Je ne sais plus qui m’avait conseillé dans un commentaire de lire l’ouvrage de Titiou Lecoq, Les Grandes Oubliées. Merci infiniment à cette personne ! J’avais entendu parler du livre, mais je ne l’avais pas lu. Je ne sais même plus pourquoi. Je pense que j’ai dû me dire à l’époque : oh bon, encore un livre sur l’histoire des femmes, c’est bon je passe. Il faut dire qu’il y a eu une phase où j’en ai lu pas mal. Mais finalement, après avoir dévoré le livre en trois jours la semaine dernière, je me dis que j’ai bien fait de le lire. Parce que vraiment, j’ai adoré ce livre, et je suis très enthousiaste à l’idée de vous expliquer pourquoi Les Grandes Oubliées risque de vous séduire vous aussi !

Mon résumé du livre

Titiou Lecoq a fait un gros travail de recherches. Et elle constate que même si de nombreux spécialistes s’intéressent à la place des femmes dans l’Histoire, la transmission de cette connaissance reste encore problématique. On ne peut pas dire que l’histoire des femmes a pignon sur rue. Et pire encore : l’invisibilisation des femmes dans notre histoire continue encore aujourd’hui dans notre société.

De la représentation trompeuse du Moyen-Âge au contenu des manuels scolaires actuels, en passant par les Femmes dans la Résistance et la Révolution française, on découvre subitement que les femmes françaises ont toujours été des forces agissantes.

Et ce n’est pas parce que la majorité d’entre nous ignore leur histoire qu’elles n’ont rien accompli. Loin de là !

Mon avis sur Les Grandes Oubliées

Je me souviens d’avoir interviewé la romancière Cécile Baudin l’année dernière pour son roman Marques de fabrique. Son histoire traitait en partie de la place des femmes dans le monde du travail en France. Et au détour de la conversation, elle m’avait rappelé une vérité géniale : ce n’est pas parce que les femmes sont sans pouvoir qu’elles sont pour autant sans influence.

D’une certaine manière, le livre de Titiou Lecoq abonde dans ce sens. Elle replace dans la chronologie de l’histoire de France des femmes agissantes. Elles ne sont pas des demoiselles sans défense occupées à la broderie pendant que les hommes font la guerre et bâtissent des empires. Au contraire, elles participent activement à la construction de la société et tiennent même dans leurs mains des responsabilités à tous les niveaux.

J’ai appris énormément de choses dans Les Grandes Oubliées. Je croyais connaître le Moyen-Âge, et j’ai découvert que non. Je croyais connaître la Révolution française, et pas du tout. Je pensais déjà savoir comment le droit de vote avait été arraché de haute lutte par les femmes françaises, mais j’étais encore loin du compte.

Titiou Lecoq convoque les figures du passé et elle nous présente des modèles féminins aussi inspirants qu’émouvants. Elle le fait avec d’autant plus d’efficacité que son livre est très facile à lire. Mais alors vraiment très facile. Les Grandes Oubliées est un ouvrage qui se veut accessible au plus grand nombre. Pas besoin d’avoir de grandes connaissances historiques : l’autrice explique bien chaque contexte historique. Et elle illustre à chaque fois son propos avec l’histoire de toutes ces femmes passionnantes qui se sont battues pour se faire entendre.

Pour celles et ceux qui ont envie d’en apprendre plus, elle cite beaucoup d’autres ouvrages à lire si on le souhaite. Mais Les Grandes Oubliées se veut déjà un bon résumé de tout ce qu’il faut savoir pour comprendre ce dont on parle quand on dit que les femmes sont effectivement les oubliées de notre histoire nationale.

Le ton de l’écriture est drôle, dynamique, et parfois très émouvant. Ce livre m’a totalement embarqué. Et tant pis si j’ai l’air un peu bête en l’écrivant, mais il m’a rendue fière d’être une femme.

Les Grandes Oubliées : une idée lecture pour qui ?

Si vous avez vaguement envie de vous documenter sur les femmes, mais que vous avez peur des bouquins trop académiques et ennuyeux, alors rassurez-vous : celui-ci ne l’est pas du tout !

Les Grandes Oubliées se lit très facilement. Il est volontairement clair et direct. C’est un livre qui se présente comme une passerelle pour transmettre notre histoire, celle qui devrait être commune à tout le monde mais qu’on relègue trop souvent des livres d’histoire. L’histoire n’est pas seulement écrite par les grands hommes, mais bel et bien aussi par les grandes femmes. Elles méritent mieux que le silence et l’oubli. Et ce livre les réhabilite avec brio.

J’en retiens un sentiment de fierté et de reconnaissance. Je me sens redevable de ce que toutes ces femmes ont accompli. Et comme le rappelle très justement Titiou Lecoq, la responsabilité nous incombe à nous toutes (et tous !) aujourd’hui de rester vigilants pour que la place des femmes ne recule pas dans notre société.

J’espère vous avoir donné envie de découvrir Les Grandes Oubliées. Promis : c’est passionnant et ça se lit comme un roman (en mieux, parce que tout est vrai !).