Manoir, magouilles et coq au vin est le second tome de la série policière d’Ann Granger, Carter et Campbell. Cette série policière publiée en France chez 10/18 est en fait un cosy mystery. Les histoires se déroulent dans les petits villages de la campagne anglaise. D’un tome à l’autre, on a tendance à voir revenir les même personnages secondaires. Et le taux de criminalité semble anormalement élevé. Une chance pour les amateurs de romans policiers ! Si la série Carter et Campbell n’a pas le même humour qu’on peut trouver ailleurs, elle propose en tout cas la même dose de personnages gentiment décalés. Et en la matière, Manoir, magouilles et coq au vin est un parfait exemple !
Mon résumé du livre
Quand il rentre chez lui, le vieux Monty s’attend à retrouver son bon vieux manoir familial dans le même état qu’il l’a laissé avant d’aller faire ses courses. Mais surprise : un homme est allongé sur le canapé. Et il ne dort pas : il est mort ! Le vieux misanthrope n’a pas d’autre choix que d’appeler la police pour signaler cette mort étrange. Une fois sur les lieux, Jess Campbell se trouve confrontée à un sacré mystère : pourquoi un cadavre s’est-il retrouvé sur ce canapé, alors même que le propriétaire du manoir ne le connait pas ? Et qui est cet homme sans papiers pour l’identifier ? Tandis que Jess entame son enquête, son commissaire, Ian Carter, en est encore à trouver ses marques à son nouveau poste. Et son premier défi va être de renouer connaissance avec un membre de sa famille qu’il n’a pas vu depuis longtemps. Sans le savoir, chacun va commencer à remonter la piste du cadavre du manoir…
Mon avis sur Manoir, magouilles et coq au vin
J’avais beaucoup aimé le premier tome de la série, Cottage, fantômes et guet-apens. Le mélange d’enquête policière avec un humour un peu acide et une intrigue décalée grâce à des personnages hauts en couleurs fonctionnait parfaitement pour moi. Je retrouve ici tous les ingrédients, avec en bonus une chaleur humaine qui manquait dans le premier opus. Je m’explique. Dans le premier roman, je trouvais qu’on n’en savait pas assez sur Carter et Campbell. D’ailleurs, leurs interactions étaient très limitées puisqu’eux-mêmes se rencontraient tout juste. Je pense que c’était tout simplement dû au fait qu’Ann Granger plantait le décor. Dans son esprit, il devait être clair que la personnalité des deux policiers seraient développée au fil des livres. Et ce second opus le démontre en effet.
L’histoire en elle-même est vraiment bien ficelée. On se croirait dans un roman d’Agatha Christie. Un manoir clos, un cadavre anonyme qui ne devrait pas y être, un propriétaire grincheux qui cache des secrets de famille, des voisins louches… Tout est là pour offrir un bon mystère, riche en fausse-pistes. Et effectivement, je me suis régalée !
Ajoutez à cela les enquêteurs. On se prend vraiment d’affection pour ces deux personnages au fur et à mesure qu’on apprend à les connaître. Campbell est une policière solide, une femme charismatique avec un fort tempérament. Et on la suit avec plaisir parce qu’elle est vraiment très dynamique. Carter est plus flegmatique, plus touchant peut-être. Surtout qu’on en apprend plus sur son passé dans ce livre, et sur les raisons pour lesquelles il a été muté dans la région. Les deux commencent à s’apprivoiser dans ce tome, et on aperçoit bien tout le potentiel de ce tandem. Leurs personnalités se complètent parfaitement. Et le fait que chacun suive sa propre piste rend l’histoire encore plus intéressante à suivre.
Pour moi, le petit plus qui fait la différence, c’est qu’Ann Granger laisse beaucoup de place au suspect/témoin principal. Pour avoir déjà lu le premier et le troisième tome de la série, je constate que c’est un élément narratif récurrent. A chaque fois, elle prend le temps de raconter l’histoire de la personne qui se retrouve liée au meurtre malgré elle. Et à chaque fois je me prends au jeu avec plaisir. Chacun de ses personnages mériterait un roman rien que pour lui tant ces histoires sont riches et intéressantes. Et c’est bête à dire, mais j’apprécie vraiment quand un auteur fait l’effort de nourrir son histoire avec beaucoup de matière et des personnages crédibles.
Manoir, magouilles et coq au vin : une idée lecture pour qui ?
Si vous êtes fans d’histoires policières, alors vous allez adorer ce livre. Ce roman policier ménage un excellent suspens. Je n’irai pas jusqu’à dire que c’est une comédie policière. On n’est pas dans Agatha Raisin ! Mais c’est quand même une histoire dans laquelle on trouve un soupçon d’humour bienvenue. L’histoire trouve un parfait équilibre entre l’aspect dramatique du roman policier et le côté plus divertissant du cosy mystery. Le fait d’être toujours dans les mêmes petits villages, de retrouver les habitants, permet de se sentir immergé dans un petit monde. Et ça aussi, ça rend la lecture très plaisante.
J’ai une pensée particulière pour les fans d’Agatha Christie et de Gaston Leroux qui auront plaisir à retrouver une intrigue policière avec une pièce close. C’est un grand classique des polars « à l’ancienne ». Et Ann Granger propose une relecture vraiment intéressante et originale de cette figure imposée du roman policier. Je pense que vous ne serez pas déçus !