Le temps est au froid, au vent, à la brume… donc, aujourd’hui j’ai décidé de faire un petit retour arrière pour revivre les jours heureux et ensoleillés des vacances d’été. D’un coup de baguette magique, je nous transporte tous dans un bel endroit niché au cœur de la région Auvergne : le manoir de Veygoux, un lieu où l’histoire et la langue française ont élu domicile et accueillent les curieux.

C’est au mois d’août que je suis allée visiter le manoir de Veygoux dans le Puys-de-Dôme. Ce bel endroit, donc l’architecture est typique du style de la région avec ses belles pierres de Volvic, est le lieu de naissance du général Desaix. Rappelez-vous vos cours d’histoire au collège et au lycée, lorsque vous avez appris la révolution française et les conquêtes impressionnantes de la jeune armée révolutionnaire. Un jeune général issu de la petite noblesse auvergnate est devenu un proche de Napoléon, au point même de prendre la tête de l’armée pour mener à bien la conquête de l’Egypte. Une tâche dont ils’est aquitté avec brio, emmenant avec lui des scientifiques et rapportant dans ses carnets de notes de précieuses observations sur les lieux, les gens et les coutumes qu’il avait croisé sur sa route. Mort en héro à la bataille de Marengo, Desaix fait l’objet d’un joli musée dans sa maison natale, qui propose de replonger à l’époque de la Révolution.

Le musée se compose de plusieurs bâtiments, dont chacun permet d’aborder un aspect de la révolution : un hall sert à présenter le chronologie générale, la maison reconstitue une maison de petite noblesse de l’époque (avec beaucoup d’animations que j’ai adoré, et aussi la visite d’un magnifique bureau-bibliothèque !), un bâtiment est consacré à l’armée (avec ici une animation interactive pour découvrir les manœuvres d’attaque et de défense à la baïonnette) et enfin un bâtiment s’intéresse plus particulièrement au jeu de Paume… et à la langue française.

Ce dernier bâtiment a été pour moi une grande surprise et un vrai bonheur. Outre tous les aspects du jeu de Paume (son histoire, ses règles, la liste des personnalités qui sont décédées en y jouant !) et une animation interactive pour jouer au jeu de Paume contre l’ordinateur, la salle propose de découvrir l’énorme influence que ce jeu a eu sur les expressions de la langue française. Et j’étais très étonnée d’en découvrir autant : épater la galerie, les enfants de la balle, « jeu de main, jeu de vilain », « bisque, bisque, rage », « qui part à la chasse perd sa place », « tomber à pic »… Il y en a énormément ! Des expressions dont je pensais qu’elles étaient beaucoup plus modernes que cela.

Une galerie est spécialement aménagée dans la salle pour présenter ces expressions avec des bulles style BD qui indiquent aussi les explications de ces expressions dans le jeu de Paume. « Qui va à la chasse » par exemple est dû aux règles liées au changement de joueur (un peu comme le service alterné au tennis si j’ai bien compris). Les explications sont très intéressantes et la scénographie est faite de manière très ludique : deux éléments importants qui font que l’on a plaisir à visiter cette salle.

J’étais un peu familière avec l’histoire du général Desaix car j’avais lu l’excellente biographie que Gonzague Saint-Bris lui a consacré. Mais au-delà de l’aspect historique, je pense que ce très bel endroit mérite d’être visité par les passionnés de langue française. On y apprend des choses et on s’amuse… le tout dans un cadre magnifique. Que demander de mieux ?