Avec son nouveau roman, Frédéric Beigbeder nous invite tous, lecteurs fidèles et simples curieux, à nous lancer dans une aventure unique en son genre : vaincre la mort. Pour un roman paru début janvier 2018, au moment des bonnes résolutions impossibles à tenir, le programme est forcément alléchant ! Et donc, je n’ai pas résisté et j’ai plongé, courant février, dans les pages de ce tout nouveau roman sobrement baptisé Une vie sans fin. Et si vous êtes prêt à vous lancer dans un voyage narratif qui défie tout ce que vous pensez savoir sur la vie humaine, alors vous aussi vous aurez envie de lire ce livre.
Frédéric est un animateur Youtube en pleine gloire. Grâce à son émission sous acide, il est devenu la coqueluche des réseaux sociaux. Mais cette surmédiatisation pèse bien peu au regard de ce problème qui se dresse devant lui : la mort. A cinquante ans, le présentateur vedette ne veut pas en finir avec la vie. Lui qui a passé ses jeunes années à brûler la chandelles par les deux bouts souhaite désormais atteindre la sécurité de l’immortalité. Bien décidé à profiter de sa fille de dix ans et des joies terrestres pendant de nombreuses années, il part en quête de réponses. L’immortalité est-elle possible ? Qu’est-ce que le transhumanisme ? Comment s’y prend-on pour congeler nos cellues ? Et d’ailleurs, à quoi cela peut-il servir ? Au fil de ses rencontres avec des scientifiques tous plus fous les uns que les autres, un nouveau monde s’ouvre à lui : un monde dans lequel la mort ne vient plus chercher son dû à la fin du parcours.
Si vous aviez l’image d’un Frédéric Beigbeder grand angoissé de la vie… alors ce livre va valider tout ce que vous pensiez savoir sur le romancier ! Enfin, presque… Car Une vie sans fin est bien loin d’être un livre autobiographique. Même s’il joue sur l’ambiguïté, c’est bien un roman que nous propose Frédéric Beigbeder.
Le sujet rappelle un peu un livre de Bernard Werber, et ceux d’entre vous qui ont eu le plaisir de lire Les Thanatonautes comprendront de quoi je parle. Là où Bernard Werber voulait questionner nos connaissances sur la mort, Frédéric Beigbeder est davantage intrigué par les méthodes que les chercheurs du monde entier sont en train de déployer pour court-circuiter la mort et atteindre le Graal de la vie éternelle. Vu notre avancée technologique, ce qui relevait autrefois de la science fiction est devenue une réalité pour le moins inquiétante.
Armé de son alter ego de papier qui lui ressemble comme deux gouttes d’encre, Frédéric Beigbeder nous embarque dans une croisade anti-mort aussi rocambolesque que palpitante. Car si le livre est un roman, il n’en est pas moins ancré dans la réalité scientifique de son temps. Les techniques et autres informations présentées dans ce livre existent toutes ; ce qui est certainement l’aspect le plus perturbant de ce livre ! Et le personnage principal, au contact de ces nouvelles opportunités de prolonger artificiellement sa propre existence, en vient à être complètement obsédé par l’idée de l’immortalité. Une idée très réconfortante, c’est vrai. Mais ne fait-elle pas oublier l’essentiel ? Comment peut-on encore vivre dans le présent, une fois qu’on est émancipé de la notion du temps qui passe ?
Avec beaucoup d’intelligence et une bonne dose de tendresse, Frédéric Beigbeder livre un roman très paradoxal. Une vie sans fin est à la fois le portrait très intime d’un homme visité par sa propre mortalité, qui doit donc faire face à sa peur. Mais plus généralement, c’est aussi une véritable enquête, quasi journalistique, sur l’état des lieux des recherches en matière d’immortalité. Au fil des pages, Une vie sans fin aborde avec beaucoup de force cette trouille mondialisée de la mort, et le business émergeant qui vise à permettre aux plus riches d’échapper à cette triste fin.
Finalement, en creux, ce dont nous parle Beigbeder, c’est de la vie, tout simplement. Si Voltaire nous a enseigné qu’il fallait cultiver notre jardin, Frédéric Beigbeder veut pousser son lecteur à cultiver le moment présent. Car Une vie sans fin est une pure célébration de la vie, cette chose si instable dont le seul aspect un tant soit peu prévisible est la fin inéluctable. Pour autant, il n’y a pas de raison de paniquer : avant que ça ne se produise, nous aurons eu l’occasion de vivre.
Merci pour l’article. Ce livre faisait partie de ma liste de cette année. Il me faudra le lire quand même ne serait-ce que pour connaître la fin!
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Vu que la fin est pleine de surprises, je te confirme en effet que cette lecture vaut le coup ! Très bonne lecture à toi !
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Tu me donnes envie de le lire !!
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J’ai appris plein de choses en le lisant !
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Moi aussi !
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