La traditionnelle citation du mardi arrive à point nommé pour célébrer un monument adoré par tous les parisiens, et bien au-delà, par beaucoup de personnes en France et à l’étranger. Spontanément, j’ai pensé (comme vous tous, certainement) à Victor Hugo. L’auteur préféré de ma maman, qui vouait un amour passionné à Notre-Dame, au point d’écrire un roman en son hommage, de lancer une souscription nationale pour la rénover… et d’y monter régulièrement en fin de journée pour admirer le soleil se coucher sur les toits de Paris. Il aurait été tellement triste de voir les flammes ravager son église.

Mais l’ancienne étudiante en Lettres Modernes que je suis se souvient aussi de Gérard de Nerval. Son poème Notre-Dame de Paris m’est revenu en mémoire comme un flash. Je ne le connais pas par cœur, alors il a fallu que je fouille ma bibliothèque pour en extraire mon recueil de poésie française. Si vous ne connaissez pas encore ce texte, alors j’espère qu’il vous réconfortera un peu.

Notre-Dame est bien vieille : on la verra peut-être
Enterrer cependant Paris qu’elle a vu naître ;
Mais, dans quelque mille ans, le Temps fera broncher
Comme un loup fait un bœuf, cette carcasse lourde,
Tordra ses nerfs de fer, et puis d’une dent sourde
Rongera tristement ses vieux os de rocher !

Bien des hommes, de tous les pays de la terre
Viendront, pour contempler cette ruine austère,
Rêveurs, et relisant le livre de Victor :
— Alors ils croiront voir la vieille basilique,
Toute ainsi qu’elle était, puissante et magnifique,
Se lever devant eux comme l’ombre d’un mort !