Les Meilleurs films biographiques sur des écrivains

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Nous ne sommes plus qu’à quelques jours de l’ouverture du Festival de Cannes, c’est donc le moment rêvé pour vous présenter la liste des meilleurs films biographiques (ou biopics comme les fans de septième art les appellent) basés sur la vie d’écrivains. Et il y en a beaucoup ! J’ai préparé une liste de dix films… sachant qu’il y en a bien plus que ça qui me sont venus à l’esprit. J’ai décidé de garder ceux qui sont, d’après moi, les plus pertinents. Je n’ai pas non plus mis les téléfilms ou les séries télé dans cette liste.

L’idée de cette liste, c’est de vous proposer des aperçus des écrivains célèbres. Car tout le monde n’a pas forcément envie de lire une biographie de 800 pages, et un film peut donc être une bonne alternative, pourvu qu’il soit respectueux de la vérité historique. J’espère donc que cette sélection de films vous donnera envie de découvrir un peu certaines des plus grandes plumes de la littérature mondiale.

Les Soeurs Brontë, d’André Téchiné

Ce film ne date pas d’hier : 1979 ! Mais ce n’est pas de ma faute s’il est très bon. A ma connaissance, il n’existe pas beaucoup de films consacrés aux soeurs Brontë, individuellement ou collectivement. Celui-ci s’attache vraiment à nous faire découvrir le trio. Elevées dans une famille portée par l’esprit religieux et profondément marquée par la mort, les trois soeurs développent un imaginaire fort, qui contraste beaucoup avec la vie austère qu’elles mènent. Loin de toute vie sociale, leur univers se concentre sur le presbytère dans lequel elles vivent et leur vie de famille. Repliées sur elle-même, elle développent un monde intérieur d’une grande richesse, et la seule ambition qu’elles ont pour elles-mêmes, c’est l’écriture. Un cheminement artistique et émotionnel qui est fortement imprégné par leur mode de vie. Ce film est une perle rare, qui dépeint avec une grande délicatesse trois auteures uniques. Et le bonus, c’est le casting trois étoiles : Marie-France incarne Charlotte, Isabelle Adjani incarne Emily et Isabelle Huppert incarne Anne. A voir pour tous les amoureux des mythiques soeurs Brontë et les fans de cinéma français.

Becoming Jane, de Julian Jarrold

J’étais très sceptique lorsque ce film est sorti, parce que franchement, il n’y a pas grand chose à raconter sur la vie de Jane Austen. Finalement, il s’est avéré que j’avais tord, et surtout le film ne retrace pas la vie complète de miss Austen : il s’attarde essentiellement sur un événement de sa vie, à savoir sa rencontre avec Tom Lefroy, un jeune homme dont elle va tomber amoureuse malgré elle. Je tiens tout de suite à préciser qu’il existe une énorme querelle parmi les historiens sur cette histoire d’amour. Certains disent qu’on ne peut pas être sûr de ce qui s’est passé, et évidemment il n’y a plus beaucoup de témoins des événements. Mais il reste que ce film a le mérite de nous présenter Jane à un moment critique de sa vie : celui où elle va décider de devenir écrivain. En refusant de se marier et de vivre une vie tracée par sa mère, elle va choisir pour elle la voie de l’émancipation (toute relative malheureusement étant donné l’époque) et remporter la plus grande des victoire : la possibilité d’écrire, ce qui va la mener à être finalement publiée. Sur sa route, elle rencontre plusieurs obstacles, et on lui rappelle bien ce qu’est le statut d’une femme à son époque. C’est ainsi qu’elle va puiser les thèmes de ses futurs romans et l’inspiration pour ses histoires d’amour toujours teintée de drame. Un bijou qui vaut le détour pour la belle prestation d’Anne Hathaway et surtout de James McAvoy, irrésistible dans le rôle du débauché mystérieux mais sympathique.

Oscar Wilde, de Brian Gilbert

Voici une excellente biographie consacrée à Oscar Wilde, auteur aussi sympathique que difficile à cerner. Dans ce film, tiré d’une biographie qui a tout de même reçu le Prix Pulitzer, Stephen Fry incarne l’auteur irlandais de manière on ne peut plus convaincante (la ressemblance physique aidant grandement). Comme pour le film précédent, celui-ci ne cherche pas à raconter toute la vie de son sujet, mais il se focalise sur une période charnière de la vie de l’auteur : son apogée puis sa chute. On suit Oscar Wilde alors qu’il est portée aux nues par les milieux littéraires. Son succès est immense, ses pièces sont jouées, ses bons mots sont répétés dans tout Londres, il a un train de vie tout à fait excentrique, et sa femme et lui ont eu deux beaux enfants. Mais sa sexualité le pousse vers des hommes jeunes et charmants. Et justement, l’un de ces hommes va provoquer la chute d’Oscar Wilde. Lord Alfred Douglas (incarné par Jude Law) est issu d’une vieille et respectable famille. Il aime faire la fête et sa rencontre avec OScar Wilde va déboucher sur une histoire d’amour qui ne plaira pas à son père, un lord puissant et très influent. Oscar Wilde se retrouve bientôt poursuivi en justice, accusé d’être homosexuel. Sa réputation est ternie et il se retrouve en prison. En montrant bien la déchéance de cet auteur, ce film aborde avec brio et pertinence les deux pans de la carrière de l’auteur : une gloire immense suivie par une déchéance tout aussi forte. Un sujet passionnant pour un film brillant.

