Grâce à un rythme de parution soutenu, les éditions Hugo Roman ont proposé très rapidement le deuxième tome de Hadès et Perséphone au lectorat français. Et c’est une bonne chose parce que même si le premier tome avait des faiblesses, j’étais très accro à cette histoire. Du coup, en voyant que Scarlett St Clair avait déjà écrit deux autres romans et qu’elle en prévoyait encore un nouveau pour début 2023, je me suis demandée s’il y avait vraiment matière à écrire autant. J’ai l’impression qu’après un premier livre plus axé romance, elle a eu l’envie de se lancer dans une saga de grande ampleur dans le style Young Adult. Mais cette bascule est-elle vraiment concluante ? Je vous donne mon avis dans ma chronique du jour.
Mon résumé du livre
Perséphone vit désormais sa vie parmi les mortels tout en entretenant une relation amoureuse avec Hadès. Mais être la petite-amie du dieu des morts n’a rien de facile. D’abord, c’est un état de faits qui ne fait pas du tout plaisir à sa mère, la puissante déesse Demeter. Ensuite, Hadès doit trouver ses marques dans la vie « normale » de Perséphone. Et enfin, Perséphone tente de poursuivre son activité de journaliste tout en étant elle-même sous le feu des projecteurs à cause de sa nouvelle relation.
Mais cette relation naissante attise justement la curiosité des dieux eux-mêmes. Or, ils sont tous aussi puissants que dangereux. Et la dernière chose que souhaite Perséphone, c’est d’être démasquée en tant que fille cachée d’une déesse. Pas de chance pour elle : Apollon en personne s’intéresse à la jeune femme qui a ravit le coeur de Hadès. Or le dieu solaire est un ennemi du dieu des morts, avec un compte à régler. Et Perséphone risque fort de se retrouver prise au piège du jeu des dieux.
Mon avis sur Hadès et Perséphone : A Touch of Ruin
J’avais beaucoup aimé l’idée de départ du premier tome. Un genre de 50 nuances de Grey façon mythologie grecque, le tout transposé dans un univers moderne et fantastique à la fois puisque les dieux de l’Olympe existent et vivent parmi nous. La romance était sexy, l’atmosphère était prenante. Malheureusement, je trouvais qu’il y avait trop de clichés, et ça m’avait un peu gâché la lecture. Ici, c’est largement pire !
Encore une fois, j’ai adoré l’ambiance de l’histoire, l’énergie de l’écriture, l’idée de cet univers fascinant. Je me suis facilement glissée dans l’histoire, et j’ai aimé me prendre au jeu. Malheureusement, le traitement des personnages est toujours aussi cliché. Pire : le personnage de Perséphone se comporte comme une ado attardée, vindicative et égocentrique, pendant tout le roman ! Avez-vous déjà eu envie de donner des baffes à un personnage de roman ? C’est une sensation déstabilisante. Et ça a totalement détruit mon plaisir de lecture.
C’est d’autant plus dommage que l’histoire en elle-même s’étoffe d’une manière très intéressante. Dans ce second tome, Scarlett St Clair nous propose d’en apprendre plus sur les dieux. Elle introduit le personnage d’Apollon qui est beaucoup plus complexe et intéressant que les autres personnages secondaires vus jusqu’à présent. C’est un personnage très paradoxal, profond et fascinant. Et il donne à voir le monde des dieux d’une façon originale, qui donne envie d’en apprendre encore plus.
En parallèle, on découvre que tout n’est pas rose dans cette cohabitation dieux et humains. Certains humains ont comme des envies de rébellion face à la toute puissance des dieux. Et la gronde qui enfle laisse présager d’une suite intéressante de l’histoire. On sent vraiment qu’une menace plane et que les dieux feraient bien de s’en rendre compte. Car pour l’instant, seule Perséphone semble se rendre compte que les humains ont de bonnes raisons d’en vouloir aux dieux.
La situation de Perséphone est encore plus paradoxale quand on voit que la déesse expérimente et découvre ses propres pouvoirs. J’ai bien aimé la façon dont Scarlett St Clair a avancé ses pions sur ce sujet. Le premier roman était une histoire d’émancipation. Ce second volume touche à l’acceptation de soi-même. C’est un sujet intéressant et habilement travaillé dans l’histoire. Dommage que je n’ai pas réussi à éprouver la moindre sympathie pour Perséphone !
Hadès et Perséphone : A Touch of Ruin, une idée lecture pour qui ?
Je ne sais pas quoi vous dire ! C’est délicat de dire que je n’ai pas aimé ce livre parce qu’en fait j’ai aimé presque tout… sauf le personnage principal ! C’est ballot, mais c’est vraiment un gros point négatif.
Comme j’ai acheté le troisième tome en même temps que le second, je l’ai déjà lu. Et je peux quand même vous dire que les choses s’améliorent pour Perséphone dans le troisième volume. Et d’ailleurs, comme vous le constatez, malgré ma détestation du personnage, j’ai quand même été motivée pour poursuivre ma lecture de la saga.
Je pense que fondamentalement, le problème c’est que Scarlett St Clair a un parti-pris d’écriture auquel je n’ai pas adhéré. Je crois qu’elle a voulu souligner l’immaturité de Perséphone, à la fois sur le plan émotionnel et en tant que déesse. Une immaturité qui s’explique par le fait qu’elle a grandi totalement isolée du monde. Et à présent qu’elle est libre et qu’elle s’affirme comme déesse, elle court le risque de basculer du mauvais côté en devant elle-même une divinité vindicative et dangereuse. Je comprends ce propos. C’est hyper intéressant. Mais c’est mal amené dans ce livre.
Du coup, soyez prévenus : c’est quelque chose qui peut vous rebuter dans l’histoire. Mais si vous décidez quand même de tenter la lecture, je pense que vous apprécierez l’histoire en elle-même. Car malgré tout, A Touch of Ruin reste une histoire captivante dans laquelle la romancière propose des idées très intéressantes.
J’ai hâte d’avoir l’avis d’autres personnes sur ce roman !