Transition toute trouvée avec la série Once Upon a Time dont je vous parlais hier, j’ai décidé aujourd’hui de vous présenter un conte. Presque immédiatement après sa parution en 1964, Charlie et la chocolaterie est devenu un classique des livres pour enfants. Cette histoire écrite par Roald Dahl n’a pas seulement rencontré le succès du vivant de son auteur, elle est devenue au fil des années et des décennies une référence incontournable dans l’univers de la littérature jeunesse, se hissant au même rang que Beatrix Potter ou James Barry. Plus tard, le cinéma s’empara de ce conte moderne pour en faire de belles adaptations : celle de Tim Burton mettant en scène Johnny Depp, et avant ça le très beau film de Mel Stuart avec Gene Wilder dans le rôle titre. Pourquoi je vous en parle aujourd’hui ? Parce qu’à l’approche de décembre et des festivités de Noël, j’ai eu envie de vous plonger dans un conte magique que l’on peut apprécier en famille.
Willy Wonka est une légende vivante : le géniale aventure des barres de chocolat et autres confiseries règne en maître sur sa mystérieuse confiserie. Personne ne l’a vu depuis des années, mais ces chocolats sont appréciés par les enfants du monde entier. Alors, le jour où les chocolats Wonka lance un grand tirage au sort pour visiter la chocolaterie, tous les enfants veulent participer. Le principe est simple : cinq tickets d’or ont été cachés dans des tablettes de chocolat. L’enfant qui trouve un billet a le droit de venir visiter la chocolaterie accompagné d’un adulte, et il pourra ainsi faire la connaissance de Willy Wonka en personne.
Ce rêve que partagent des millions d’enfants, le petit Charlie aussi veut y croire. Lui qui est né dans une famille pauvre mais amante aimerait beaucoup visiter la chocolaterie. Son rêve va devenir réalité en découvrant dans une tablette de chocolat l’un des précieux tickets d’or. Accompagné de son grand-père Joe, voici le petit Charlie qui pénètre dans le mystérieux temple des confiseries. Il découvre alors quatre autres enfants, plus horribles les uns que les autres, des salles magnifiques, un Willy Wonka très exubérant, ainsi que les Oompas-Loompas, des drôles de personnages qui ont l’habitude de chanter dès qu’il se passe quelque chose. Mais pourquoi Willy Wonka a-t-il organisé cette visite ? Et pourquoi les salles sont-elles si dangereuses ? Et quelle est la récompense qui attend l’enfant qui ira au bout de la visite ?
Au fil des pages, on découvre de fabuleuses inventions, une rivière de chocolat, un ascenseur de verre… Bref, c’est le rêve de tous les enfants. Mais on rencontre aussi des enfants qui ne se rendent pas compte de leur chance. A travers les enfants de son récit, Roal Dahl veut montrer que tous les enfants ne sont pas des anges, et que certains travers horribles doivent être corrigés, sinon les enfants risquent de devenir des adultes atroces. Ainsi, les quatre autres enfants incarnent chacun un défaut : Augustus Gloop se goinfre de toutes les confiseries, Veruca Salt est une petite princesse trop gâtée, Mike Teavee passe tout son temps devant la télévision (et son nom de famille est d’ailleurs un jeu de mot avec ce défaut), et Violette Beauregard est tout le temps en train de mâcher du chewing-gum, une habitude aussi désagréable que dégoûtante. Face à ces petits monstres en puissance, le gentil Charlie, honnête et discret, fait figure de petit ange.
Ce conte est magique et je l’aime beaucoup parce que Roald Dahl y construit un univers où le bizarre est roi, où la féerie est présente à chaque instant et en même temps où le mystère rôde. La critique portée sur la manière dont les enfants éduquent leurs enfants, les laissant devenir de véritables petits monstres, est aussi accompagné d’un hymne à l’innocence liée à l’enfance. Il faut garder le plus longtemps possible le sens du merveilleux, accorder de la valeur aux rêves. Bref, c’est une histoire pleine de tendresse que l’on peut continuer d’apprécier même à l’âge adulte.
Par ailleurs, si vous n’avez jamais vu les deux adaptations cinématographiques, je vous encourage à les regarder car elles sont très belles. Celle de Tim Burton est pleine d’énergie, très colorée, hyper originale (pour ne pas dire fantasque), tandis que celle de Mel Start est plutôt poétique : Gene Wilder cite même mon vers préféré de Keats à un moment !
Bonne lecture à tous, petits et grands !