Neverland, de Marc Forster

C’est certainement mon biopic d’auteur préféré ! Ce film nous plonge avec un grand bonheur dans la vie de James Barry, le génial auteur écossais qui s’apprête à écrire Peter Pan, son chef d’oeuvre. Mais au début du film, il en est loin. Sa dernière pièce en date est un échec, et il n’a pas vraiment d’idée pour une nouvelle histoire. Profondément mélancolique et malheureux dans son mariage, James Barry se réfugie dans son imaginaire et aime se ressourcer dans un parc proche de chez lui. C’est là-bas qu’il va faire la connaissance d’une gentille famille qui compte quatre garçons. La mère (jouée par Kate Winslet) est veuve et malade. James Barry va donc passer de plus en plus de temps avec ces enfants, partageant leurs jeux, leur faisant oublier leurs soucis, et ce faisant il retrouve une part de son âme d’enfant… qui va lui servir d’inspiration pour Peter Pan. Cette histoire pleine de poésie montre le processus créatif qui se cache derrière l’une des histoires les plus connues au monde. On y découvre un auteur fragile, qui manque de confiance en lui, un rêveur au milieu des pragmatiques. Ce film jette un éclairage touchant sur la vie de James Barry, et il est aussi un bel hymne à l’imagination. C’est une petite merveille

Dans l’ombre de Mary, de John Lee Hancock

Film surprenant que cette biographie qui s’attache à l’un des auteurs célèbres les moins bien connus au monde. Car si tout le monde ou presque connaît Mary Poppins, presque personne en France ne sait que le film est tiré d’une série de livres, et encore moins de gens savent que c’est la romancière Pamela Travers qui les a écrit ! Ce film s’intéresse à un moment précis de la carrière de Travers : sa rencontre avec Walt Disney, le roi des studios d’Hollywood. En fait, le film est autant sur l’un que sur l’autre, dévoilant les coulisses de l’adaptation en film des aventures de Mary Poppins. Une adaptation qui ne s’est pas faite facilement, et qui a vu s’affronter les visions de Disney et de Travers. A travers cette période difficile, le film présente, par un système de flashbacks, le passé de Pamela, son enfance, et finalement la source d’inspiration de sa gentille nanny. On retrouve dans ce film une touche de féérie, largement portée par les deux interprètes du film : Emma Thompson dans le rôle de Pamela Travers et Tom Hanks dans celui de Walt Disney.

A la rencontre de Forrester, de Gus Van Sant

On reste aux Etats-Unis pour aborder un film qui n’est pas vraiment une biographie, mais qui parle tout de même de la vie d’un auteur américain. A la recherche de Forrester est une fiction : on suit l’histoire d’un jeune étudiant noir qui vit dans le Bronx. Esprit prometteur mais sans réelle soutient autour de lui pour l’accompagner, Jamal se retrouve à entrer par effraction dans un appartement à la suite d’un pari. Et ce n’est pas n’importe quel appartement : c’est celui de William Forrester, un auteur mythique qui n’a plus écrit depuis des années. Entre ce vieux bougon à tendance misanthrope et le jeune faussement blasé, une amitié va naître, tissée par les liens de l’écriture. Et si je mets quand même ce film dans la liste, c’est parce qu’il est l’occasion pour Gus Van Sant, son réalisateur, d’abordeur le mythe de l’écrivain hermite (une tendance récurrente chez les auteurs américains) et en particulier J.D. Salinger. A travers ce portrait de reclus, on aperçoit en filigrane le portrait de Salinger, notamment dans son souhait de ne plus écrire. Ce film est aussi l’occasion de fouiller le lien entre écriture et vie personnelle : est-ce l’auteur qui cesse d’écrire ? Ou bien est-ce l’écriture qui cesse de l’habiter ? Une belle réflexion qui touchera tous les amateurs de littérature.

