Jacobite Steam Train, train Harry Potter Ecosse

Terre de Cinéma documentaire sur Harry Potter

Je suppose que vous êtes comme moi : les lieux de tournage de Harry Potter vous ont fait rêver ! En regardant les films, entre les décors naturels et les décors de studio, on ne peut qu’admirer la façon dont les films mettent bien en scène l’atmosphère des romans. Mais ils font aussi la part belle à l’imaginaire en proposant des espaces qui suscitent l’émerveillement, la fascination, mais aussi parfois (souvent !) l’inquiétude et même la peur. La série documentaire Terre de Cinéma a consacré un de ses épisodes aux lieux de tournage de Harry Potter en Ecosse. Et je l’ai regardé récemment.

Déjà, j’ai trouvé un peu bizarre de ne proposer qu’un aperçu des lieux de tournage en Ecosse, et pas en Angleterre et au Pays-de-Galles, puisque là aussi il y a des choses intéressantes à montrer. Mais partant du principe qu’un épisode documentaire de quarante-cinq minutes ne peut pas tout dire, l’idée de se focaliser sur l’Ecosse n’était pas bête. D’autant que l’Ecosse est une sacrée terre de littérature.

De fait, le documentaire nous montre de très beaux endroits, des lieux majestueux, des vallées, des montagnes, de la brume à foison, des lacs ainsi que le fameux viaduc sur lequel passe le Poudlard Express… un train qui existe pour de vrai, même s’il ne vous emmène dans aucune école magique ! Cette partie du voyage est très sympa, parce que ça donne à voir des paysages vertigineux qui ont effectivement servi dans la série des films. Et même du point de vue des romans, on voit bien comment ces paysages, très familiers pour J.K. Rowling, ont pu être une source d’inspiration pour certains passages des romans, notamment le périple dans la forêt de Dean, dans Les Reliques de la Mort.

Malheureusement, c’est à peu près le seul point positif qu’on puisse ressortir de ce documentaire. Franchement, si vous êtes fans de Harry Potter et que vous espérez apprendre des choses, passez votre chemin. Ce documentaire est raté. Il a tendance à s’égarer d’une façon pour le moins surprenante. On finit par écouter l’interview d’un brave monsieur qui nous renseigne sur la chasse aux cerfs. Une pratique fascinante mais sans aucun rapport avec la saga. Même chose avec le monsieur qui forge des épées anciennes à Edimbourg. Aucun rapport. Je ne parle même pas du gérant d’un hôtel au bord d’un lac. J’avais l’impression de regarder un documentaire touristique. Par ailleurs, les rares liens avec Harry Potter soulèvent une question : est-ce que les gens qui ont fait ce documentaire ont vraiment lu les livres ou vu les films ?

Il n’y a aucun lien de fait entre la saga et les paysages ou la culture de l’Ecosse. Aucune analyse esthétique, culturelle et en fait aucun commentaire pertinent qui puisse nous apprendre quoique ce soit.

Non seulement ce documentaire est une déception, mais il pose une vraie question : est-ce que c’est pas une opportunité un peu facile d’utiliser le titre d’une saga vendeuse pour nous présenter n’importe quel contenu sans intérêt documentaire en lien avec cette même saga ? Je sais bien que la machine consumériste a depuis longtemps rattrapé l’univers de cette saga. Harry Potter est devenu très vendeur, trop peut-être ? Et visiblement certaines personnes n’ont pas de scrupule à surfer sur la vague. Il n’empêche que j’attends avec impatience le jour où quelqu’un fera enfin l’effort de proposer une lecture culturelle pertinente entre la tradition des pays anglo-saxons et les thèmes abordés dans les livres. Car je pense que tous les lecteurs seront d’accord pour dire que c’est l’un des aspects les plus magiques de la série.

8 réflexions sur “Terre de Cinéma documentaire sur Harry Potter

  1. L'ourse bibliophile dit :

    Je n’ai pas vu ce documentaire, mais je comprends ta déception. Même si j’adore l’Écosse, j’aurais également eu d’autres attentes qu’un simple reportage touristique de cette région. Voilà qui ne donne pas envie et qui est plutôt décevant au vu de tout ce qu’il aurait à dire sur Harry Potter et le Royaume-Uni réel.

