Beignets de tomates vertes, roman de Fannie Flagg

J’ai grandi avec plusieurs histoires comme marques de repère. Et parmi ces histoires, il y a eu beaucoup de films. L’un de ceux qui m’a le plus émue, c’était Beignets de tomates vertes, l’adaptation du roman de Fannie Flagg. Pendant longtemps, je n’ai pas fait attention au fait que ce si joli film était tiré d’un livre. Et c’est un peu bizarre à admettre, mais voilà. Quand j’ai su qu’il y avait un roman à l’origine de mon histoire adorée… j’ai décidé de ne pas le lire ! Je pense que j’avais un peu peur d’être déçue. Parce que même si on dit qu’en général le livre est mieux que le film, l’expérience (et des années de lectures !) m’a prouvé que ce n’était pas toujours vrai.

Finalement, j’ai décidé de prendre mon courage à deux mains… en même temps qu’un exemplaire de Beignets de tomates vertes. Je ne vais pas vous faire languir : oui, le livre est encore mieux que le film. Et dans ce cas précis, ce n’est pas un mince exploit !

Mon résumé du livre

Beignets-tomates-vertes-pocheChaque week-end, Evelyn accompagne son mari à la maison de retraite pour rendre visite à sa belle-mère. Mais plutôt que de rester avec cette femme pénible, elle préfère patienter dans le couloir. C’est là, par hasard, qu’elle fait la connaissance d’une autre pensionnaire : Ninny.

Ninny a plus de 80 ans, mais sa mémoire est encore bien vivace. Et avec elle, c’est tout un passé riche de nostalgie et de personnages hauts en couleurs qui reprend vie sous les yeux d’Evelyn.

Ninny se souvient de la famille Threadgood, chez qui elle a commencé à vivre en 1929. A l’époque, la crise économique ravageait le pays. Et la ségrégation sévissait durement dans l’état de l’Alabama. Mais les gens avaient le cœur sur la main, et la chaleur humaine rythmait la vie de la petite communauté. Idgie l’intrépide, Ruth la douce, le pasteur auquel on faisait des blagues, le Club des Cornichons qui faisait les quatre cents coups, les potins du quotidien… Mais aussi les drames et les coups du sort.

Bientôt, Evelyn se prend de passion pour ces histoires ressorties du passé. Et grâce à Ninny, elle commence à comprendre que la vie a beaucoup à offrir. Une seule condition : accepter de jouer le jeu et de vivre pour de bon, en prenant des risques.

Mon avis sur Beignets de tomates vertes

Si vous avez vu le film dont j’ai parlé plus haut, alors je n’ai pas besoin de vous dire à quel point cette histoire est géniale ! C’est un formidable condensé de tendresse et de nostalgie, le tout avec une belle photo sépia qui nous plonge dans une période passionnante de l’histoire américaine.

Dans son livre Beignets de tomates vertes, Fannie Flagg fait revivre une petite bourgade du Sud profond des Etats-Unis. Et même si on a l’impression que ça ne parle que de petites choses, il est bel et bien question d’une histoire haletante avec des rebondissements à la fin !

Les histoires du quotidien nous parlent de gens qui doivent survivre à la Grande Dépression. Mais aussi de Blancs qui osent défier la Ségrégation. Fannie Flagg nous fait côtoyer des personnages tous plus attachants les uns que les autres. Et tous ont un point commun : ils se battent et ne se laissent pas abattre par les vicissitudes de la vie.

Le fil rouge de cette histoire, c’est la relation entre Idgie et Ruth. Ces deux femmes vont se lier et affronter ensemble beaucoup de péripéties. Leurs caractères différents mais bien trempés sont le ciment de tout le roman. Et c’est la fascination pour ces deux personnages qui embarquent Evelyn sur les chemins de la mémoire de Ninny. Pour la lectrice, c’est le destin de ces deux femmes qui donnent à ce roman cette dimension inspirante formidable.

Le petit plus de ce livre, c’est que l’histoire avance à deux niveaux. Il y a les souvenirs de Ninny, mais aussi celle d’Evelyn. Il faut savoir que Fannie Flagg a écrit son livre dans les années 1980. On est dans une nouvelle vague d’émancipation féminine. Et la ménagère se retrouve désormais face à face avec la working girl. Sauf que pour certaines femmes, le choix n’a rien d’une évidence. Evelyn est une femme qui a manqué le train de l’émancipation. Et à l’approche de la cinquantaine, elle remet en question beaucoup de choses dans sa vie. En se confrontant aux destins d’Idgie et de Ruth, en se liant d’amitié avec Ninny, elle découvre un nouveau champ des possibles. Et Beignets de tomates vertes est donc aussi la belle histoire de cette femme qui réinvente sa vie et ose enfin découvrir le bonheur.

Beignets de tomates vertes : une idée lecture pour qui ?

Si vous avez vu le film et que comme moi vous avez hésité à lire le livre par peur d’être déçue, alors je vous rassure. J’ai retrouvé exactement la même atmosphère dans le roman de Fannie Flagg que dans le film. L’histoire n’est pas raconté de la même façon, mais on retrouve tous les éléments principaux. On apprend même certaines choses supplémentaires. Et ne vous inquiétez pas : la fameuse scène hommage à Moby Dick est bien dans le livre !

Si vous ne connaissez pas encore cette histoire, alors je vous encourage chaleureusement à lire ce livre. C’est un peu un roman feel-good avant l’heure. Il est question de résilience, d’amitié, d’amour, de courage, de se réinventer à n’importe quel âge, de surmonter les obstacles de la vie pour devenir qui on a vraiment envie d’être.

Fannie Flagg a signé un grand roman avec ce livre. Et Beignets de tomates vertes est vraiment une histoire dans laquelle il fait bon vivre. Le mélange parfait entre enthousiasme et tendresse.

Si vous le lisez, c’est sûr que vous vous laisserez vous aussi séduire par ce petit coin de paradis littéraire.

Bonne lecture !

7 réflexions sur “Beignets de tomates vertes, roman de Fannie Flagg

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