Visite du musée Nissim de Camondo

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Bonjour à tous !

Comme vous le remarquez, ce n’est pas l’habituelle chronique du vendredi qui se dévoile à vous aujourd’hui, mais plutôt la visite d’un lieu d’exception. Pourquoi ? Eh bien parce que j’ai pris un peu de retard dans mes lectures de la semaine, et aussi parce que ça faisait longtemps que je ne vous avais pas présenté une « bibliothèque à rêver ». Je fais donc coup double aujourd’hui avec la découverte d’un lieu qui, je l’espère, vous plaira. Moi je suis sous le charme !

J’ai récemment eu l’occasion d’aller visiter le musée Nissim de Camondo à Paris, tout près du parc Monceau. Certainement le musée le moins connu de tout Paris… et c’est bien dommage ! J’avais entendu parler du musée lors d’un documentaire (qui date déjà) sur France 5 consacré aux plus beaux hôtels particuliers de Paris. C’est vrai qu’il y en a beaucoup de très beaux, et certains sont devenus des musées ouverts au public pour admirer leurs collections en même temps que l’histoire de lieux de vie datant d’une époque très différente de la nôtre. Lors du documentaire, plusieurs choses m’avaient frappées : d’abord le fait que je n’avais JAMAIS entendu parler de ce musée (et je suis parisienne de naissance !) ; ensuite le fait que le lieu avait l’air splendide ; et enfin la tragique histoire de la famille qui a fait construire cet hôtel particulier.

L’histoire de la famille de Camondo commence dans la lumière de l’Orient et finit dans les heures les plus sombres de l’histoire occidentale. Cette famille de banquiers juifs est originaire de Constantinople. La réussite des affaires et le goût culturel des différents membres pour l’Europe vont pousser Nissim de Camondo (pas celui dont le musée tire son nom) à s’installer en France avec sa famille. C’est là que grandirent ses deux fils, Abraham-Behor et Moïse. Les deux frères étaient très proches et avaient tous les deux le goût des arts et de la collection. Ils se firent donc construire deux hôtels particuliers sur des parcelles de terrain mitoyennes le long du parc Monceau, quartier très en vue de l’époque. Nous sommes au tout début du XXe siècle. Moïse est féru du XVIIIE siècle français, et il vaut que son hôtel ressemble au Trianon de Versailles. Le mobilier intérieur sera aussi choisi en conséquence, ainsi que les éléments décoratifs bien sûr. Dans le même temps, Moïse veut que les dernières innovations en matière de confort domestique soient présentes dans sa maison : ascenseur, salles de bain, cuisine moderne, chauffage central… Rien n’est trop beau.

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Moïse a deux enfants, un fils baptisé Nissim en l’honneur de son père (c’est donc celui-ci !) et une fille nommée Béatrice. Lorsque la Première Guerre mondiale éclate, Nissim se porte volontaire pour intégrer l’armée. Une décision qui fait la fierté de sa famille… mais qui va aussi la briser. Car Nissim de Camondo, attaché à l’armée de l’air, meurt en combat aérien. Depuis des générations, depuis leurs racines de Constantinople, les Camondo avaient toujours eu à cœur de transmettre aux générations d’après leur fortune et leurs collections. Inconsolable après la mort de son fils pour lequel il avait fait bâtir cet hôtel particulier, Moïse de Camondo décide de léguer sa demeure et tout ce qu’elle contient à l’état français pour en faire un musée au nom de son fils. Ce musée Nissim de Camondo sera inauguré en 1936.

L’histoire continue encore un peu. Béatrice se marie, a deux enfants à son tour, et l’avenir des Camondo semble tout de même assuré. Mais l’Histoire va en décider autrement. Heureusement pour Moïse, il meurt en 1917, avant de voir les derniers membres de sa famille disparaître. Car lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate à son tour, Béatrice, son mari et leurs enfants sont arrêtés puis déportés au camp d’Auschwitz dont ils ne reviendront jamais.

Evidemment, on ne peut qu’être touché par l’histoire dramatique de cette famille. Et le charme du musée Camondo, paradoxalement, repose beaucoup sur cette histoire. La transmission n’a pas eu lieu de la manière dont elle aurait dû. Et pourtant, le nom de Nissim de Camondo a survécu grâce au musée familial. Cet endroit abrite des collections exceptionnelles, et il mérite absolument une visite. Mais si je vous en parle, c’est en particulier à cause d’une pièce qui m’a époustouflé : la bibliothèque !

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La bibliothèque se trouve au premier étage de l’hôtel, celui réservé à la vie de la famille (les pièces de réception se trouvent au niveau inférieur), et elle se présente dans une pièce en forme de rotonde qui est à la fois impressionnante et tout de suite chaleureuse. L’ambiance apaisante est encore renforcée par une vue privilégiée sur le parc Monceau où l’on voit s’agiter les joggers. Les boiseries en chêne sculpté sont magnifiques et les fauteuils invitent à la lecture. Surtout, j’ai admiré avec envie un tabouret qui dissimule habilement un escabeau en acajou pour monter dessus et attraper les livres rangés en hauteur.

Lorsqu’on pénètre dans la cour du musée, on ne s’attend pas forcément à avoir le souffle coupé à l’intérieur, et la façade arrière (que l’on voit très bien depuis le parc Monceau) est bien plus belle et impressionnante que la façade avant. Et pourtant, je vous conseille vivement d’aller visiter cette merveille si vous êtes sur Paris. C’est vraiment un lieu exceptionnel. Outre la bibliothèque, le reste de la demeure est également splendide. Bref, une visite qui mérite le détour !

Hôtel Camondo

63, rue de Monceau, Paris 8e

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