J’ai profité des vacances d’août pour me plonger dans ma pile de livres à lire. Vous savez, cette énorme pile dans laquelle on place méticuleusement tous les livres qu’on achète avec la ferme intention de les lire rapidement… sauf que des mois (voir des années !) plus tard, ils sont encore là, écrasés par le poids des autres livres achetés depuis. Dans cette pile, j’ai un certain nombre de bouquins sympas que je n’ai pas encore eu le temps de lire. Du coup, je profite toujours des vacances pour écluser mon trop-plein de livres. Et c’est comme ça que j’ai finalement pu lire Mamie cherche les embrouilles, une comédie policière de Mario Giordano qui nous invite à plonger dans la vie trépidante d’une retraitée bavaroise installée en Sicile.
Poldi a travaillé dur toute sa vie. Elle était costumière pour des productions de film, et cette profession colorée coïncidait bien avec la personnalité haute en couleurs de cette femme dynamique. Mais depuis la mort de son mari, Poldi déprime et force un peu trop sur la bouteille. Deux raisons pour lesquelles sa famille se fait du mauvais sang. Heureusement, l’heure de la retraite a sonné, et Poldi a décidé de se rapprocher de sa famille en revenant vivre en Sicile près de ses nombreuses belles sœurs, servant également de point de chute à son neveu qui tente d’écrire un premier roman. Et elle en a des choses à raconter à son neveu, Poldi : à peine arrivée, elle trouve un cadavre sur la plage près de chez elle ! De quoi secouer les nerfs d’une femme déjà bien agitée. L’occasion aussi de vivre enfin une aventure trépidante dans un petit village où rien d’intéressant n’arrive jamais. Ni une ni deux : Poldi décide de tirer ce meurtre au clair. En plus, ce sera l’occasion de croiser le chemin du séduisant commissaire de police. Parce que oui, en plus Poldi a un faible pour les uniformes de police !
J’étais tombée sur ce Mamie cherche les embrouilles complètement par hasard. Et franchement, si je n’avais pas eu l’occasion de lire le résumé, jamais je n’aurais acheté un livre avec un titre aussi ringard ! C’est vrai : malheureusement pour l’excellent roman de Mario Giordano, l’édition française de son livre a trouvé un titre particulièrement ridicule, capable de faire fuir même le lecteur le plus motivé !
Mais ne nous arrêtons pas à de telles considérations ! Moi qui apprécie de lire des comédies policières, je dois dire que j’ai eu un énorme coup de cœur pour ce roman, à tel point que j’ai ri à de nombreuses reprises en le lisant. Une expérience qui s’est encore vérifiée par la suite quand j’ai prêté le livre à ma mère (elle a également beaucoup ri et adoré cette lecture). Et quand un lecteur rit en se cramponnant comme il peut à son livre, c’est un bon signe.
Mami cherche les embrouilles fait un joli clin d’œil à la grande tradition du roman policier, car comme chez Arthur Conan Doyle et de nombreux confrères à lui, l’histoire est racontée par un narrateur, et non par l’héroïne elle-même. C’est le neveu de Poldi qui nous raconte les aventures délirantes de sa tante, ce qui ne manque pas de piquant puisque le neveu en question ne cache pas ses nombreux désaccords avec le style de vie très bohème et aventureux de sa tante. Le fait que cette femme s’habille de façon trop sexy, n’ait pas le moindre sens des limites ou de la décence, et qu’elle force beaucoup trop sur la bouteille ne sont que quelques uns des points de friction entre le neveu et la tante. Pris en sandwich entre les deux, le lecteur ne peut que frôler la crise de rires.
Si l’intrigue policière est bien ficelée (ce qui est déjà une qualité appréciable dans un roman policier), Mamie cherche les embrouille vaut surtout pour ses personnages hauts en couleurs et sa narration à mourir de rire. Ce livre assume pleinement son genre comique, et ça fait plaisir ! On découvre de nombreuses anecdotes sympas sur la vie en Sicile. On rencontre des autochtones fascinants, inquiétants, chaleureux, fantasques… et parfois tout ça à la fois. Bien sûr, on croise quelques clichés sur la mafia, mais ça fait plus couleur locale !
L’ensemble du livre est porté par la personnalité solaire de Poldi, une femme d’une grande richesse émotionnelle. Car si elle se montre parfois vulnérable, elle est aussi une sorte de Mata Hari, qui a vécu tout un tas d’aventures pendant sa folle jeunesse. Le personnage est tellement irrésistible qu’on a tout de suite envie de l’adopter pour qu’elle soit notre tante. Et à la fin, on quitte le roman à regret tant on a pris plaisir à la côtoyer.
Si vous avez envie de passer un moment très sympa avec un livre sans prise de tête, alors Mamie cherche les embrouilles est vraiment fait pour vous. C’est frais, drôle, original et bourré de rebondissements. Et bonne nouvelle, Mario Giordano a déjà publié la suite des aventures de cette chère Poldi : Mamie et les fruits du saigneur. Espérons que beaucoup d’autres livres suivront car j’ai hâte de retourner en Sicile suivre les nouvelles péripéties de Poldi !
Et bien… la Sicilienne que je suis va de ce pas acheter ce livre…. et pourquoi pas en italien…. la version originale doit être plus hilarante encore …
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Très bonne lecture alors ! J’ai hâte de connaître l’avis d’une sicilienne sur ce joli petit roman.
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