J’avais entendu parler du Restaurant des recettes oubliées l’année dernière, au moment de sa parution en grand format. Mais comme je ne connais pas bien la littérature japonaise, je n’avais pas osé me lancer. Parfois, c’est dur de savoir à quoi s’attendre avec les littératures étrangères. Un peu bêtement, je dois avouer que j’avais peur de ne pas connaître assez la culture japonaise pour me sentir à l’aise dans l’histoire.

Or, le roman de Hisashi Kashiwai est sorti en format poche le mois dernier. Ce fut donc l’occasion d’une séance de rattrapage pour moi ! Et bonne surprise : j’ai beaucoup aimé ce livre, qui se déguste sans modération, qu’on s’y connaisse ou pas en matière de littérature japonaise !

Mon résumé du livre

Nagare et sa fille Koishi tiennent un restaurant pas comme les autres dans une petite rue de Kyoto. Aucune enseigne, pas de carte des plats, pas non plus de publicité. Et leur travail relève plus de Sherlock Holmes que de Paul Bocuse. Pour une raison toute simple : les clients qui viennent à eux leur demande de retrouver la recette d’un plat qui les a particulièrement marqué.

Chaque client a son histoire, un souvenir bien particulier, et des saveurs qui sont associées à des émotions très fortes. Avec peu d’indices, Nagare et Koishi doivent retrouver le plat, ses ingrédients… mais pour ça, ils doivent d’abord bien comprendre pourquoi ce plat est important pour leur client.

Au fil des saveurs, ce sont les souvenirs attendrissants qui défilent. Et chaque dégustation offre une fenêtre ouverte sur la mémoire des hommes et des femmes qui passent le seuil du restaurant des recettes oubliées.

Mon avis sur Le Restaurant des recettes oubliées

Le sujet du roman est pour le moins original. Et pour nous, lectrices françaises, on pense automatiquement à la fameuse madeleine de Proust. Et bien ici, Hisashi Kashiwai reprend l’idée à son compte. Puisque la dégustation d’un plat peut convoquer des souvenirs et des émotions si puissantes, pourquoi ne pas imaginer une histoire autour de ce thème ?

Le résultat est un petit bijou d’histoires touchantes. Chaque client a droit a sa propre histoire avec une enquête pour retrouver le plat qui évoque la nostalgie et le plaisir des sens. Ce qui donne à ce roman l’allure d’un recueil de nouvelles très agréable. Je l’ai lu au fil de l’eau, entre deux autres lectures. Je lisais une histoire, puis le livre m’attendait pendant quelques jours. Bref : je l’ai savouré !

Chaque client arrive avec sa propre histoire, mais le fil rouge du roman, c’est bien évidemment le travail de Nagare et de sa fille Koishi. Au fil des chapitres, on comprend mieux la relation très forte entre le père et la fille. Depuis la mort de la mère, ils vivent tous les deux dans une sorte de nostalgie. Et le restaurant est comme un prolongement d’eux-mêmes. La mémoire est étroitement liée aux saveurs du passé. Et leur travail est d’honorer les souvenirs de leurs clients pour mieux les aider à aller de l’avant.

Non seulement les histoires et les personnages sont attendrissants, mais il y a en quelque sorte du suspens. Car pour chaque plat, il faut que Nagare retrouve les ingrédients, la recette, le petit plus qui a marqué les papilles. Il faut aussi et surtout qu’il comprenne vraiment pourquoi le client veut retrouver ce plat, pourquoi le plat évoque un sentiment puissant. Le Restaurant des recettes oubliées tient donc un peu du thriller gastronomique !

Le petit plus, c’est que j’ai adoré apprendre plein de choses sur la culture et la gastronomie du Japon. Hisashi Kashiwai explique le lien que les Japonais entretiennent avec leur cuisine traditionnelle. Et là encore, je pense que c’est quelque chose qui parlera forcément à un lectorat français, vu que la gastronomie est un peu notre sport national ! Il y a un lien très intime entre les saveurs, le fait de partager un repas, et la transmission des recettes qui véhiculent aussi la mémoire des gens.

Le Restaurant des recettes oubliées : une idée lecture pour qui ?

Si comme moi vous avez un peu peur de vous attarder dans la littérature japonaise, alors ce livre est l’occasion idéale de partir à l’aventure. Ce roman est très agréable à lire, non seulement à cause de son sujet mais aussi de son format court. Il nous offre une plongée dans les souvenirs et dans gastronomie japonaise. Mais évidemment, le coeur de l’histoire, ce sont les personnes, le rapport qu’elles entretiennent avec leur mémoire. Et j’ai vraiment été très touchée par le sentiment de nostalgie très puissant qui se dégage des pages de ce livre.

Donc si vous cherchez une idée lecture un peu originale et avec de belles émotions, c’est ce roman qu’il vous faut !

Bonne lecture.