En cette période de magie et de rêve de neige blanche, saupoudrée de quelques chocolats appétissants, je prends un peu moins le temps de lire. Les courses de Noël accaparent mon temps, et les week-ends ont l’air d’être faits juste pour rester sous la couette à regarder un vieux film en noir et blanc à la télévision.
Pourtant, je voudrais prendre le temps de rêver avec vous en pensant à tous les livres merveilleux écrits et à venir. Si je pouvais voir un vœu exaucé cette année, je voudrais faire comme Thursday Next, l’héroïne de Jasper Fforde, et partir en vacances dans un livre. Oui, mais lequel ?
Le choix paraît très difficile, voire insurmontable, tant il y a de superbes livres que j’adore. D’abord, il faudrait que ce soit dans un univers agréable et un minimum enthousiasmant. Par exemple, j’adore les livres d’Agatha Christie, mais je ne me sens pas trop de partir en vacances dans Le crime de l’Orient Express : les choses pourraient mal tourner ! Idem pour les Harry Potter : je ne suis pas sûre que des duels avec des détraqueurs ou des courses sur des balais volants contre des dragons soient particulièrement reposants. Sans compter que mon latin est un peu rouillé, donc pour les sortilèges, j’ai bien peur de ne pas être au point. Bannissons donc les enquêtes policières et les romans de fantasy !
Je pourrais me laisser tenter pas Anne et la maison aux pignons verts. L’ambiance campagnarde, calme et pleine de joie de vivre serait très reposante. Mais j’ai peur de vite me lasser. Les petites aventures du quotidien, je les vit déjà le reste de l’année.
Restent les bons vieux classiques. Ma mère choisirait peut-être Les Trois mousquetaires, mais ce n’est pas forcément mon époque préférée. Le Tour du Monde en 80 jours est une perspective attrayante mais trop fatigante pour les fêtes de fin d’année. De toute façon, je ne sais pas chasser la baleine. La Princesse de Clèves pourrait m’emmener visiter Versailles au temps du roi Soleil, et je danserais avec des gentilhommes lors de bals somptueux… mais ce serait à peu près tout vu que ce livre est tout de même la tristesse faite roman.
Bien sûr, il y aussi l’aspect affectif à ne pas négliger. Je pourrais par exemple bondir dans les pages de Lorenzaccio vue qu’Alfred de Musset est mon auteur français préféré. Mais l’histoire commence mal, se passe mal et termine encore plus mal. C’est somptueux, mais pas franchement revigorant pour des vacances.
Ou alors, je peux envisager des vacances à l’étranger et partir dans un roman de littérature étrangère. Voyons voir… Le joueur serait idéal pour une virée au casino, mais je ne suis bonne qu’à la canasta. Moby Dick se termine trop mal pour que j’ose monter à bord. Si c’est un homme n’a rien de festif. Bridget Jones et l’Accro du shopping seraient des copines idéales pour découvrir Londres, mais leurs problèmes respectifs risquent d’être trop envahissants !
Ceci dit, une petite escapade dans les pages de la littérature anglaise pourrait être agréable. Comme toujours, Jane Austen présente une destination charmante, mais ça risque de manquer un peu de rythme et de « grain de malice » pour moi. Les sœurs Brönte sont hors de question : trop de tristesse, trop de passion, pas assez de fins heureuses !
Ma solution vacances idéale serait de faire un bond vers les années folles et me glisser dans les pages confortables d’un des volumes de Jeeves, le chef d’oeuvre d’humour anglais signé Wodehouse. Je pourrais y boire de délicieux cocktails dans des restaurants chics de Londres, être invitée à des week-ends à la campagne dans de belles demeures victoriennes, tout en me retrouvant mêlée à des histoires incroyables et fiancée à des types plus ou moins grotesques. Mon fidèle valet viendrait à ma rescousse juste à temps pour m’éviter des désastres, et je pourrais vivre des aventures passionnantes et drôles;
Oui… Ce plan me semble excellent. Je pense que je vais vite sauter dans les pages de Jeeves pour passer un Noël magique. J’espère juste ne pas y croiser l’horrible tante Agatha !
Et vous, quelle serait votre destination fictive ?
Bonne continuation
J’aimeJ’aime