The Hours, de Stephen Daldry

Voici une idée intéressante : passer par la fiction pour atteindre la vérité sur la vie d’un écrivain. En choisissant d’aborder la vie de Virginia Woolf, le réalisateur prenait le risque d’ennuyer prodigieusement ses spectateurs. Mais il a eu la très bonne idée d’adapter un roman qui mettait en scène Virginia Woolf au moment où elle a écrit Mrs Dalloway, considéré par beaucoup comme son meilleur livre. A partir de cette période créative cruciale, on suit en parallèle trois histoires : celle de Virginia (incarnée par Nicole Kidman) qui écrit, Laura (incarnée par Julianne Moore) qui lit le livre, et Clarissa (incarnée par Meryl Streep) qui ressemble à s’y méprendre à une version moderne et réelle de Mrs Dalloway. Ce cheminement entre trois époques et trois femmes permet de découvrir l’oeuvre en trois dimensions et de plonger complètement dans le travail d’écriture de Virginia Woolf. Un hommage autant à l’auteur qu’à son oeuvre.

Minuit à Paris, de Woody Allen

Avec ce film, Woody Allen prétendait montrer l’histoire d’un homme qui n’arrive pas à être heureux car il est hanté par un sentiment de nostalgie. A force de croire que c’était mieux avant, il n’arrive pas à envisager le futur et à se motiver pour réaliser ses rêves. Un thème subtil que Woody Allen brode en apportant dans sa trame une autre histoire : celle de la génération perdue, cette génération d’auteurs américains qui ont été profondément marqués par la guerre et qui se sont installés à Paris dans les années 1920. Ce film emmène le spectateur dans un voyage à travers le temps à la rencontre de Francis Scott Fitzgerald, Gertrude Stein, Hemingway et d’autres artistes emblématiques de l’époque. En faisant revivre cette période très intense d’un point de vue artistique, Woody Allen redonne aussi vie à plusieurs figures incontournables des lettres américaines. En nous plongeant dans leur habitat naturel de l’époque, on comprend mieux le sentiment de décadence qui hante leurs oeuvres, ainsi que le questionnement profond sur le sens de l’existence humaine. Un éclairage ludique et émouvant sur une période passionnante de l’histoire littéraire mondiale.

Scandaleusement célèbre, de Douglas McGrath

Coup sur coup, deux films sont sortis au cinéma pour raconter la vie de l’auteur américain Truman Capote. Le premier était une biographie complète, et j’avoue que je ne l’ai pas vue. Le second qui s’intitule donc Scandaleusement célèbre en français (piètre traduction du titre originel) avait choisi d’évoquer un moment charnière dans la vie et la carrière de l’auteur : la genèse de De sang froid, son livre le plus connu (si on excepte Breakfast at Tiffany’s). Avec ce film, on pénètre dans la coulisse : Truman Capote, en lisant les faits divers dans le journal, tombe sur une histoire de meurtre sordide et pas très claire. Pris de curiosité, il va mener sa propre enquête et écrire un livre dessus. Mais la réalité peut s’avérer troublante, et il ne ressortira pas indemne de cette histoire vraie. En particulier, la rencontre avec un tueur, le milieu carcéral, l’exécution de la peine de mort… Tout cela est très loin des milieux new-yorkais chics auxquels l’auteur est habitué. Ce film a le mérite d’aborder un livre réputé difficile à cerner, tout en dressant un portrait assez fin de l’un des auteurs américains les plus emblématiques du XXe siècle. De plus, la ressemblance entre Toby Jones et Truman Capote est saisissante, voire troublante. Le casting est d’ailleurs excellent. Jugez plutôt : Daniel Craig, Sandra Bullock, Isabella Rossellini et Gwyneth Paltrow complètent l’affiche.

Molière, de Laurent Tirard

Il n’existe pas énormément de biographies sur Molière. Et pour cause : on ne sait pas grand chose des détails de sa vie. Il manque beaucoup de choses pour obtenir une vision complète de sa vie, imaginer quel genre d’homme il était, ce qu’il a bien pu faire avant de rencontrer le succès avec sa troupe de théâtre. L’idée de départ du film est donc de proposer une idée : peut-être qu’en fait les idées et les personnages de Molière s’inspirent de quelque chose qu’il a vécu. C’est donc ainsi que l’on retrouve le jeune Molière qui, pour des raisons financières, accepte de travailler pour monsieur Jourdain, un bourgeois très riche qui cherche à séduire une marquise. Comptant bien sur le talent du jeune auteur pour l’aider à réaliser son projet amoureux, monsieur Jourdain est en outre entouré d’une bande de personnages qui ont tous l’air familier. Dorante, le faux amis, Valère, un jeune homme séduisant, Elmire, l’épouse qui s’ennuie, Henriette, la jeune fille à marier… Ce film repose sur une très bonne idée. Et à défaut d’être historiquement véridique, il est un beau clin d’oeil à l’oeuvre de Molière. Ce film ne manquera pas de plaire à un large public car nous connaissons tous les pièces de Molière pour les avoir étudié à l’école. C’est donc un grand plaisir de les redécouvrir d’une nouvelle manière.

J’espère que cette sélection (un peu longue, désolée !) vous aura plut et qu’elle vous donnera envie de découvrir ces films. Bon visionnage à tous !

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