Cette semaine, en regardant par ma fenêtre le ciel jaune chargé de sable du Sahara et quasi apocalyptique, je me suis dis que c’était le bon moment de commencer le très exotique roman de Léonora Miano, Crépuscule du tourment : Melancholy. Connue pour ses histoires plongeant dans les expériences subsahariennes et afrodescendantes, l’auteure camerounaise était toute indiquée pour m’accompagner dans cette plongée sur le continent africain. Sorti en 2016 chez Grasset et désormais disponible en poche chez Pocket, ce roman choral a connu une suite, Héritage, dans le courant de l’année 2017 et paru chez le même éditeur.
Au cœur de l’Afrique subsaharienne, quatre femmes décident de s’adresser à Dio, homme perdu et en recherche de valeurs : sa mère, la femme qu’il aime, sa compagne et sa sœur. Chacune, à travers son récit, témoignent de leur amour pour ce jeune homme, ainsi que leurs blessures, leurs passions pour leur culture et tout simplement leur vie. Entre colère, tristesse et recherche d’un avenir, tous les personnages féminins tentent de ramener Dio à la vie et à l’amour.
Quand j’ai eu Crépuscule du tourment dans les mains, je n’ai pas été convaincue de prime abord. Le résumé attisait ma curiosité, mais j’avais le sentiment que l’histoire n’était pas pour moi. Une pensée erronée qui fut rectifiée dès la lecture des premières pages. Léonora Miano a un talent tout particulier pour vous plonger dans son univers, vous dépaysant sans tomber dans une caricature trop fréquente.
Dépaysement, voilà le mot qui caractérise parfaitement ce roman trop court. On plonge littéralement dans une culture inconnue, en tous cas pour moi, et on adhère rapidement à ces nouveaux codes et à ces nouvelles façons d’appréhender la vie et les sentiments. Ces quatre femmes nous fascinent par leurs histoires et par leur envie de partager un pan de leurs pensées. Sans voix dans ce volume, Dio, seul homme qui mérite de l’intérêt aux yeux de nos héroïnes, n’en est pourtant pas moins ultra présent dans l’histoire. Tout s’adresse à lui, et uniquement à lui, comme une tentative désespérée de l’intéresser enfin aux femmes qui l’aiment et l’ont protégé toute leur propre vie.
Difficile de résumer cette histoire unique en son genre, comme une bulle au milieu du tumulte quotidien. J’ai été incapable de déscotcher et l’arrivée du mot fin fut pour moi une vraie peine. On en veut encore et encore, on voudrait continuer à écouter ces conteuses aux destins somme toute assez banals, mais au combien universels. Afin de continuer cette aventure, je devrais prochainement plonger dans Héritage pour enfin entendre la parole de Dio qui est au centre de ce second volume. Crépuscule du tourment plaira sans aucun doute aux amateurs d’histoires exotiques et d’écriture poétique, mais également aux néophytes, comme moi, qui se laisseront prendre par cette histoire universelle de destins personnels.
Merci de mettre en avant ce roman qui le mérite et dont on n’entend pas assez parler !…
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Julie a eu un énorme coup de cœur pour ce livre alors j’espère que ça donnera envie à d’autres de le découvrir.
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