La Prisonnière du temps

La Prisonnière du temps, roman de Kate Morton

Peu de temps avant les vacances, les éditions Pocket ont publié en format poche le tout dernier roman de Kate Morton, La Prisonnière du temps. Je l’avais repéré l’année dernière, au moment de sa parution en grand format. Mais je n’avais pas eu le temps de le lire. J’ai donc profité des dernières vacances pour me plonger avec attention dans cette histoire palpitante. Car s’il y a bien une chose à savoir sur les livres de Kate Morton, c’est qu’ils exigent toute l’attention des lecteurs. Un peu comme avec les films de Christopher Nolan, il ne faut passer à côté d’aucun détail si on veut saisir le fin mot d’ l’histoire.

Birchwood Manor est tout sauf un manoir anglais comme les autres. Il est lié à un crime et à une disparition. C’est l’histoire qu’Elodie ne tarde pas à découvrir, à la faveur d’un hasard. La jeune archiviste se retrouve presque malgré elle à mener une enquête insensée pour lever le voile sur un fait divers vieux de plus d’un siècle. Une enquête qui dépasse le cadre de son travail, mais la jeune femme ne peut pas résister : c’est plus fort qu’elle, elle est attirée par cette histoire. A Birchwood Manor, sans qu’Elodie en ait conscience, quelque chose attend. Un esprit, retenu captif entre les murs de la maison, attend patiemment que quelqu’un perce le secret de sa captivité.

Comme d’habitude avec les romans de Kate Morton, c’est vraiment très dur de résumer l’histoire ! D’un côté, je ressens la tentation de dévoiler beaucoup d’éléments de l’histoire, et en même temps je ne veux pas vous gâcher la surprise. Après tout, l’auteure s’est donné beaucoup de mal pour imaginer cette intrigue !

La Prisonnière du temps est un roman assez inclassable. Il ressemble à une enquête, il présente un drame psychologique, il ressemble un peu à un conte fantastique, et il est raconté comme un thriller. Autant d’éléments qui pourraient en faire un monstre de Frankenstein, mais qui se complètent parfaitement et permettent à Kate Morton de livrer un roman très abouti, ultra prenant et vraiment original.

En fait, Kate Morton découpe son histoire comme un puzzle. Chaque pièce correspond à un personnage différent, à une époque précise, mais il faut vraiment attendre la toute fin du roman pour que tout s’emboîte et fasse sens. Il y a un effort au niveau de la construction du roman qui force le lecteur à se mettre dans la peau d’un enquêteur. Un peu comme Elodie, nous remontons la piste et essayons de démêler les différents fils de l’histoire. Le lecteur devient en quelque sorte un personnage à part entière de l’histoire, puisqu’il a un rôle à jouer : découvrir la vérité. D’ailleurs, l’atmosphère très particulière, totalement fascinante du roman aide à se prêter au jeu. Je me suis sentie vraiment entrer dans l’histoire. Ce qui peut même faire un peu froid dans le dos au début, parce que je ne comprenais pas du tout dans quelle direction l’auteure voulait m’emmener.

La Prisonnière du tempsLe point fort de ce livre est aussi son point faible. Comme l’histoire est très immersive, au début on se sent effectivement un peu perdu. On ne comprend pas tout, et ça peut être frustrant pour certains lecteurs. Mais accrochez-vous ! Car une fois qu’on a assez d’éléments en main pour commencer à entrevoir la logique de l’histoire, alors on se prend vraiment au jeu, et le livre se lit très vite.

Avec La Prisonnière du temps, Kate Morton fait encore une fois la démonstration de ses talents rares de conteuses. Elle est capable d’imaginer une histoire très complexe, mais toujours cohérente. Surtout, elle a un vrai génie pour installer une atmosphère fascinante dans ses histoires. Je m’en étais déjà aperçue à la lecture de L’Enfant du lac, un roman qui avait été un énorme coup de cœur pour ne pas dire un choc. La Prisonnière du temps, encore plus complexe dans sa construction, est son digne successeur.

3 réflexions sur “La Prisonnière du temps, roman de Kate Morton

  1. Clémence ZZ dit :

    Alors moi je n’ai pas du tout aimé La prisonnière du temps (j’en ai fait une chronique sur mon blog) — ce n’est pas l’enquête en elle même qui m’a déplu — mais la fin. Je la trouve invraisemblable psychologiquement et extrêmement décevante.

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    • Alivreouvert dit :

      Je comprends tout à fait ta réaction, parce qu’effectivement la fin est très différente de ce à quoi on peut s’attendre habituellement. Mais c’est aussi à cause de la fin que j’ai aimé le livre, parce que Kate Morton prend un parti différent, au risque de ne pas nous satisfaire en tant que lecteur. La frustration peut-elle faire partie du plaisir de la lecture ? Là, je crois que ça dépend vraiment de la sensibilité de chacun. Mais en tout cas je vois complètement pourquoi tu as été déçue.

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