Je ne vais pas commencer à vous raconter ma vie dans ses moindre détails, mais sachez tout de même que quand j’étais petite, ma princesse Disney préférée était Belle de La Belle et la Bête… à cause de la scène où elle découvre la bibliothèque du château ! Tout ça pour dire que ma passion pour cette histoire date de mon enfance, et c’est déjà le monde des livres qui traçait un trait d’union.

Aux origines, La Belle et la Bête est un conte que l’on retrouve dans le folklore italien. Mais c’est sous la plume d’auteurs français que l’histoire va devenir célèbre. Gabrielle-Suzanne de Villeneuve en publie la première version française dans un recueil de contes au milieu du XVIIIe siècle. Elle modifie le personnage de Belle pour en faire une personne royale, et ajoute une note « magique » avec l’intervention de fées. Plusieurs années plus tard, une autre femme de lettres française, Jeanne-Marie Leprince de Beaumont, publie une seconde version, qui est à peu près celle que l’on connaît maintenant. Elle apporte plusieurs changements aux personnages et à l’histoire pour donner une trame narrative un peu plus courte.

Dans les temps modernes, c’est le cinéma qui va assurer la célébrité de ce conte. Le premier film est produit par les studios Pathé en 1899 (oui, vous avez bien lu). Mais c’est en 1946 que le mythe naît vraiment grâce à l’adaptation signée par Cocteau, avec Jean Marais dans le rôle de la Bête. Ce film aux accents oniriques devient rapidement une référence. C’est aussi l’un des tout premiers à s’aventurer dans le genre fantastique.

Mais soyons honnêtes : malgré toutes les qualités de ce film, ce sont bel et bien les studios Disney qui vont assoir la popularité du conte grâce à leur dessin animé. Belle rejoint le gang des princesses Disney, et le film connaît un énorme succès, notamment du fait des voix de doublage et des chansons du générique.

L’affiche du film

Par la suite, le conte se fait un peu oublier. Dans les années 1990, le compositeur Philip Glass crée un opéra sur ce thème, mais rien d’autre de notable. Mais alors, pourquoi un tel article aujourd’hui ? Vous croyez que je régresse et que je retombe enfance ? Pas du tout, je me penche simplement sur une nouvelle adaptation du conte… et pour une fois, il s’agit d’une production française.

Ce film est réalisé par Christophe Grans, à qui on doit notamment l’excellent Pacte des Loups. Ça tombe bien d’ailleurs car sur le tournage, le réalisateur retrouve Vincent Cassel qui incarne la Bête, un rôle ambitieux dans lequel cet acteur de talent devrait trouver un défi à sa mesure. La Belle sera interprétée par Léa Seydoux, et le père de cette dernière sera joué par André Dussoulier.

Côté coulisse, on notera avec plaisir que la photographie est assurée par l’excellent Christophe Beaucarne. Ce fils de poète a entre autre travaillé sur les adaptations du Mystère de la chambre jaune et le Parfum de la dame en noir, où il avait participé à la création d’une atmosphère somptueuse et mystérieuse, teintée d’une nostalgie très agréable. Et pour compléter l’atmosphère, nous aurons aussi le plaisir de retrouver la musique d’Alexandre Desplat. Le compositeur français a récemment officié avec brio sur la bande-son du dernier Harry Potter.

La date de sortie n’est pas encore arrêtée, mais la production envisage une sortie en début d’année 2014 (peut-être le 12 février). Mais avant cette nouvelle version, vos aurez l’occasion d’une séance de rattrapage au cinéma avec la sortie du film de Cocteau en version restaurée le 25 septembre 2013. Décidément, les mythes littéraires ont la vie dure

Alors, qui compte aller au cinéma ?