Lord Dashwood missed out, romance de Tessa Dare

Vous connaissez l’expression qui dit qu’il ne faut pas juger un livre d’après sa couverture ? Eh bien le roman du jour est LE parfait exemple de cette expression. La couverture représente à peu près tout ce que je déteste : c’est kitch (et pas dans le bon sens du terme !), ça fait sirupeux et cliché, ça ne donne vraiment pas envie de lire le livre… Et pourtant, Lord Dashwood missed out est l’une des meilleures romances historiques de Tessa Dare. Avec cette courte histoire, la romancière américaine fait mouche en déployant un savant mélange de romantisme et d’humour, le tout avec un discours Girl Power franchement inspirant.

Nora Browning a longtemps cru aux contes de fées. Elle s’imaginait se marier avec le charmant lord Dashwood, et vivre heureuse toute sa vie à ses côtés. Le rêve se brisa brutalement quand il partit du jour au lendemain pour servir de cartographe à une expédition maritime autour du monde. D’abord sonnée par cette déception douloureuse, Nora finit par la surmonter de manière hardie : un soir, à la faveur d’un verre de Sherry de trop, elle déversa tout ce qu’elle pensait des hommes dans un pamphlet intitulé Ce que lord Dashwood a manqué. Des années plus tard, devenue célèbre dans tout le pays pour ce qui est devenu le pamphlet féministe de référence, Nora se retrouve par hasard en présence de lord Dashwood, revenu de son périple en mer. Plutôt en colère de s’être ainsi fait ridiculiser dans un pamphlet cinglant, le gentilhomme n’est pas tendre avec Nora. Et ça tombe bien, car elle compte bien régler ses comptes une bonne fois pour toute avec cet homme qui n’a pas hésité à lui briser le coeur dans le but de réaliser ses rêves d’aventures.

La guerre des sexes est déclarée ! Lors Dashwood missed out n’a pas encore été traduit en France. C’est pourtant une nouvelle qui fait partie du cycle des Demoiselles de Spindle Cove, l’excellente série de Tessa Dare. Cette romance historique comporte volontairement un certain nombre d’anachronismes. Elle imagine une petite communauté de femmes indépendantes, qui vivent en marge de la société. Pauline, la libraire, invite Nora à se rendre à Spindle Cove pour rencontrer ses fidèles lectrices, et c’est ainsi que les deux histoires se connectent. Mais si vous n’avez lu aucun roman des Demoiselles de Spindle Cove, pas de panique : on peut quand même comprendre l’histoire sans problème.

Cette histoire est particulièrement réussie car, encore une fois, Tessa Dare joue avec les codes de la romance historique. Elle mélange habilement l’humour et la romance avec notamment des dialogues percutants qui font penser aux comédies romantiques hollywoodiennes. Les personnages se volent dans les plumes, et leurs scènes de joutes verbales sont à hurler de rires.

Surtout, Tessa Dare utilise le personnage de Nora pour s’affranchir des personnages de gentilles jeunes filles qu’on a longtemps trouvé dans les romances. Le beau héros décide de courir le monde pour vivre des aventures ? Grand bien lui fasse. Il est hors de question que la jeune promise reste assise sur sa chaise en attendant qu’il revienne ! Oubliez Pénélope faisant sa tapisserie pendant le voyage d’Ulysse. Tessa Dare nous raconte l’histoire de deux personnes dont les envies respectives sont aussi importantes les unes que les autres. Et une femme n’a pas à revoir ses ambitions à la baisse juste pour trouver l’amour. Car un amour qui amoindrit une personne, ce n’est pas l’amour véritable.

Lord Dashwood missed out est une romance historique jubilatoire. J’ai pris beaucoup de plaisir à la lire. Et en plus, la fin est particulièrement originale et romantique. Tessa Dare livre une leçon de féminisme surprenante et osée en détournant volontairement le cliché de la relation amoureuse dans la romance classique. Le résultat est une histoire aux personnages irrésistibles et à l’humour ravageur.

En revanche, il faudra vraiment faire quelque chose pour la couverture française !!

4 réflexions sur “Lord Dashwood missed out, romance de Tessa Dare

  1. Light And Smell dit :

    C’est vrai que la couverture est très très traditionnelle, mais pas dans le bon sens du terme. Et c’est dommage parce qu’elle ne traduit aucunement l’intelligence que semble posséder cette romance historique qui a l’air savoureuse et porteuse de beaux messages quant à l’accomplissement personnel des femmes.

    J’aime

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