Depuis la fin d’année 2017, je me suis plongée avec curiosité et plaisir dans la bande dessinée actuelle pour trouver de nouvelles idées de lectures. J’ai déjà eu l’occasion de partager certaines de mes trouvailles dans mes derniers articles, et aujourd’hui on continue avec une toute nouvelle saga policière baptisée 40 éléphants. Le premier tome s’intitule Florrie, doigts de fée et il est sorti il y a deux mois aux éditions Grand Angle. Dès que j’ai vu la couverture et que j’ai lu le résumé, j’ai immédiatement eu envie de découvrir cette histoire qui promettait d’être palpitante. Et maintenant je suis bien ennuyée car j’attends avec impatience la suite de l’histoire !
Londres dans les années 1920, ce n’est pas exactement une ville de rêve, surtout dans les quartiers déshérités… et surtout pour les femmes. Florrie est une jeune fille qui ne peut compter que sur elle dans la vie. Heureusement pour elle, elle cultive un petit talent qui peut s’avérer très utile pour gagner sa croûte : elle parvient facilement à délester les passants de leurs portefeuilles. Mais le jour où elle se fait pincer, elle est bien convaincue de ne pas pouvoir s’en sortir. Heureusement, Esther, la brave dame qui l’a pris sur le fait pendant un vol, n’a rien d’une sainte elle non plus. Elle fait partie des 40 éléphants, un gang de voleuses exclusivement composé de femmes. Chacune d’elles a sa petite spécialité, du simple larcin au maniement des armes blanches. Aussi rusées que dangereuses, elles ne tardent pas à faire une place à la jeune Forrie. Mais le gang cache des secrets, et Florrie va rapidement se retrouver coincée dans une histoire qui la dépasse…
Je peux tout de suite dire que j’ai tout adoré dans cette excellente bande dessinée signée Kid Toussaint et Virginie Augustin. Déjà, l’idée de plonger les lecteurs dans un gang de femmes des années 1920 permet à l’histoire de se démarquer des autres histoires policières de l’époque. Par le truchement de cette société secrète de criminelles en jupons, on aborde la question beaucoup plus vaste de la condition féminine à cette période. Pendant les années de guerre, les femmes ont dû faire tourner le pays, elles ont eu l’opportunité de faire leurs preuves et de prendre des responsabilités. Mais au lendemain de la guerre, et avec le retour des hommes du front, elles sont sensées retourner en cuisine… une situation pour le moins frustrante, surtout quand on a du potentiel pour accomplir plus de choses.
L’intrigue est extrêmement bien ficelée puisqu’au fur et à mesure, on va découvrir le passé de Florrie. On comprend notamment que la rencontre entre la jeune fille et le gang des 40 éléphants ne doit rien au hasard. L’histoire est fascinante, les personnages sont riches, variés et très intéressants, notamment celui d’Esther, une voleuse qui aimerait bien raccrocher pour se consacrer à une vie respectable d’épouse et de mère.
Il y a beaucoup de suspens et pas mal d’action, le tout rythmé par quelques rebondissements qui donnent tout son sel à cette histoire palpitante. Je me suis beaucoup attachée au personnage de Florrie, et la fin de l’album laisse entendre que cette histoire n’est pas finie. J’attends donc de pied ferme la suite des aventures des 40 éléphants. Je ne sais pas encore si les auteurs ont prévu d’écrire la suite des aventures de Florrie ou s’ils comptent explorer l’histoire de l’une des autres femmes, mais ce qui est sûr, c’est que je lirais le prochain album avec beaucoup de curiosité.
Si vous cherchez une BD sympa pour vous changer les idées entre deux romans, alors clairement 40 éléphants est fait pour vous. Vous y trouverez tous les ingrédients d’une bonne histoire, avec en prime une esthétique léchée qui nous plonge réellement dans l’ambiance fascinante des gangs des années 1920.