Coppola : Le Parrain.

Mario Puzo : romancier, scénariste et oscarisé !

La suite de la carrière de Mario Puzo est une success story comme Hollywood les aime. Le point de départ, c’est la rencontre avec Coppola. Les deux hommes n’ont presque rien en commun : vingt ans d’écart, et surtout ils ne viennent pas du tout du même milieu social. Francis Ford Coppola est né dans une famille d’artistes aisés. Il ne connaît rien à la misère dans laquelle ont vécu les émigrés italiens de Manhattan au début du siècle. Mais il est séduit par cette histoire de retour aux sources. Ensemble, Mario Puzo et Coppola co-écrivent les scénari des trois films de la saga du Parrain. Une collaboration qui sera reconnue par deux Oscars du meilleur scénario adapté (pour les deux premiers films) et qui débouchera aussi sur la co-écriture d’un autre film, Cotton Club.

A partir des années 1970, Mario Puzo partage sa vie entre deux passions d’écriture : les romans et les scnéari de films à grand spectacle. On lui doit notamment les scripts des deux premiers films de Superman, avec Christopher Reeve ! En parallèle, il continue d’écrire des romans, qui sont désormais traduits en France. En 1984, il signe un roman qui est l’occasion de revenir à ses racines italiennes : Le Sicilien. Un livre adapté dès 1987, avec Alain Delon dans le rôle titre.

Et vous, vous le connaissiez ?

En France, le nom de Mario Puzo est peu voire pas du tout connu. Pourtant, quand on site des films tirés de ses romans, on se rend compte à quel point ses histoires ont traversé le temps et su conquérir un nouveau public.

En France malheureusement, le manque d’intérêt autour du nom de l’auteur ne favorise pas les réimpressions. C’est bien difficile de mettre la main sur des exemplaires de ses romans. Et vous avez plus de chance de les débusquer d’occasion que neufs. La seule bonne nouvelle, c’est que plusieurs titres, dont Le Parrain et Le Dernier Parrain sont disponibles en livres électroniques. C’est le dernier format qui reste pour redécouvrir le formidable héritage d’un romancier américain qui a fait entrer l’histoire des émigrés italiens dans la culture populaire mondiale.

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