Chaque année c’est la même rengaine : à l’approche des vacances d’été, les éditeurs nous sortent une sélection de romans qui ressemblent à s’y méprendre à des block busters hollywoodiens. Ces futurs best-sellers n’ont qu’un objectif : capter l’attention des lecteurs occasionnels. Ces lecteurs des vacances qui n’ont pas le temps de lire le reste de l’année et qui veulent faire un choix facile en optant pour une histoire qui a toutes les chances de leur plaire. Une valeur sûre en quelque sorte, pour éviter tout risque de déception une fois installés sur leurs transats en bord de mer. Mais que valent vraiment ces best sellers de l’été ? Et peut-on vraiment leur faire confiance pour passer un bon moment de lecture ?
Pourquoi y a-t-il des best-sellers de l’été ?
Ce qu’il faut savoir c’est que l’été est la période de l’année où les Français lisent le plus. Et ça se voit au niveau des ventes puisqu’en général on observe une augmentation des ventes de livres durant la période estivale.
C’est quelque chose que vous pouvez facilement observer autour de vous. Avez-vous remarqué les multiples opérations de promotionnelles ? Par exemple un livre de poche offert pour l’achat de deux livres de poches ? Ou bien encore des promos sur les livres numériques ? Ces opérations commerciales ne doivent rien au hasard puisque les éditeurs savent bien qu’elles vont intéresser un maximum de gens.
Certains éditeurs jouent le jeu à fond en proposant de découvrir leurs meilleures histoires à des tarifs hyper attractifs. C’est par exemple le cas des éditions Bragelonne qui profitent de l’été pour faire des prix sur leurs intégrales. Et ça vaut le coup ! L’année dernière j’ai pu acheter l’intégrale du Paris des Merveilles, la saga de Pierre Pevel, pour 10 euros seulement en grand format !
L’idée derrière ces offres de saison, c’est bien sûr d’attiser la curiosité dès lecteurs. Et de ménager leur budget au passage, ce qui est plutôt une bonne idée 🙂
C’est quoi les best-sellers de l’été ?
Mais indépendamment des opérations promotionnelles, à quoi repère-t-on les best-sellers de l’été ? Facile !
Généralement ce sont des livres qui risquent de plaire au plus grand nombre. Donc ce sont ceux pour lesquels les éditeurs font le plus de publicité. Vous les trouverez facilement en tête de gondole dans les rayons librairies des grandes surfaces. Et dans les librairies, il y a souvent une table qui les rassemble pour les présenter.
Il peut s’agir de thrillers, de romans historiques, de romances, de littérature française comme étrangère… Il n’y a aucune règle !
Leur point commun ? Il s’agit souvent d’auteurs biens connus dont le nom va susciter l’intérêt des lecteurs. Par exemple, le nouveau roman de Sophie Kinsella sort généralement à l’approche de la période estivale. Idem pour certaines sagas qui se vendent très bien. Le nouveau tome va paraître en mai ou début juin afin d’être en librairie au moment où les gens commencent à choisir leurs lectures de vacances. Et en juillet et août, ces nouveautés peuvent bénéficier du bouche à oreille qui a eu le temps de se mettre en place, sans compter les articles dans la presse et articles de blog.
Il y a aussi les petits nouveaux. Des romans dont les auteurs ne sont pas forcément hyper célèbres en France mais dont le dernier livre est d’une qualité suffisante pour mériter les honneurs d’une publication estivale. Cette année c’est un thriller qui fait le buzz : Le Maître des énigmes. Et même si sa romancière a déjà publié plusieurs livres en France, elle ne jouit pas forcément d’une très grande notoriété. Pourtant son livre a bénéficié d’une parution juste avant les vacances. Et effectivement tous les commentaires indiquent que non seulement l’histoire est top, mais en plus c’est la lecture idéale pour les vacances d’été.
Du coup est-ce qu’on parle de bons livres ou de romans calibrés pour plaire absolument ?
C’est la question qu’on peut se poser en effet ! A force de jouer avec le calendrier, les éditeurs privilégient-ils la sécurité avec des histoires banales ? Ou bien nous proposent-ils de vraies bonnes histoires ?
La réponse est : un peu des deux !
En fait, l’été est une période commerciale pour les éditeurs. Donc c’est vrai qu’ils doivent jouer la sécurité pour être certains d’assurer des ventes de livres. Mais ce n’est pas dans leur intérêt de proposer n’importe quoi non plus !
Donc il est vrai que vous verrez passer pas mal de noms d’auteurs qui n’ont pas forcément besoin de publicité, comme le dernier Christina Lauren. Mais vous pouvez aussi tomber sur des auteurs moins médiatisés Danielle Trussoni, à qui on doit Le Maître des énigmes.
Il en va de l’intérêt des éditeurs de proposer des histoires qui vont plaire. Donc surfer sur la vague sans faire œuvre d’originalité n’est pas une bonne stratégie. Et je trouve que globalement les parutions des best-sellers de l’été ont justement une variété qui est intéressante, entre valeurs sûres et prises de risque.
Certaines maisons d’édition en profitent même pour donner un coup de projecteur à certains de leurs trésors oubliés. C’est ce qu’a fait Le Livre de Poche l’été dernier en décidant de republier les romans policiers d’Elizabeth Peters. Bonne pioche puisqu’une nouvelle génération de lecteurs a pu plonger dans ces excellentes intrigues ! Si le livre avait été publié à une autre période de l’année, aurait-il bénéficié du même accueil enthousiaste ? Je n’en suis pas certaine.
En conclusion, je sais que certains lecteurs sont mal à l’aise avec cette étiquette de best-sellers de l’été. Ils ont l’impression d’être pris pour des vaches à lait par les éditeurs. Comme s’il suffisait d’un bon plan marketing pour nous vendre n’importe quelle histoire.
La réalité est beaucoup plus nuancée. Les éditeurs ont décidé de se mobiliser pendant une période intense. Et ça leur offre une bonne visibilité. Tandis que le reste de l’année nous sommes tous accaparés par les dernières nouveautés de Netflix, le dernier buzz sur les réseaux sociaux ou encore par le dernier jeu mobile à la mode, les best-sellers de l’été font bloc. Ils nous ménagent une petite oasis d’évasion sur papier. Et c’est la preuve que l’édition a encore assez de ressource pour nous faire déco de nouvelles histoires.
Sans compter qu’un amour livresque de vacance peut donner envie à certaines et à certains de se remettre à lire tout le reste de l’année ? Alors la c’est sûr, les best-sellers auront rempli leur mission de séduction !
Merci pour cet article intéressant et très juste ! En été en général je me plonge dans les romances qui attendent sagement dans ma PAL parce que j’ai envie de légèreté, et c’est vrai que le roman poche à d’avantage la cote de mon côté aussi 😀
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Merci beaucoup et belles lectures estivales !!
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Merci pour cet article des plus intéressants ! C’est vrai que je me laisse généralement séduire par les offres promotionnelles sur les romans en format poche qui sont faciles à lire durant l’été 🙂
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Ils sont faciles à caser dans la valise, et ça permet de garder plus de budget pour les glaces 🙂
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Ahah j’approuve totalement cette idée 😀
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En général, c’est aussi le moment où l’on voit fleurir les livres aux couvertures qui font ostensiblement « été »… Alors que parfois le récit se déroule à une toute autre saison ou n’a pas la légèreté que laisse supposer la couverture !
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