En grande fan de Batman que je suis, je lis régulièrement des comics de son univers. Et je dois dire que c’est parfois difficile de s’y retrouver car toutes les histoires de Batman ne sont pas parues chez le même éditeur, en France. Du coup, c’est un peu la jungle. Au détour de mes errances en librairies, je tombe parfois sur des histoires fabuleuses dont je n’avais jamais entendu parler. C’est ce qui s’est passé avec The Dark Prince Charming, une aventure de Batman écrite et dessinée par Enrico Marini. L’auteur italien a délaissé ses univers de prédilection pour mettre en scène un duel au sommet entre Batman et le Joker, avec comme enjeu la vie d’une petite fille dont personne ne connaît la véritable identité.
Le gâteau est prêt, les bougies sont allumées, les convives sont rassemblés dans le salon, la banderole est attachée… Tout est prêt pour célébrer en grande pompe l’anniversaire de Harley Quinn. La seule chose que le Joker n’avait pas prévu, c’est que son cadeau ne plairait pas à sa chérie ! Ni une ni deux, le voilà contraint d’improviser un nouveau plan. Alors qu’un énorme collier en diamant doit bientôt être vendu aux enchères à Gotham, le Joker décide d’utiliser Bruce Wayne, l’homme le plus riche de la ville, comme garçon de course pour lui décrocher le collier tant convoité. Et pour s’assurer les services de monsieur Wayne, quoi de mieux que de kidnapper une petite fille dont la mère prêtent qu’elle est la fille de Bruce Wayne ? Le plan devrait se dérouler sans encombre, sauf que la petite a du répondant. Et que Batman est désormais sur ses traces, bien décidé à sauver l’enfant. D’autant que son identité véritable ne doit absolument pas être découverte par le criminel le plus dangereux de Gotham.
Avec Batman, The Dark Prince Charming, Enrico Marini signe une histoire de grande envergure, qui dépasse largement le cadre habituel des histoires de Batman. Inspiré par les histoires de gangsters, par l’esthétisme comics des années 1960 et par les dernières versions plus froides, plus réalistes, plus brutales de Batman, l’auteur/dessinateur italien livre un Batman particulièrement abouti. Visuellement et narrativement, c’est certainement l’histoire de Batman la plus impressionnante que j’ai eu la chance de lire jusqu’ici.
L’album s’articule autour du duel à distance que se livrent Batman et le Joker. Mais ce qui est original, c’est que pour une fois, le levier qu’utilise le Joker, c’est justement Bruce Wayne. Entre les deux hommes, les enjeux sont d’autant plus importants que la vie d’une petite fille est en jeu. Une innocente qui a un rôle important dans l’histoire, car la vérité sur sa famille sera révélée au fil des pages.
C’est donc l’occasion de revisiter le territoire émotionnel de la mythologie Batman. Les motivations du Joker, sa folie, ses obsessions… mais aussi toutes celles de Batman. En soit, ce sont des thèmes que d’autres auteurs ont déjà évoqué, mais cette fois, tout est vu d’une façon plus intime et donc plus pertinente.
Le gros bonus, c’est que l’histoire policière tient en haleine. La course contre la montre est très efficace en terme de suspens, et l’enquête pour trouver le lieu où le Joker retient la petite prisonnière est très intéressante à suivre. Au passage, on croise Catwoman, Alfred et ce bon vieux Gordon, donc tous les éléments du canon sont là pour passer un très bon moment.
Si vous êtes fan de Batman, cette histoire est à placer en haut de votre liste de lectures. Batman, The Dark Prince Charming est une réussite à tous points de vue. Une histoire palpitante, qui jette un éclairage nouveau sur deux personnages iconiques de la littérature mondiale. Comme quoi, avec un peu d’imagination et de talent, il y a toujours de nouvelles (bonnes) histoires à raconter !