Lady Killer : la B.D qui dynamite l’image de la femme au foyer

Lady-Killer-BDImaginez un mélange de Desperate Housewives et de Dexter, le tout dans une ambiance Mad Men. Vous y êtes ? Alors c’est bon, vous visualisez l’atmosphère de Lady Killer, une B.D pleine de peps qui nous plonge dans le quotidien d’une mère de famille des années 1950, maman attentionnée le jour et tueuse redoutable le soir. Avec cette nouvelle histoire qui ne manque pas d’arguments pour charmer les lecteurs ET les lectrices, les éditions Glénat proposent un univers original qui ne pouvait qu’attiser ma curiosité. Quand j’ai entendu parler de Lady Killer, je me suis aussitôt dit qu’il fallait que je le lise. Voilà une héroïne, une forte, une vraie… comment résister à l’envie de la rencontrer ? Et je vous rassure tout de suite : pas besoin d’être un grand fan ou un bon connaisseur de BD pour apprécier cette histoire. Elle est tellement bonne que vous plongerez les yeux fermés (pour ainsi dire !).

Josie Schuller est la femme américaine typique des années 1950. Jolie robe, mise en plis parfaite, maquillée mais sans trop de fantaisie, de belles chaussures. Elle est mariée, a deux adorables petites filles, s’occupe de sa belle-mère, des courses, de la cuisine, du ménage, de tuer des gens… Car Josie a une autre vie que sa gentille petite vie de famille. Elle travaille pour une organisation secrète et se charge de faire disparaître les personnes encombrantes. Dès qu’on lui donne une cible, elle doit s’en débarrasser. Les jours se suivent et se ressemblent jusqu’au moment où la mission qui lui est assignée lui pose problème : on lui demande de tuer un enfant. Ne pouvant s’y résoudre, Josie doit désormais faire face aux conséquences de son entêtement. Et elle se retrouve alors dans la ligne de mire : c’est désormais elle la cible. Mais pour s’en sortir, Josie peut compter sur son savoir-faire très particulier.

« Méfiez-vous des femmes au foyer ! » C’est par ces mots que la quatrième de couverture choisie par Glénat commence, et ils n’auraient effectivement pas pu trouver mieux. Cette bande dessinée jubilatoire apporte un vent de fraîcheur sur les héroïnes de BD et de roman en nous montrant une femme pleine de contradictions, d’une richesse et d’une profondeur rarement vues.  Cet album est le premier tome des aventures de Lady Killer et j’espère que Glénat en proposera bientôt d’autres car c’est totalement le genre d’histoires que j’ai envie de découvrir.

On plonge avec beaucoup de facilités dans cette histoire, notamment parce qu’on se retrouve tout de suite dans le cœur de l’action. Dès les premières pages, on découvre Josie en mission, et on se doute bien qu’il y a autre chose derrière ce visage au maquillage parfait. Les séquences alternent habilement entre ses missions professionnelles et sa vie privée, dans le quotidien de son foyer avec sa petite famille. La superposition des deux dresse le portrait d’une femme passionnante qui jongle avec deux vies radicalement différentes. Pour le lecteur, c’est à la fois drôle et captivant de voir ces deux vies se dérouler en parallèle, et bien sûr on a peur pour elle que l’une finisse par faire intrusion dans l’autre.

Cette histoire pose aussi pas mal de questions : pour quelle organisation Josie Travaille-t-elle ? Comment est-celle devenue une tueuse ? Qui était-elle au départ ? J’imagine que ces questions trouveront naturellement leurs réponses dans les tomes suivants. En attendant, le lecteur peut faire preuve d’imagination et compléter par lui-même avec les quelques indices que l’histoire nous donne. Le fait que l’héroïne soit quelqu’un de mystérieux qui se cache derrière la normalité de la vie quotidienne pimente pas mal l’affaire et rend cette histoire encore plus addictive. D’autant qu’on a parfois un peu du mal à faire la part des choses entre l’ange et le démon : Josie est un personnage hyper attachant… mais quand même, elle tue des gens ! Question moralité douteuse, on n’est pas loin de Game of Thrones ! Toutefois, cette question est assez rapidement évacuée parce que, comme je viens de le dire, on s’attache tout de suite à Josie, et on ne se dit pas qu’elle est un monstre. En revanche, on se demande vraiment comment elle en est arrivée là. Les auteurs font en sorte que les lecteurs soient pris par le divertissement et par l’intrigue. A aucun moment ils ne cherchent à être moralisateur, et ça donne pas mal d’air aux lecteurs.

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Pour ce qui est du dessin, je le dis toujours : je ne suis pas une grande connaisseuse de BD, alors je ne peux pas juger de ce paramètre. Toutefois, j’ai pris énormément de plaisir à découvrir les planches que j’ai trouvé très belles. Je trouve que la lecture est fluide et qu’on glisse de page en page avec beaucoup de facilité. Le dessin donne beaucoup de rythme à l’histoire : les planches sont très fluides quand on est dans la vie quotidienne, et elles se font beaucoup plus nerveuses quand on est dans l’action. Il y a aussi tout un travail sur la lumière, plus forte pour les scènes de famille alors que les scènes « professionnelles » se déroulent dans un environnement sombre. Tout ce travail renforce la division narrative et cela donne aussi beaucoup de richesse au dessin. Surtout, le style un peu vintage des dessins nous permet vraiment de nous immerger dans les années 1950 avec leur charme désuet.

J’ai adoré cette B.D qui est une vraie réussite. Joëlle Jones et Jamie S. Rich ont réussi à créer une héroïne attachante en mère de famille et crédible en tueuse. Ils ont inventé une histoire originale, pleine d’énergie et avec beaucoup de rebondissements, le tout dans un environnement qui fait carte postale. On a forcément envie de rester un peu plus longtemps dans les pages de Lady Killer pour en apprendre encore plus sur Josie. Vivement les prochaines missions !

Publié dans: B.D

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