Avec sa belle couverture rose et rouge qui met en scène un couple, on ne peut pas se tromper : y’a de l’amour dans l’air ! Le roman de Sandy Hall, Un petit quelque chose en plus, est sorti en février chez Hugo New Way et son histoire m’a tout de suite intriguée. D’habitude, je ne surveille pas trop les sorties de cette maison d’édition (j’ai mes petites habitudes de lectrice !) et j’ai donc été doublement surprise par ce roman qui est édité dans une collection young adult. Mais j’étais à un moment de mes lectures où j’avais besoin d’une bonne romance pour alterner avec des livres plus graves. Du coup, ce joli roman rose est tombé à point nommé, et je dois dire que je l’ai lu très rapidement car une fois qu’on est dedans, on n’a plus envie de quitter son univers romantique.
Lea et Gabe sont tous les deux étudiants de la même université. Ils font connaissance à la rentrée et découvrent rapidement qu’ils sont inscrits dans un cours commun. Mais malgré les étincelles de la première rencontre, rien ne semble se passer entre ces deux-là. Rien ? Ce n’est pas tout à fait vrai, car leurs proches se rendent bien comptent qu’ils sont faits l’un pour l’autre et qu’ils s’envoient régulièrement de petits signaux. Mais Lea est maladivement timide, et Gabe cache un passé douloureux ; donc aucun des deux n’est prêt à faire le premier pas. Pour les réunir, il faudra la bonne volonté de tous leurs amis… et un petit coup de pouce du destin !
Un petit quelque chose en plus ne ressemble absolument pas à ce que vous croyez ! Vous imaginez avoir déjà lu mille fois des romans d’amour dans ce style, mais vous avez tord. Car avec ce livre très original, Sandy Hall offre aux lecteurs un roman chorale dans lequel tout le monde a la parole… sauf les deux principaux personnages !
Ce roman repose sur une idée simple et néanmoins brillante : raconter le début d’une histoire d’amour à travers ses témoins, et pas ses protagonistes. Les amis, les professeurs, la dame de la cafétéria, le conducteur de bus, la serveuse de chez Starbucks, le voisin de classe, le livreur de repas chinois, même l’écureuil !! Sandy Hall exploite toute la galerie des personnages qui sont habituellement secondaires pour leur donner la parole. Chacun à leur tour, ils racontent l’histoire de Lea et Gabe, livrant les informations qu’ils possèdent sur l’un ou sur l’autre, donnant leur point de vue et laissant au lecteur le soin de se faire son opinion. Du coup, la narration du livre repose sur un paradoxe hyper intéressant : les deux personnages principaux n’ont jamais droit à la parole ! Ils semblent être les personnages secondaires de leur propre histoire puisqu’on les découvre toujours à travers le regard de leurs amis. Et là où l’idée de Sandy Hall est vraiment géniale, c’est que ça marche !
Au début, le style narratif peut un peu surprendre. Je trouvais les premières pages un peu décousues et j’avais l’impression que le livre s’annonçait mal. Mais en fait, en tant que lecteur on se prend vite au jeu. C’est comme résoudre un puzzle : en assemblant les pièces une par une, on finit par découvrir une image. Et là pareil : l’histoire prend forme sous nos yeux, petit à petit. Et ce qui me fait dire que la romancière a réussi son pari c’est qu’on a la sensation de vraiment connaître Lea et Gabe. Au fil des pages, on s’attache beaucoup à eux (particulièrement le personnage de Gabe, je trouve) et on découvre beaucoup de choses sur eux, d’une manière presque intime. K’avais peur que ce livre me laisse à la surface des choses et pas du tout.
Evidemment, le point fort de ce roman est aussi sa principale faiblesse, à savoir que si vous n’accrochez pas à ce style, vous n’allez pas aimer le livre. En ce qui me concerne, j’ai bien aimé ce livre même si j’ai trouvé certains passages un peu répétitifs. Mais ce roman reste quand même une belle découverte. Je pense qu’il s’adresse à un public plutôt jeune et pas forcément à des lectrices habituées à la chick lit. Mais ça ne m’a pas empêché de passer un joli moment de lecture. Si vous avez l’occasion de le feuilleter, tentez l’expérience. Ce n’est pas tous les jours qu’un livre fonctionne sur un principe aussi original !