    Aimé par 1 personne

    • Alivreouvert dit :

      Absolument: il y a tant de choses pertinentes à dire sur le sujet…! c’est un comble. Peut-être que parce qu’il s’agit de littérature « jeunesse », ça n’intéresse pas vraiment les documentaristes de mener des enquêtes sérieuses sur le sujet ?

      Aimé par 1 personne

      • L'ourse bibliophile dit :

        Je ne sais pas, HP a quand même dépassé le stade de simple « livre jeunesse » (ce qui n’est pas péjoratif pour moi, mais peut l’être pour d’autre), il me semble. Des universitaires écrivent dessus, il y a eu des cours dessus, des études par le prisme de la philosophie, son influence dépasse largement le seul public enfantin… Et si c’est ça, autant se dispenser d’un reportage dessus et se pencher sur autre chose. Même si leur but était juste de surfer sur la vague, le faire correctement aurait été la moindre des choses…

        J’aime

      • Alivreouvert dit :

        C’est une saga de littérature jeunesse, en ce qui concerne le genre littéraire. Après, très clairement, le succès des livres se fonde sur le fait qu’un très large public s’est intéressé à cette histoire. Et d’ailleurs l’étude de la littérature jeunesse n’a pas attendu le succès de la saga pour étudier d’autres œuvres. Sauf qu’en France, où il n’y a pas une tradition de littérature jeunesse comparable aux pays anglo-saxons, c’est une chose qui reste encore mal considérée par les médias traditionnels ou même les responsables éditoriaux (en début d’année, le PDG de Gallimard a fait une sortie assez remarquée en critiquant les titres de sa propre collection jeunesse et Young adult !).
        Mais en ce qui concerne les documentaires, je n’en ai encore jamais vu qui fasse l’effort d’explorer la richesse de l’œuvre. Pour ce documentaire précis, c’est clairement de la récupération. Mais vu les commentaires, je pense que l’équipe de réalisation n’a même pas lu les livres. Sinon, ils auraient pu tisser des liens bien plus évidents et plus pertinents. Je crois que le fond du problème, c’est la vision restrictive et condescendante qui continue d’être attachée à la littérature jeunesse (même chose avec le Young Adult d’ailleurs). Un livre peut être une œuvre jeunesse sans être « enfantin » ni simpliste.

        Aimé par 1 personne

      • L'ourse bibliophile dit :

        Je crois me souvenir de cette critique, c’était pendant ou après Livre Paris, non ? C’est assez dingue qu’on en soit toujours là, mais c’est vrai que ça se constate assez facilement quand tu dis à certains adultes que tu lis de la jeunesse et du YA. C’est assez affligeant, pour ce documentaire et pour cette vision persistante de cette littérature. Parce qu’au sujet de ta dernière phrase, nous sommes évidemment bien d’accord.

        Aimé par 1 personne

      • Alivreouvert dit :

        c’était avant Livre Paris sauf que finalement le salon a été annulé. Le plus fou c’est que si on enlevait l’étiquette Young Adult, les livres trouveraient sans problème un large public (plus large peut-être même), juste parce que ce sont de bonnes histoires. Et c’est ça que les lecteurs veulent à la base !

        Aimé par 1 personne

      • L'ourse bibliophile dit :

        Ah ok, je n’ai pas tout suivi (ce salon ne m’intéresse tellement pas…). Mais carrément.
        Je ne sais pas si ça se fait trop en France (je n’ai pas d’exemples qui me viennent en tête), mais dans les pays anglo-saxons, des romans – publiés en jeunesse ou YA en France – sont vendus aussi bien à des jeunes qu’à des adultes (parfois avec deux éditions et deux couvertures différentes), mais de toute évidence, ça passe très bien. Sans s’arrêter du coup à « ah, c’est de la jeunesse… ».

        Aimé par 1 personne

Vous en pensez quoi ?

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s