Les anglais avaient déclaré 2012 « année Dickens », mais les français ont du répondant. La preuve en images avec deux films qui arrivent sur les écrans : L’Homme qui rit et Les Misérables.

Respectons l’ordre chronologique et commençons avec l’Homme qui rit. Vous avez peut-être remarqué les affiches sur les bus ou à l’entrée de votre cinéma de quartier. Peut-être même avez-vous vu la bande-annonce… Toujours est-il que le 26 décembre dernier, l’Homme qui rit est sorti sur les écrans. Mon emploi du temps surchargé pour cause de fin du monde et de fêtes de fin d’année ma malheureusement empêché d’aller le voir, mais ça ne va pas m’empêcher de vous en parler un peu. Côté casting d’abord, on remarque les noms de Gérard Depardieu dans le rôle d’Ursus, Emmanuelle Seigner dans celui de la duchesse Josiane, et Marc-André Grondin, l’acteur québécois vu dans CRAZY, incarne Gwynplaine.

Il faut souligner l’aspect assez courageux de cette adaptation. Les familiers de l’œuvre hugolienne savent bien que c’est l’un de ses romans les plus difficiles à cerner. Al la fois drame superbe, portrait à charge contre la déshumanisation de la société moderne, c’est aussi une superbe pièce de romantisme baroque qui a laissé un héritage considérable dans la mémoire artistique mondiale. Même les plus réfractaires à la lecture auront remarqué la ressemblance plus qu’évidente entre ce héros défiguré dans un sourire figé d’horreur et l’expression angoissante et chaotique du Joker, monstre dans l’âme et dans le corps, dont la physionomie a été directement inspirée du roman de Victor Hugo.

L’année 2012 se clôt donc sur Hugo, et l’année 2013 prolonge cet état de grâce, cette fois avec une production américaine.

Tous les collégiens de France et de Navarre vont pousser un ouf d’enthousiasme en découvrant la plus célèbre œuvre de la littérature française au cinéma. Et pour la défendre, le casting international va certainement attirer du monde. Jugez plutôt : Hugh Jackman dans le rôle de Jean Valjean, Russel Crow en Javert, Helena Bonham-Carter et Sacha Baron-Cohen dans les rôles des Tenardiers, Anne Hathaway en Fantine et Amanda Seyfried dans le rôle de Cosette. Que du beau monde donc, et ils ont tous un point commun : ils chantent ! Eh oui, vous l’avez deviné, cette nouvelle version des Misérables sur grand écran est en fait l’adaptation de la célèbre comédie musicale qui brûle les planches de Broadway depuis déjà plusieurs décennies.

Créée au départ en France par Robert Hossein au début des années 1980, la comédie musicale a ensuite été présentée un peu partout dans le monde, rencontrant partout un succès jamais démenti. Le film est déjà sorti aux Etats-Unis et a reçu d’excellentes critiques. Le public anglais le découvrira en janvier, et le film bénéficie déjà d’une très bonne presse. La sortie française est prévue pour le 13 février 2013. C’est d’ores et déjà l’un des films les plus attenus de l’année.

Il semblerait donc que Victor Hugo soit plus que jamais à la mode. D’un côté, il va falloir tous nous habituer au fait qu’aucun grand classique de la littérature n’est à l’abri d’une adaptation au cinéma, et de l’autre nous pouvons quand même nous réjouir de l’intérêt que le public continue de porter à ces belles histoires. Car sur grand écran ou sur papier, c’est quand même l’imaginaire unique d’un homme qui revit encore et encore. Abordons donc cette nouvelle année 2013 avec enthousiasme : non, la grande littérature n’est pas mort. Merci pour elle !